Psaume 139 (138) - "Hommage à Celui qui sait tout" : Ps 139, 1-3 : Du maître de chant. De David. Psaume. Yahvé, tu me sondes et me connais; que je me lève ou m'assoie, tu le sais, tu perces de loin mes pensées; que je marche ou me couche, tu le sens, mes chemins te sont tous familiers.
Le psaume 139 (138 selon la numérotation greco-latine) attribué au roi David est une Prière d’émerveillement : rien n’échappe à la bonté du Père. Il nous entoure de sa prévenance, nous protège et nous conduit jusqu’à lui. Cette méditation sur l'omniscience divine est à comparer à celle de Job (cf. Jb 7 17-20), où s'exprime la crainte de l'homme sous le regard de Dieu.
Dans la liturgie des Heures, le psaume 138 est psalmodié aux Vêpres du mercredi de la quatrième semaine (IV).
Dans la liturgie des Messes dominicales et des fêtes, le psaume 138 est chanté pour la fête de Saint Jean-Baptiste.
Vous écoutez le « Psaume 138 » psalmodié par les Moines Bénédictins de l’Abbaye Notre-Dame de Ganagobie :
Le Psaume 138 (139) : « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! » en français (AELF) :
Ps 138, 01 : Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Ps 138, 02 : Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées.
Ps 138, 03 : Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.
Ps 138, 04 : Avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais.
Ps 138, 05 : Tu me devances et me poursuis, tu m'enserres, tu as mis la main sur moi.
Ps 138, 06 : Savoir prodigieux qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre !
Ps 138, 07 : Où donc aller, loin de ton souffle ? Où m'enfuir, loin de ta face ?
Ps 138, 08 : Je gravis les cieux : tu es là ; je descends chez les morts : te voici.
Ps 138, 09 : Je prends les ailes de l'aurore et me pose au-delà des mers :
Ps 138, 10 : même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit.
Ps 138, 11 : J'avais dit : « Les ténèbres m'écrasent ! » mais la nuit devient lumière autour de moi.
Ps 138, 12 : Même la ténèbre pour toi n'est pas ténèbres, et la nuit comme le jour est lumière !
Ps 138, 13 : C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Ps 138, 14 : Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.
Ps 138, 15 : Mes os n'étaient pas cachés pour toi quand j'étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre.
Ps 138, 16 : J'étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu'un seul ne soit !
Ps 138, 17 : Que tes pensées sont pour moi difficiles, Dieu, que leur somme est imposante !
Ps 138, 18 : Je les compte : plus nombreuses que le sable ! Je m'éveille : je suis encore avec toi.
Ps 138, 19 : Dieu, si tu exterminais l'impie ! Hommes de sang, éloignez-vous de moi !
Ps 138, 20 : Tes adversaires profanent ton nom : ils le prononcent pour détruire.
Ps 138, 21 : Comment ne pas haïr tes ennemis, Seigneur, ne pas avoir en dégoût tes assaillants ?
Ps 138, 22 : Je les hais d'une haine parfaite, je les tiens pour mes propres ennemis.
Ps 138, 23 : Scrute-moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée éprouve-moi, tu connaîtras mon coeur.
Ps 138, 24 : Vois si je prends le chemin des idoles, et conduis-moi sur le chemin d'éternité.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 138 (139) en français (La Bible de Jérusalem, 1998) :
Ps 138, 01 : Du maître de chant. De David. Psaume. Yahvé, tu me sondes et me connais;
Ps 138, 02 : que je me lève ou m'assoie, tu le sais, tu perces de loin mes pensées;
Ps 138, 03 : que je marche ou me couche, tu le sens, mes chemins te sont tous familiers.
Ps 138, 04 : La parole n'est pas encore sur ma langue, et voici, Yahvé, tu la sais tout entière;
Ps 138, 05 : derrière et devant tu m'enserres, tu as mis sur moi ta main.
Ps 138, 06 : Merveille de science qui me dépasse, hauteur où je ne puis atteindre.
Ps 138, 07 : Où irai-je loin de ton esprit, où fuirai-je loin de ta face ?
Ps 138, 08 : Si j'escalade les cieux, tu es là, qu'au shéol je me couche, te voici.
Ps 138, 09 : Je prends les ailes de l'aurore, je me loge au plus loin de la mer,
Ps 138, 10 : même là, ta main me conduit, ta droite me saisit.
Ps 138, 11 : Je dirai : "Que me presse la ténèbre, que la nuit soit pour moi une ceinture";
Ps 138, 12 : même la ténèbre n'est point ténèbre devant toi et la nuit comme le jour illumine.
Ps 138, 13 : C'est toi qui m'as formé les reins, qui m'as tissé au ventre de ma mère;
Ps 138, 14 : je te rends grâce pour tant de prodiges merveille que je suis, merveille que tes oeuvres. Mon âme, tu la connaissais bien,
Ps 138, 15 : mes os n'étaient point cachés de toi, quand je fus façonné dans le secret, brodé au profond de la terre.
Ps 138, 16 : Mon embryon, tes yeux le voyaient; sur ton livre, ils sont tous inscrits les jours qui ont été fixés, et chacun d'eux y figure.
Ps 138, 17 : Mais pour moi, que tes pensées sont difficiles, ô Dieu, que la somme en est imposante !
Ps 138, 18 : Je les compte, il en est plus que sable; ai-je fini, je suis encore avec toi.
Ps 138, 19 : Si tu voulais, ô Dieu, tuer l'impie ! Hommes de sang, allez-vous-en de moi !
Ps 138, 20 : Eux qui parlent de toi sournoisement, qui tiennent pour rien tes pensées.
Ps 138, 21 : Yahvé, n'ai-je pas en haine qui te hait, en dégoût, ceux qui se dressent contre toi ?
Ps 138, 22 : Je les hais d'une haine parfaite, ce sont pour moi des ennemis.
Ps 138, 23 : Sonde-moi, ô Dieu, connais mon coeur, scrute-moi, connais mon souci;
Ps 138, 24 : vois que mon chemin ne soit fatal, conduis-moi sur le chemin d'éternité.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
« Révèle-toi, Seigneur, aux hommes de ce temps quand ils t'accusent de les empêcher de vivre. Que les merveilles de la science leur disent les merveilles de ta puissance ! Fais comprendre à tous ceux qui te fuient que leur bonheur est de se fuir en toi. Garde-nous au couvert de tes mains, pour que ta main agisse par les nôtres. Explique-nous notre cœur et le tien, et l'étonnante image de toi que nous sommes. Donne-nous la fierté de n'exister que par toi, pour que notre existence te rende grâce dans le Christ. Amen. »
Le Psaume 138 (139) en latin (La Vulgate) :
Ps 138, 01 : in finem David psalmus
Ps 138, 02 : Domine probasti me et cognovisti me tu cognovisti sessionem meam et surrectionem meam
Ps 138, 03 : intellexisti cogitationes meas de longe semitam meam et funiculum meum investigasti
Ps 138, 04 : et omnes vias meas praevidisti quia non est sermo in lingua mea
Ps 138, 05 : ecce Domine tu cognovisti omnia novissima et antiqua tu formasti me et posuisti super me manum tuam
Ps 138, 06 : mirabilis facta est scientia tua ex me confortata est non potero ad eam
Ps 138, 07 : quo ibo ab spiritu tuo et quo a facie tua fugiam
Ps 138, 08 : si ascendero in caelum tu illic es si descendero ad infernum ades
Ps 138, 09 : si sumpsero pinnas meas diluculo et habitavero in extremis maris
Ps 138, 10 : etenim illuc manus tua deducet me et tenebit me dextera tua
Ps 138, 11 : et dixi forsitan tenebrae conculcabunt me et nox inluminatio in deliciis meis
Ps 138, 12 : quia tenebrae non obscurabuntur a te et nox sicut dies inluminabitur sicut tenebrae eius ita et lumen eius
Ps 138, 13 : quia tu possedisti renes meos suscepisti me de utero matris meae
Ps 138, 14 confitebor tibi quia terribiliter magnificatus es mirabilia opera tua et anima mea cognoscit nimis
Ps 138, 15 : non est occultatum os meum a te quod fecisti in occulto et substantia mea in inferioribus terrae
Ps 138, 16 : inperfectum meum viderunt oculi tui et in libro tuo omnes scribentur die formabuntur et nemo in eis
Ps 138, 17 : mihi autem nimis honorificati sunt amici tui Deus nimis confirmati sunt principatus eorum
Ps 138, 18 : dinumerabo eos et super harenam multiplicabuntur exsurrexi et adhuc sum tecum
Ps 138, 19 : si occideris Deus peccatores et viri sanguinum declinate a me
Ps 138, 20 : quia dices in cogitatione accipient in vanitate civitates tuas
Ps 138, 21 : nonne qui oderunt te Domine oderam et super inimicos tuos tabescebam
Ps 138, 22 : perfecto odio oderam illos inimici facti sunt mihi
Ps 138, 23 : proba me Deus et scito cor meum interroga me et cognosce semitas meas
Ps 138, 24 : et vide si via iniquitatis in me est et deduc me in via aeterna
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto. Sicut erat in principio, et nunc, et semper, et in saecula saeculorum. Amen.
Le Psaume 138 selon Benoît XVI lors de son Audience du mercredi 14 décembre 2005 place Saint-Pierre à Rome :
« Par sa méditation, le Psalmiste nous conduit dans le mystère du Dieu transcendant, mais cependant proche de nous », explique Benoît XVI à propos du psaume 138. Benoît XVI a poursuivi sa catéchèse sur les psaumes et les cantiques des vêpres en commentant le psaume 138 (vv. 1-12), « Dieu voit tout », que l’Eglise latine chante aux vêpres du mercredi de la 4e semaine liturgique. « La force des images et des expressions de la première partie du Psaume 138 a pour but de célébrer l’omniscience et l’omniprésence de Dieu dans l’espace et le temps », expliquait le pape dans la synthèse en français de sa catéchèse. Il soulignait : « Par sa méditation, le Psalmiste nous conduit dans le mystère du Dieu transcendant, mais cependant proche de nous ». Et de préciser : « Dieu sait tout et il est présent aux côtés de ses créatures, qui ne peuvent se soustraire à lui. Toutefois, sa présence n’est pas oppressante. Il s’agit d’une présence salvifique, qui embrasse tout l’être et toute l’histoire ». Le pape citait à ce propos l’apôtre Paul en disant : « C’est la présentation spirituelle qu’en fait saint Paul, parlant dans l’Aréopage d’Athènes avec la citation d’un poète grec : « C’est en lui qu’il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister ». « Chaque parcelle de l’espace, même la plus secrète, contient une présence active de Dieu », insistait Benoît XVI. « Puis le Psalmiste poursuit en introduisant aussi l’autre réalité de notre existence, le temps, symboliquement représenté par les ténèbres et par la lumière », ajoutait le pape. « Même l’obscurité, dans laquelle il est difficile de marcher et de voir, est pénétrée par le regard et par la présence du Seigneur de l’être et du temps », concluait le pape.
Commentaires sur le Psaume 138
Dieu, le Créateur, connaît la personne humaine dans tous les replis de son existence, Il est dans l’intimité de chaque être. Chantant le mystère de la présence et de l’action de Dieu, le psalmiste garde fermement la conviction que même au sein des crises les plus sombres qu’il traverse, il peut compter sur un Dieu tout proche, même dans les ténèbres les plus épaisses. L'élément fondamental qui ressort est celui d'une présence salvifique, capable d'embrasser tout l'être et toute l'histoire. Ce psaume se développe en 4 parties :
Versets 1 à 6 : célébration de l'omniscience divine
Le vocabulaire de la connaissance court tout au long du psaume. Dieu est le sujet et le psalmiste l'objet. La connaissance de Dieu peut être perçue ou ressentie comme une surveillance extérieure, voire un espionnage. Mais la connaissance biblique dépasse la simple compréhension intellectuelle. C'est une connaissance de l’intérieur, sorte de communion amoureuse entre celui qui connaît et celui qui est connu. La connaissance totale de l’homme s’exprime par des oppositions « quand je m’assois ou quand je me lève » (v 2), « que je marche ou me repose » (v 3), « tu me devances et me poursuis » (v 5). Le Seigneur est donc en intimité avec nous lorsque nous pensons, lorsque nous agissons.
Versets 7 à 12 : l'omniprésence divine, présence d’immensité
Le vocabulaire de la présence succède à celui de la connaissance. La volonté illusoire de l'homme de se soustraire à la présence divine est décrite de façon très vivante. Tout l'espace est parcouru : l'axe vertical ciel-enfer (v 8), fait place à la dimension horizontale, celle qui va de l'aurore, c'est à dire l'orient jusqu'au plus loin de la mer, c'est à dire l'occident (v 9). Chaque lieu de l'espace, même le plus secret, renferme une présence active de Dieu. Le psalmiste poursuit en introduisant également l'autre réalité dans laquelle nous sommes plongés : le temps, symboliquement représenté par les ténèbres et par le jour (v 11-12). Même l'obscurité, dans laquelle il est difficile d'avancer, est pénétrée par le regard et par la présence du Seigneur. Sa main est toujours prête à saisir la nôtre pour nous guider sur notre itinéraire terrestre (v 10). Il ne s'agit donc pas d'une proximité de jugement qui provoque la peur, mais de soutien et de libération. Dès lors, ce psaume se transforme en chant de confiance. Même dans les nuits les plus obscures de nos vies, dans l'ultime solitude où nul ne peut nous accompagner, dans la nuit de la mort, le Seigneur ne nous abandonne pas.
Versets 13 à 18 : la réalité la plus admirable de Dieu, l'homme
Les yeux pleins d'amour de Dieu se tournent vers l'être humain considéré dès son début plein et complet, bien qu’encore "informe" et invisible pour l’homme. Le psalmiste, pour définir l'action divine à l'intérieur du sein maternel, a recours aux images bibliques classiques : le symbole du potier qui "forme", modèle sa création (cf Gn 2, 7) et le symbole du "tissu", évoqué aussi chez Job (Jb 10 8-10) pour exalter le chef d'oeuvre qu'est la personne humaine. L'idée que Dieu voit déjà l'avenir de cet embryon suscite l’admiration du psalmiste. Dans le livre de la vie du Seigneur sont déjà inscrits ses jours (v 16). La grandeur transcendante de la connaissance divine n'embrasse pas seulement le passé et le présent de l'humanité, mais également la perspective encore cachée de l'avenir. L’action de Dieu dans la vie de l’homme se prolonge jusque dans l’éternité, jusqu’à la résurrection.
Versets 19 à 24 : le jugement divin
La dernière strophe est remplie de violence. Le psalmiste demande de ne jamais passer du côté des impies, de ne pas prendre le chemin des idoles et d’être conduit sur le chemin d'éternité. Il s’abandonne à la présence secourable de Dieu. Les v 23-24 marquent un progrès par rapport aux v 1-2 : "Tu me scrutes Seigneur" devient "Scrute-moi Seigneur". Loin de se plaindre de cette connaissance de Dieu, désormais le psalmiste la recherche, car elle est de l’ordre de l’amour.
La Prière du Père Jean Lafrance « Tu me sondes, Seigneur, et Tu me connais »
Voici une Prière d'après le Psaume 138 « Tu me sondes, Seigneur, et Tu me connais » du Père Jean Lafrance (1931-1991), Prêtre Québécois, auteur de nombreux livres de spiritualité et fondateur de l'Œuvre Jean Lafrance qui accueille des centaines de jeunes garçons en difficulté et leur donne une deuxième chance.
« Tu me sondes, Seigneur, et Tu me connais, Tu as mis sur moi ta Main. Tu m'as formé les reins, Tu m'as tissé au ventre de ma mère. Tu connais mon cœur et chaque matin Tu m'appelles par mon nom. Je Te rends grâce pour tant de prodiges : merveille que je suis, merveille que tes Œuvres. Père, me voici, pour faire ta Volonté. Que toutes les actions de ce jour soient comptées comme prière. Que ton Esprit me fasse le don de la prière de Jésus. Sonde-moi, ô Dieu, connais mon cœur profond, scrute-moi, connais mon souci ; préserve mon cœur de l'orgueil, ne m'abandonne pas à la convoitise de la chair, vois que mon chemin ne soit fatal, conduis-moi sur le chemin de la vie. Je ne suis que prière devant ta Face. »
Ainsi soit-il.
Père Jean Lafrance (1931-1991)
La Prière du Père Stan Rougier « Seigneur, Dieu-qui-es, conduis-moi sur Ton chemin d'éternité »
Voici une reprise du Psaume 138 : « Hommage à Celui qui sait tout » sous la forme d’une Prière sur la présence de Dieu dans nos vies « Seigneur, Dieu-qui-es, conduis-moi sur Ton chemin d'éternité » du Père Stan Rougier né en 1930, Prêtre du diocèse d'Evry-Corbeil, Journaliste dans « la Croix », Chroniqueur sur France-Culture ou sur KTO, Conférencier et Écrivain Catholique.
« Seigneur, Dieu-qui-es, Tu lis dans mon cœur. Quand ça va, quand ça ne va pas, Tu le sais. Tu sais où je vais, Tu sais où je dors. Tu lis au plus profond de moi ! Tu es le Compagnon de toutes mes routes. Je n'ai pas commencé à parler, et déjà Tu as compris ce que je voulais dire. Je suis enveloppé de Ta tendresse. Sur mon épaule, douce et ferme se pose Ta main. Ce que Tu es pour moi me dépasse ; j'en ai le souffle coupé. Comment ferais-je pour me séparer de Toi ? Où fuir pour ne plus voir Ton visage ? Je vais au plus haut des cieux, Tu es là. Je descends dans les tombeaux, je T'y retrouve ! Je prends les ailes de l'aube ; je m'installe aux extrémités des mers : là encore, Ta main me conduit, cette Main si tendrement posée sur moi. Il m'est arrivé de dire : « Qu'Il me laisse vivre à ma guise quelque temps, qu'il cesse un instant de me regarder ! » Même lorsque je m'isole, je Te retrouve dans mon cœur. A travers mes ombres, Tu vois comme en plein jour. C'est Toi qui as eu cette idée que j'existe. C'est Toi qui as brodé les moindres cellules de mon corps. C'est Toi qui m'as tissé au ventre de ma mère. Je suis ébloui par un tel mystère. Prodige que je suis, merveille qu'une si belle aventure ! Ce que je suis vraiment, Toi tu le sais. Mon mystère est transparent pour Toi. Tu étais là quand je fus conçu dans le secret du désir, pétri dans la poussière des étoiles. Mon histoire Tu la connais, le développement de mon embryon s'inscrivait chaque jour dans Ton livre. Que Tes projets sont magnifiques, comme Tes mystères me dépassent ! Plus foisonnants que les grains de sable du désert, je m'y perds comme dans un rêve et au matin je retrouve Ton visage. Conduis-moi sur Ton chemin d'éternité. »
Ainsi soit-il.
Père Stan Rougier (1930-….)