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Psaume 12 - « Appel confiant »


« Jusques à quand, Seigneur, m'oublierez-Vous sans cesse ? Jusques à quand détournerez-Vous de moi votre Face ? »
« Usquequo, Domine, oblivisceris me in finem ? Usquequo avertis faciem tuam a me ? »

Théodoret de Cyr (393-458) rapporte le Psaume 12 au temps, non de la persécution que Saül fit à David, mais de la guerre que lui déclara Absalom : parce que la persécution de Saül ayant précédé son péché, la manière dont il en parlait était accompagnée d'une grande confiance ; au lieu que la guerre d'Absalom l'ayant suivi, il n'en parlait, comme il fait ici, qu'en mêlant plusieurs larmes et plusieurs soupirs. Plusieurs autres cependant le rapportent au temps de Saül. Dans la Liturgie des Heures, le Psaume XII est récité ou chanté à l’Office du Milieu du Jour le mardi de la première semaine (I).


Le Psaume XII en latin « Usquequo, Domine, oblivisceris me in finem ? » (Vulgate) :
Ps. XII, 1 : In finem, Psalmus David. Usquequo, Domine, oblivisceris me in finem ? Usquequo avertis faciem tuam a me ?
Ps. XII, 2 : Quamdiu ponam consilia in anima mea, dolorem in corde meo per diem ?
Ps. XII, 3 : Usquequo exaltabitur inimicus meus super me ?
Ps. XII, 4 : Respice, et exaudi me, Domine Deus meus. Illumina oculos meos, ne unquam obdormiam in morte ;
Ps. XII, 5 : Ne quando dicat inimicus meus. Prævalui adversus eum. Qui tribulant me exultabunt si motus fuero.
Ps. XII, 6 : Ego autem in misericordia tua speravi. Exultabit cor meum in salutari tuo. Cantabo Domino qui bona tribuit mihi ; et psallam nomini Domini altissimi.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 12 en français « Jusqu’à quand, Seigneur, m'oublierez-Vous sans cesse ? » (Vulgate) :
Ps 12, 1 : Pour la fin, Psaume de David. Jusques à quand, Seigneur, m'oublierez-Vous sans cesse ? Jusques à quand détournerez-Vous de moi votre Face ?
Ps 12, 2 : Jusques à quand remplirai-je mon âme de projets, et mon cœur chaque jour de chagrin ?
Ps 12, 3 : Jusques à quand mon ennemi sera-t-il élevé au-dessus de moi ?
Ps 12, 4 : Regardez, et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. Éclairez mes yeux, afin que je ne m'endorme jamais dans la mort ;
Ps 12, 5 : De peur que mon ennemi me dise : J'ai eu l'avantage contre lui. Ceux qui me persécutent seront dans l'allégresse si je suis ébranlé.
Ps 12, 6 : Mais j'ai espéré en votre Miséricorde. Mon cœur sera transporté de joie à cause de votre Salut. Je chanterai le Seigneur qui m'a comblé de biens, et je célébrerai le Nom du Seigneur Très-Haut.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 12 « Jusques à quand, ô Dieu sévère, resterai-je oublié de Toi ? » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 12, 1 : Pour la fin, Psaume de David.
Jusques à quand, ô Dieu sévère,
Resterai-je oublié de Toi ;
Jusques à quand Ton front austère
Se détournera-t-Il de moi ?
Ps 12, 2 : Jusques à quand l'incertitude
Doit-elle agiter mon esprit,
Et ma pénible inquiétude
Tourmenter mon cœur jour et nuit ?
Ps 12, 3 : Mon ennemi longtemps encore
Doit-il me tenir sous son pied ?
Plus longtemps celui qui m'abhorre
Doit-il être magnifié ?
Ps 12, 4 : Regarde, Seigneur, ma misère ;
Prends, mon Dieu, pitié de mon sort ;
Répands à mes yeux ta Lumière,
Qu'ils ne se ferment dans la mort ;
Ps 12, 5 : Et que mon ennemi ne dise :
Je triomphe. Qu'avec plaisir
La horde qui me tyrannise
Verrait enfin mes pas faillir !
Ps 12, 6 : Mais comme, en ta Miséricorde,
Mon cœur fermement espéra,
De ton Salut qu'Elle m'accorde,
C'est lui qui se réjouira.
Et du Seigneur qui toujours m'aime
Je célèbrerai les bienfaits ;
Je chanterai du Dieu suprême
Le Nom glorieux à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 12 « Combien de temps, Seigneur, vas-Tu m'oublier ? » (AELF) :
Ps 12, 1 : Pour la fin, Psaume de David
Ps 12, 2 : Combien de temps, Seigneur, vas-Tu m'oublier, combien de temps, me cacher ton Visage ?
Ps 12, 3 : Combien de temps aurai-je l'âme en peine et le cœur attristé chaque jour ? Combien de temps mon ennemi sera-t-il le plus fort ?
Ps 12, 4 : Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu ! Donne la Lumière à mes yeux, garde-moi du sommeil de la mort ;
Ps 12, 5 : Que l'adversaire ne crie pas : « Victoire ! », que l'ennemi n'ait pas la joie de ma défaite !
Ps 12, 6 : Moi, je prends appui sur ton Amour ; que mon cœur ait la joie de ton Salut ! Je chanterai le Seigneur pour le bien qu'Il m'a fait.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.


Le Psaume 12 « Jusques à quand, Yahvé, m'oublieras-Tu ? » ( Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 12, 1 : Pour la fin, Psaume de David
Ps 12, 2 : Jusques à quand, Yahvé, m'oublieras-Tu ? Jusqu'à la fin ? Jusques à quand me vas-Tu cacher ta Face ?
Ps 12, 3 : Jusques à quand mettrai-je en mon âme la révolte ; en mon cœur le chagrin, de jour et de nuit ? Jusques à quand mon adversaire aura-t-il le dessus ?
Ps 12, 4 : Regarde, réponds-moi, Yahvé mon Dieu ! Illumine mes yeux, que dans la mort je ne m'endorme.
Ps 12, 5 : Que l'adversaire ne dise : « Je l'emporte sur lui », que mes oppresseurs n'exultent à me voir chanceler !
Ps 12, 6 : Pour moi, en ton Amour je me confie ; que mon cœur exulte, admis en ton Salut, que je chante à Yahvé pour le bien qu'Il m'a fait, que je joue pour le Nom de Yahvé le Très-Haut !
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.



La Prière de Paul Claudel « Ô Seigneur, éclaire-moi que je n'aille pas comme un dort-debout à ma perte ! »
Voici une Prière pleine d’espérance sur les appels du psalmiste dans le Psaume 12 « Ô Seigneur, éclaire-moi que je n'aille pas comme un dort-debout à ma perte ! » de Paul Claudel (1868-1955) élu à l'Académie Française en 1946 qui consacra le reste de sa vie à l'étude de textes bibliques après avoir été touché par la Foi Catholique dont il a reçu la révélation en 1886 le jour de Noël.

« Et alors, Seigneur, c'est pour toujours ? Ça va durer longtemps que Tu m'oublies et que Tu détournes de moi Ta figure ? C’est fini que Tu m'abandonnes à mes réflexions et mon cœur à cette pointe incessante ? Ça va durer toujours qu'on me marche dessus ? Regarde-moi, écoute-moi tout de même un petit peu, Seigneur mon Dieu ! Éclaire-moi que je n'aille pas comme un dort-debout à ma perte ! Et que mes bons amis ne disent pas en se frottant les mains : « On l'a eu ! » Qui est-ce qui sera bien content, si je viens à chopper ? Mais je n'ai pas perdu espoir dans cette chose qu'on appelle ta Miséricorde. À l'idée de ton Salut mon cœur a comme pris des ailes ! Ce Seigneur Dieu qui m'a fait du bien, vers Lui il est sorti de moi un chant ! Il est sorti de moi une espèce de chant et de poème vers le Très Élevé ! »

Ainsi soit-il.

Paul Claudel (1601-1680)

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