« Louez le Seigneur, vous Ses serviteurs ; louez le Nom du Seigneur »
« Laudate, pueri, Dominum ; laudate nomen Domini »
Ce Psaume 112 est une exhortation que fait le Prophète pour porter les peuples à louer Dieu dans la vue de sa Grandeur et de sa Gloire, et surtout de cette admirable Bonté avec Laquelle Il daigne jeter les yeux sur les enfants des hommes et prendre soin des plus petits en les élevant quelquefois jusqu’au rang des Princes ; comme David en fut lui-même un exemple. Ce Cantique à la Gloire au Dieu infiniment Grand et admirablement Condescendant ouvre la série des Psaumes qui forment ce que les Juifs nomment Hallel, ou Louange dans leur liturgie. Elle est composée de six Psaumes (CXII - CXVII), que l'on chante à différentes fêtes. Lorsqu'on célébrait le festin pascal en famille, on récitait la première partie (Psaumes CXII et CXIII jusqu'à « Non nobis, Domine ») avant le repas ; la seconde (Psaume CXIII depuis « Non nobis... » CXIV - CXVIII) après le repas. Saint Matthieu fait donc allusion à cette seconde moitié de l'Hallel, lorsqu'il écrit parlant de Jésus et des Apôtres à l'issue de la Dernière Cène : « Après avoir récité les cantiques, ils sortirent » (Matt. XXVI, 30). Ce Psaume CXII relève la Condescendance du Dieu infiniment Grand, infiniment Parfait, envers l'homme, si petit, si misérable. II est comme une paraphrase de la Parole : « Quid est homo quod memor es ejus... ? » (Psaume VIII, 5). Nous y voyons, pour ainsi dire « l'Humilité de Dieu » qui s'abaisse afin d'élever les petits. Et comme cette Humilité atteint sa limite la plus extrême dans l'Incarnation, il n'est pas surprenant que Marie la célèbre, dans son Magnificat, sur le même ton que ce Psaume. Trois strophes très régulières : la première (versets 1-3) forme l'exorde ; la seconde (versets 4-6) exalte la Grandeur du souverain Maître de l'univers ; la troisième (versets 7-9) relève ce fait que, malgré cette Grandeur, Dieu s'abaisse jusqu'aux moindres infortunes pour les consoler. La Très Sainte Église Catholique applique ce Psaume CXII aux Fêtes des Saints Apôtres : ce Psaume est adressé à l’Église, rachetée par Jésus-Christ et amenée à la Foi par le Ministère de ceux que Notre-Seigneur a envoyés les premiers porter la Foi aux nations ; aux Fêtes des autres Saints : c’est la même Grandeur de Dieu, la Glorification de l’Humilité et la Joie de l’Église dans le nombre et la Sainteté de ses enfants ; aux Fêtes de la Très Sainte Vierge : c’est là que Dieu se révèle avec plus de Grandeur et qu’Il opère plus de Merveilles.
Le Psaume 112 et son Antienne psalmodiés en latin par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Solesmes :
Le Psaume CXII en latin « Laudate, pueri, Dominum » (Vulgate) :
Ps. CXII, 1 : Alleluia. Laudate, pueri, Dominum ; laudate nomen Domini.
Ps. CXII, 2 : Sit nomen Domini benedictum, ex hoc nunc et usque in sæculum.
Ps. CXII, 3 : A solis ortu usque ad occasum, laudabile nomen Domini.
Ps. CXII, 4 : Excelsus super omnes gentes Dominus, et super cælos gloria ejus.
Ps. CXII, 5 : Quis sicut Dominus Deus noster, qui in altis habitat,
Ps. CXII, 6 : Et humilia respicit in cælo et in terra ?
Ps. CXII, 7 : Suscitans a terra inopem, et de stercore erigens pauperem,
Ps. CXII, 8 : Ut collocet eum cum principibus, cum principibus populi sui.
Ps. CXII, 9 : Qui habitare facit sterilem in domo, matrem filiorum lætantem.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.
Le Psaume 112 en français « Louez le Seigneur, vous Ses serviteurs » (Vulgate) :
Ps 112, 1 : Alléluia. Louez le Seigneur, vous Ses serviteurs ; louez le Nom du Seigneur.
Ps 112, 2 : Que le Nom du Seigneur soit Béni, dès maintenant et dans tous les siècles.
Ps 112, 3 : Du lever du soleil à son couchant, le Nom du Seigneur est digne de Louange.
Ps 112, 4 : Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, et sa Gloire est au-dessus des cieux.
Ps 112, 5 : Qui est semblable au Seigneur notre Dieu, qui habite dans les hauteurs,
Ps 112, 6 : Et qui regarde ce qui est humble au ciel et sur la terre ?
Ps 112, 7 : Il tire l'indigent de la poussière, et relève le pauvre du fumier,
Ps 112, 8 : Pour le placer avec les princes, avec les princes de son Peuple.
Ps 112, 9 : Il fait habiter celle qui était stérile dans la maison comme une mère joyeuse au milieu de ses enfants.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 112 et son Antienne « Quid molesti » chantés par les Moines Bénédictins de l’Abbaye Sainte Madeleine du Barroux :