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Psaume 138 - « Confiance en Dieu qui voit et connaît toutes choses »


« Seigneur, Vous m'avez sondé et Vous me connaissez »
« Domine, probasti me, et cognovisti me »

Comme il est tres incertain en quel temps ou à quelle occasion ce Psaume 138 fut composé, il suffit de dire que David y représente la vaste étendue de la Connaissance de Dieu à laquelle rien ne peut échapper et la conséquence qu'on en doit tirer, qui est que le Seigneur qui connaît ainsi toutes choses Jugera les hommes sur cette connaissance si parfaite qu'Il a de toutes leurs actions, et les Récompensera ou les Punira avec une souveraine Équité selon qu'ils le mériteront. Confiance dans le Jugement de Dieu qui voit et connaît toutes choses, le psalmiste commence par décrire la science infinie (versets 1-6) et l'immensité de Dieu (versets 7-12), attributs en vertu desquels nul ne saurait échapper à Dieu. La création de l'homme par les Mains Divines est, aux yeux du poète, une raison spéciale de l'intime Connaissance que le Seigneur a de nous (versets 13-16). David expose ensuite sa propre manière d'agir soit avec les amis (versets 17-18), soit avec les ennemis de Dieu (versets 19-21). Il conclut par une ardente Prière (versets 22-24). Grande beauté de pensées, style admirable. Plus on lit ce poème, plus on l'admire, et plus on y découvre de profondeurs ; il est un des plus riches en enseignements théologiques sur la nature de Dieu. Deux parties, dont l'une est générale et théorique, l'autre particulière et pratique : éloge de la Science parfaite de Dieu à laquelle rien ne saurait échapper (versets 1b-18) ; les sentiments du poète envers les ennemis du Seigneur et envers ce grand Dieu Lui-même (versets 19-24). Quatre strophes (versets 1-6, 7-12, 13-18, 19-24). La Très Sainte Église Catholique se sert encore très avantageusement de ce Psaume CXXXVIII avec les versets 1 et 2 : « Seigneur, Vous m’avez éprouvé et Vous me connaissez : Vous avez été témoin de ma Mort et de ma Résurrection » à l’Introït Resurréxi du Dimanche de Pâques (Dominica Resurrectionis) où dans la Paix du Matin de Pâques, Jésus chante Sa reconnaissance à son Père. Depuis la censure du Concile Vatican II, les versets 19 à 22 sur les ennemis de Dieu ont été retirés des livres liturgiques en raison de leur cruauté difficilement compatible avec leur message moderniste. Dans la Liturgie des Heures, le Psaume 138 est psalmodié aux Vêpres du mercredi de la quatrième semaine (IV).


Le Psaume CXXXVIII en latin « Domine, probasti me, et cognovisti me » (Vulgate) :
Ps. CXXXVIII, 1 : In finem, Psalmus David. Domine, probasti me, et cognovisti me ;
Ps. CXXXVIII, 2 : Tu cognovisti sessionem meam et resurrectionem meam.
Ps. CXXXVIII, 3 : Intellexisti cogitationes meas de longe ; semitam meam et funiculum meum investigasti,
Ps. CXXXVIII, 4 : Et omnes vias meas prævidisti, quia non est sermo in lingua mea.
Ps. CXXXVIII, 5 : Ecce, Domine, tu cognovisti omnia, novissima et antiqua. Tu formasti me, et posuisti super me manum tuam.
Ps. CXXXVIII, 6 : Mirabilis facta est scientia tua ex me ; confortata est, et non potero ad eam.
Ps. CXXXVIII, 7 : Quo ibo a spiritu tuo ? Et quo a facie tua fugiam ?
Ps. CXXXVIII, 8 : Si ascendero in cælum, tu illic es ; si descendero in infernum, ades.
Ps. CXXXVIII, 9 : Si sumpsero pennas meas diluculo, et habitavero in extremis maris,
Ps. CXXXVIII, 10 : Etenim illuc manus tua deducet me, et tenebit me dextera tua.
Ps. CXXXVIII, 11 : Et dixi : Forsitan tenebræ conculcabunt me ; et nox illuminatio mea in deliciis meis.
Ps. CXXXVIII, 12 : Quia tenebræ non obscurabuntur a te, et nox sicut dies illuminabitur ; sicut tenebræ ejus, ita et lumen ejus.
Ps. CXXXVIII, 13 : Quia tu possedisti renes meos ; suscepisti me de utero matris meæ.
Ps. CXXXVIII, 14 : Confitebor tibi, quia terribiliter magnificatus es ; mirabilia opera tua, et anima mea cognoscit nimis.
Ps. CXXXVIII, 15 : Non est occultatum os meum a te, quod fecisti in occulto, et substantia mea in inferioribus terræ.
Ps. CXXXVIII, 16 : Imperfectum meum viderunt oculi tui, et in libro tuo omnes scribentur. Dies formabuntur, et nemo in eis.
Ps. CXXXVIII, 17 : Mihi autem nimis honorificati sunt amici tui, Deus ; nimis confortatus est principatus eorum.
Ps. CXXXVIII, 18 : Dinumerabo eos, et super arenam multiplicabuntur. Exurrexi, et adhuc sum tecum.
Ps. CXXXVIII, 19 : Si occideris, Deus, peccatores, viri sanguinum, declinate a me ;
Ps. CXXXVIII, 20 : Quia dicitis in cogitatione : Accipient in vanitate civitates tuas.
Ps. CXXXVIII, 21 : Nonne qui oderunt te, Domine, oderam ? Et super inimicos tuos tabescebam ?
Ps. CXXXVIII, 22 : Perfecto odio oderam illos, et inimici facti sunt mihi.
Ps. CXXXVIII, 23 : Proba me, Deus, et scito cor meum : interroga me, et cognosce semitas meas.
Ps. CXXXVIII, 24 : Et vide si via iniquitatis in me est, et deduc me in via æterna.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 138 en français « Seigneur, Vous m'avez sondé et Vous me connaissez » (Vulgate) :
Ps 138, 1 : Pour la fin, Psaume de David. Seigneur, Vous m'avez sondé et Vous me connaissez ;
Ps 138, 2 : Vous savez quand je m'assieds et quand je me lève.
Ps 138, 3 : Vous avez discerné de loin mes pensées ; Vous avez remarqué mon sentier et mes démarches,
Ps 138, 4 : Et Vous avez prévu toutes mes voies, et avant qu'une parole soit sur ma langue, Vous la savez.
Ps 138, 5 : Voici, Seigneur, que Vous connaissez toutes choses, les nouvelles et les anciennes. C'est Vous qui m'avez formé, et Vous avez mis Votre main sur moi.
Ps 138, 6 : Votre science merveilleuse est au-dessus de moi ; elle me surpasse, et je ne saurais l'atteindre.
Ps 138, 7 : Où irai-je pour me dérober à votre Esprit, et où m'enfuirai-je de devant votre Face ?
Ps 138, 8 : Si je monte au Ciel, Vous y êtes ; si je descends dans l'Enfer, Vous y êtes présent.
Ps 138, 9 : Si je prends des ailes dès l'aurore, et que j'aille habiter aux extrémités de la mer,
Ps 138, 10 : C'est Votre main qui m'y conduira, et Votre droite me saisira.
Ps 138, 11 : Et j'ai dit : Peut- être que les ténèbres me couvriront ; mais la nuit même devient ma lumière dans mes délices.
Ps 138, 12 : Car les ténèbres n'ont pas d'obscurité pour Vous ; la nuit brille comme le jour, et ses ténèbres sont comme la lumière du jour.
Ps 138, 13 : Car Vous avez formé mes reins ; Vous m'avez reçu dès le sein de ma mère.
Ps 138, 14 : Je Vous louerai de ce que Votre grandeur a éclaté d'une manière étonnante ; Vos œuvres sont admirables, et mon âme en est toute pénétrée.
Ps 138, 15 : Mes os ne Vous sont point cachés, à Vous qui les avez faits dans le secret, non plus que ma substance, formée comme au fond de la terre.
Ps 138, 16 : Vos yeux m'ont vu lorsque j'étais encore informe, et tous les hommes sont écrits dans votre Livre. Vous déterminez leurs jours avant qu'aucun d'eux n'existe.
Ps 138, 17 : Ô Dieu, que Vos amis sont singulièrement honorés à mes yeux ! Leur empire s'est extraordinairement affermi.
Ps 138, 18 : Si j'entreprends de les compter, leur nombre surpasse celui du sable de la mer. Et quand je m'éveille, je suis encore avec Vous.
Ps 138, 19 : Ô Dieu, si Vous tuez les pécheurs,
Ps 138, 20 : Hommes de sang, éloignez-vous de moi ; vous qui dites dans votre pensée : C'est en vain, Seigneur, que les Justes posséderont Vos villes.
Ps 138, 21 : Seigneur, n'ai-je pas haï ceux qui Vous haïssaient, et n'ai-je pas séché d'horreur à cause de Vos ennemis ?
Ps 138, 22 : Je les haïssais d'une haine parfaite, et ils sont devenus mes ennemis.
Ps 138, 23 : Ô Dieu, éprouvez-moi, et connaissez mon cœur ; interrogez-moi, et connaissez mes sentiers.
Ps 138, 24 : Et voyez si la voie de l'iniquité se trouve en moi, et conduisez-moi dans la Voie Éternelle.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


« Dieu connaît toutes choses, non seulement en raison de son Éternité et de son Immensité, mais aussi à titre de Créateur. C’est Vous qui m’avez formé, sans Vous nous n’aurions pu sortir du néant ; Vous avez posé sur moi Votre main, Vous me gouvernez, me portez ; la conservation de mon être est un effet de votre Puissance. C’est pour être purifié, pour être redressé, pour être ramené dans le Sentier du Bien, que le Psalmiste demande à Dieu de l’éprouver, et non point pour qu’Il connaisse son cœur, Lui qui connaît toutes choses avant qu’elles existent. Quelle est cette Voie ? La Voie Spirituelle qui mène au Ciel. Pour suivre cette Voie, il faut joindre au Secours de Dieu ses efforts personnels, s’appliquer à la Vertu et chercher à se rendre supérieur à tous les événements de la vie. Les biens qu’elle procure sont Immortels, car le Privilège de la Vertu est d’avoir des fruits pleins de Vie qui ne se flétrissent jamais » (Saint Chrysostome)


Le Psaume 138 « Ton regard, Seigneur, m'examine, et me voit du soir au matin ; Tu me connais dès l'origine, Tu sais quelle sera ma fin » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 138, 1-2 : Pour la fin, Psaume de David.
Ton regard, Seigneur, m'examine,
Et me voit du soir au matin ;
Tu me connais dès l'origine,
Tu sais quelle sera ma fin.
Ps 138, 3 : Du Haut des cieux, de mes pensées
Tu pénétras tous les détours ;
Dès longtemps Ta vue est fixée
Sur la route que je parcours.
Ps 138, 4 : Tu prévois ce que je vais faire,
Comme ce que je dois penser ;
Et ce que ma langue va taire,
Et ce qu'elle va prononcer.
Ps 138, 5 : Tu connais les choses futures,
Et le passé le plus lointain ;
Et de dessus Tes créatures
Tu ne retires pas Ta main.
Ps 138, 6 : Ta Providence est admirable ;
Comme Elle, qui peut me savoir ?
A sa Puissance inévitable,
Je ne saurais rien concevoir.
Ps 138, 7 : Devant ton Souffle, où m'en irai-je,
Pour en éviter la vigueur ;
Devant ta Face, où m'enfuirai-je,
Ps 138, 8 : Pour me soustraire à Ta rigueur ?
Si, par le désir qui m'anime,
Je m'élève au ciel, je T'y vois ;
Et, si je descends dans l'abîme,
Je T'y retrouve devant moi.
Ps 138, 9-10 : Que, sur les ailes de l'aurore,
Je m'envole au delà des mers ;
Ta droite m'y conduit encore,
Ta main me soutient dans les airs.
Ps 138, 11 : Et j'ai dit : Du grand luminaire
Fuyons les infidélités ;
Et voilà que la nuit éclaire
Mes clandestines voluptés.
Ps 138, 12 : Car, pour Toi, lumineuse est l'ombre,
Les ténèbres n'ont pas leur tour ;
A tes yeux, la nuit la plus sombre
Est aussi claire que le jour.
Ps 138, 13 : Ô Toi qui fus toujours le Maître,
Et le Souverain de mon cœur
Ô Toi que, même avant de naître,
J'avais eu déjà pour Tuteur,
Ps 138, 14 : Je Te loue en tous Tes ouvrages,
Où j'admire un Dieu Tout-Puissant ;
Et mon âme de ses hommages
T'offre un tribut reconnaissant.
Ps 138, 15 : Tu connais toute ma structure,
Toi qui la fis dans le secret,
Qui tiras mon architecture
De son admirable creuset.
Ps 138, 16 : Tu m'as vu que j'étais informe ;
Et Tu lisais mes jours inscrits
Au rouleau de ton Livre énorme
Où pas un homme n'est omis.
Ps 138, 17 : Ô mon Dieu, combien je vénère
Ceux qui partagent ton Amour !
Leur pouvoir enfin, sur la terre,
S'est consolidé sans retour.
Ps 138, 18 : Leur nombre a surpassé le sable ;
Je me fatigue à les compter ;
Et, devant ta Face adorable,
Je renonce à rien supputer.
Ps 138, 19 : Si, mon Dieu, Ta droite extermine
Les oppresseurs de l'innocent,
Loin de moi, cohorte assassine ;
Retirez-vous, hommes de sang ;
Ps 138, 20 : Vous, dont les regrets inutiles
Ont dit au fond de votre cœur :
En vain ils reçoivent les villes
Qu'on leur livre au Nom du Seigneur.
Ps 138, 21 : N'ai-je pas, Seigneur, sans faiblesse,
Haï ceux qui Te haïssaient ;
N'ai-je pas séché de tristesse,
Devant tous ceux qui T'offensaient ?
Ps 138, 22 : Ce fut d'une parfaite haine
Que toujours je les ai haïs ;
Et tous Tes ennemis, sans peine,
Sont devenus mes ennemis.
Ps 138, 23 : Que Ton œil, mon Dieu, m'examine,
Prends connaissance de mon cœur ;
Sur la route où je m'achemine
Interroge-moi, sans faveur.
Ps 138, 24 : Regarde si je me fourvoie
Aux sentiers de l'iniquité ;
Et dirige-moi dans la Voie
Qui conduit à l'Éternité.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

« Au sens mystique, qu’est-ce que l’extrémité des mers, sinon la Fin de la vie présente ? C’est vers ce terme qu’il faut diriger notre vol par l’espérance et le désir avec les deux ailes de la Charité. Nous étions sous la puissance de l’oiseleur, mais le Christ nous a rachetés par son Sang, Il fortifie nos ailes par ses Préceptes. Il nous faut des ailes, mais il faut aussi que Dieu nous conduise. Ô mon Dieu, quels sont Vos ennemis, sinon les hommes qui témoignent par leur vie qu’ils haïssent vos Préceptes ? Je les haïssais d’une haine parfaite. Qu’est-ce a dire ? En eux, je haïssais l’œuvre de l’iniquité et j’aimais votre Œuvre. Poursuivre d’une haine parfaite, ce n’est point haïr les hommes à cause de leurs vices, c’est ne point aimer les vices à cause des hommes » (Saint Augustin)

Le Psaume 138 (AELF) psalmodié par les Moines Bénédictins de l’Abbaye Notre-Dame de Ganagobie :



Ps 138, 1 : Pour la fin, Psaume de David. Tu me scrutes, Seigneur, et Tu sais !
Ps 138, 2 : Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, Tu pénètres mes pensées.
Ps 138, 3 : Que je marche ou me repose, Tu le vois, tous mes chemins Te sont familiers.
Ps 138, 4 : Avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, Tu le sais.
Ps 138, 5 : Tu me devances et me poursuis, Tu m'enserres, Tu as mis la main sur moi.
Ps 138, 6 : Savoir prodigieux qui me dépasse, Hauteur que je ne puis atteindre !
Ps 138, 7 : Où donc aller, loin de ton Souffle ? Où m'enfuir, loin de ta Face ?
Ps 138, 8 : Je gravis les cieux : Tu es là ; je descends chez les morts : Te voici.
Ps 138, 9 : Je prends les ailes de l'aurore et me pose au-delà des mers :
Ps 138, 10 : Même là, Ta main me conduit, Ta main droite me saisit.
Ps 138, 11 : J'avais dit : « Les ténèbres m'écrasent ! » mais la nuit devient lumière autour de moi.
Ps 138, 12 : Même la ténèbre pour Toi n'est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière !
Ps 138, 13 : C'est Toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Ps 138, 14 : Je reconnais devant Toi le prodige, l'être étonnant que je suis : étonnantes sont tes Œuvres toute mon âme le sait.
Ps 138, 15 : Mes os n'étaient pas cachés pour Toi quand j'étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre.
Ps 138, 16 : J'étais encore inachevé, Tu me voyais ; sur ton Livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu'un seul ne soit !
Ps 138, 17 : Que Tes pensées sont pour moi difficiles, Dieu, que leur somme est imposante !
Ps 138, 18 : Je Les compte : plus nombreuses que le sable ! Je m'éveille : je suis encore avec Toi.
Ps 138, 19 : Dieu, si Tu exterminais l'impie ! Hommes de sang, éloignez-vous de moi !
Ps 138, 20 : Tes adversaires profanent ton Nom : ils Le prononcent pour détruire.
Ps 138, 21 : Comment ne pas haïr Tes ennemis, Seigneur, ne pas avoir en dégoût Tes assaillants ?
Ps 138, 22 : Je les hais d'une haine parfaite, je les tiens pour mes propres ennemis.
Ps 138, 23 : Scrute-moi, mon Dieu, Tu sauras ma pensée ; éprouve-moi, Tu connaîtras mon cœur.
Ps 138, 24 : Vois si je prends le chemin des idoles, et conduis-moi sur le Chemin d'Éternité.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.


« Penser que Dieu est Présent partout, c’est se mettre dans l’obligation de pratiquer toutes les Vertus, de faire les moindres actions en esprit intérieur et d’imiter Notre Seigneur Jésus-Christ qui portait partout la Présence de Dieu son Père et de l’Esprit-Saint » (Berthier)


Le Psaume 138 « Yahvé, Tu me sondes et me connais » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 138, 1 : Pour la fin, Psaume de David. Yahvé, Tu me sondes et me connais ;
Ps 138, 2 : Que je me lève ou m'assoie, Tu le sais, Tu perces de loin mes pensées ;
Ps 138, 3 : Que je marche ou me couche, Tu le sens, mes chemins Te sont tous familiers.
Ps 138, 4 : La parole n'est pas encore sur ma langue, et voici, Yahvé, Tu la sais tout entière ;
Ps 138, 5 : Derrière et devant Tu m'enserres, Tu as mis sur moi Ta main.
Ps 138, 6 : Merveille de science qui me dépasse, hauteur où je ne puis atteindre.
Ps 138, 7 : Où irai-je loin de ton Esprit, où fuirai-je loin de ta Face ?
Ps 138, 8 : Si j'escalade les Cieux, Tu es là, qu'au Shéol je me couche, Te voici.
Ps 138, 9 : Je prends les ailes de l'aurore, je me loge au plus loin de la mer,
Ps 138, 10 : Même là, Ta main me conduit, Ta droite me saisit.
Ps 138, 11 : Je dirai : Que me presse la ténèbre, que la nuit soit pour moi une ceinture ;
Ps 138, 12 : Même la ténèbre n'est point ténèbre devant Toi et la nuit comme le jour illumine.
Ps 138, 13 : C'est Toi qui m'as formé les reins, qui m'as tissé au ventre de ma mère ;
Ps 138, 14 : Je Te rends Grâce pour tant de prodiges merveille que je suis, merveille que Tes œuvres. Mon âme, Tu la connaissais bien,
Ps 138, 15 : Mes os n'étaient point cachés de Toi, quand je fus façonné dans le secret, brodé au profond de la terre.
Ps 138, 16 : Mon embryon, Tes yeux le voyaient ; sur Ton Livre, ils sont tous inscrits les jours qui ont été fixés, et chacun d'eux y figure.
Ps 138, 17 : Mais pour moi, que Tes pensées sont difficiles, ô Dieu, que la somme en est imposante !
Ps 138, 18 : Je Les compte, il en est plus que sable ; ai-je fini, je suis encore avec Toi.
Ps 138, 19 : Si Tu voulais, ô Dieu, tuer l'impie ! Hommes de sang, allez-vous-en de moi !
Ps 138, 20 : Eux qui parlent de Toi sournoisement, qui tiennent pour rien Tes pensées.
Ps 138, 21 : Yahvé, n'ai-je pas en haine qui Te hait, en dégoût, ceux qui se dressent contre Toi ?
Ps 138, 22 : Je les hais d'une haine parfaite, ce sont pour moi des ennemis.
Ps 138, 23 : Sonde-moi, ô Dieu, connais mon cœur, scrute-moi, connais mon souci ;
Ps 138, 24 : Vois que mon chemin ne soit fatal, conduis-moi sur le Chemin d'Éternité.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.



LE PAPE BENOIT XVI CELEBRE L'EPIPHANIE

Le Psaume 138 selon Benoît XVI


Audience du mercredi 14 décembre 2005 place Saint-Pierre à Rome :

« Par sa méditation, le Psalmiste nous conduit dans le mystère du Dieu transcendant, mais cependant proche de nous », explique Benoît XVI à propos du psaume 138. Benoît XVI a poursuivi sa catéchèse sur les psaumes et les cantiques des vêpres en commentant le psaume 138 (vv. 1-12), « Dieu voit tout », que l’Eglise latine chante aux vêpres du mercredi de la 4e semaine liturgique. « La force des images et des expressions de la première partie du Psaume 138 a pour but de célébrer l’omniscience et l’omniprésence de Dieu dans l’espace et le temps », expliquait le pape dans la synthèse en français de sa catéchèse. Il soulignait : « Par sa méditation, le Psalmiste nous conduit dans le mystère du Dieu transcendant, mais cependant proche de nous ». Et de préciser : « Dieu sait tout et il est présent aux côtés de ses créatures, qui ne peuvent se soustraire à lui. Toutefois, sa présence n’est pas oppressante. Il s’agit d’une présence salvifique, qui embrasse tout l’être et toute l’histoire ». Le pape citait à ce propos l’apôtre Paul en disant : « C’est la présentation spirituelle qu’en fait saint Paul, parlant dans l’Aréopage d’Athènes avec la citation d’un poète grec : « C’est en lui qu’il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister ». « Chaque parcelle de l’espace, même la plus secrète, contient une présence active de Dieu », insistait Benoît XVI. « Puis le Psalmiste poursuit en introduisant aussi l’autre réalité de notre existence, le temps, symboliquement représenté par les ténèbres et par la lumière », ajoutait le pape. « Même l’obscurité, dans laquelle il est difficile de marcher et de voir, est pénétrée par le regard et par la présence du Seigneur de l’être et du temps », concluait le pape.



Commentaires sur le Psaume 138


Dieu, le Créateur, connaît la personne humaine dans tous les replis de son existence, Il est dans l’intimité de chaque être. Chantant le mystère de la présence et de l’action de Dieu, le psalmiste garde fermement la conviction que même au sein des crises les plus sombres qu’il traverse, il peut compter sur un Dieu tout proche, même dans les ténèbres les plus épaisses. L'élément fondamental qui ressort est celui d'une présence salvifique, capable d'embrasser tout l'être et toute l'histoire. Ce psaume se développe en 4 parties :

Versets 1 à 6 : célébration de l'omniscience divine
Le vocabulaire de la connaissance court tout au long du psaume. Dieu est le sujet et le psalmiste l'objet. La connaissance de Dieu peut être perçue ou ressentie comme une surveillance extérieure, voire un espionnage. Mais la connaissance biblique dépasse la simple compréhension intellectuelle. C'est une connaissance de l’intérieur, sorte de communion amoureuse entre celui qui connaît et celui qui est connu. La connaissance totale de l’homme s’exprime par des oppositions « quand je m’assois ou quand je me lève » (v 2), « que je marche ou me repose » (v 3), « tu me devances et me poursuis » (v 5). Le Seigneur est donc en intimité avec nous lorsque nous pensons, lorsque nous agissons.

Versets 7 à 12 : l'omniprésence divine, présence d’immensité
Le vocabulaire de la présence succède à celui de la connaissance. La volonté illusoire de l'homme de se soustraire à la présence divine est décrite de façon très vivante. Tout l'espace est parcouru : l'axe vertical ciel-enfer (v 8), fait place à la dimension horizontale, celle qui va de l'aurore, c'est à dire l'orient jusqu'au plus loin de la mer, c'est à dire l'occident (v 9). Chaque lieu de l'espace, même le plus secret, renferme une présence active de Dieu. Le psalmiste poursuit en introduisant également l'autre réalité dans laquelle nous sommes plongés : le temps, symboliquement représenté par les ténèbres et par le jour (v 11-12). Même l'obscurité, dans laquelle il est difficile d'avancer, est pénétrée par le regard et par la présence du Seigneur. Sa main est toujours prête à saisir la nôtre pour nous guider sur notre itinéraire terrestre (v 10). Il ne s'agit donc pas d'une proximité de jugement qui provoque la peur, mais de soutien et de libération. Dès lors, ce psaume se transforme en chant de confiance. Même dans les nuits les plus obscures de nos vies, dans l'ultime solitude où nul ne peut nous accompagner, dans la nuit de la mort, le Seigneur ne nous abandonne pas.

Versets 13 à 18 : la réalité la plus admirable de Dieu, l'homme
Les yeux pleins d'amour de Dieu se tournent vers l'être humain considéré dès son début plein et complet, bien qu’encore "informe" et invisible pour l’homme. Le psalmiste, pour définir l'action divine à l'intérieur du sein maternel, a recours aux images bibliques classiques : le symbole du potier qui "forme", modèle sa création (cf Gn 2, 7) et le symbole du "tissu", évoqué aussi chez Job (Jb 10 8-10) pour exalter le chef d'oeuvre qu'est la personne humaine. L'idée que Dieu voit déjà l'avenir de cet embryon suscite l’admiration du psalmiste. Dans le livre de la vie du Seigneur sont déjà inscrits ses jours (v 16). La grandeur transcendante de la connaissance divine n'embrasse pas seulement le passé et le présent de l'humanité, mais également la perspective encore cachée de l'avenir. L’action de Dieu dans la vie de l’homme se prolonge jusque dans l’éternité, jusqu’à la résurrection.

Versets 19 à 24 : le jugement divin
La dernière strophe est remplie de violence. Le psalmiste demande de ne jamais passer du côté des impies, de ne pas prendre le chemin des idoles et d’être conduit sur le chemin d'éternité. Il s’abandonne à la présence secourable de Dieu. Les v 23-24 marquent un progrès par rapport aux v 1-2 : "Tu me scrutes Seigneur" devient "Scrute-moi Seigneur". Loin de se plaindre de cette connaissance de Dieu, désormais le psalmiste la recherche, car elle est de l’ordre de l’amour.



La Prière du Père Jean Lafrance « Tu me sondes, Seigneur, et Tu me connais »


Voici une Prière d'après le Psaume 138 « Tu me sondes, Seigneur, et Tu me connais » du Père Jean Lafrance (1931-1991), Prêtre Québécois, auteur de nombreux livres de spiritualité et fondateur de l'Œuvre Jean Lafrance qui accueille des centaines de jeunes garçons en difficulté et leur donne une deuxième chance.

« Tu me sondes, Seigneur, et Tu me connais, Tu as mis sur moi ta Main. Tu m'as formé les reins, Tu m'as tissé au ventre de ma mère. Tu connais mon cœur et chaque matin Tu m'appelles par mon nom. Je Te rends grâce pour tant de prodiges : merveille que je suis, merveille que tes Œuvres. Père, me voici, pour faire ta Volonté. Que toutes les actions de ce jour soient comptées comme prière. Que ton Esprit me fasse le don de la prière de Jésus. Sonde-moi, ô Dieu, connais mon cœur profond, scrute-moi, connais mon souci ; préserve mon cœur de l'orgueil, ne m'abandonne pas à la convoitise de la chair, vois que mon chemin ne soit fatal, conduis-moi sur le chemin de la vie. Je ne suis que prière devant ta Face. »

Ainsi soit-il.

Père Jean Lafrance (1931-1991)

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« Révèle-Toi, Seigneur, aux hommes de ce temps quand ils T'accusent de les empêcher de vivre. Que les merveilles de la science leur disent les Merveilles de ta Puissance ! Fais comprendre à tous ceux qui Te fuient que leur bonheur est de se fuir en Toi. Garde-nous au couvert de Tes mains, pour que Ta main agisse par les nôtres. Explique-nous notre cœur et le Tien, et l'étonnante image de Toi que nous sommes. Donne-nous la fierté de n'exister que par Toi, pour que notre existence Te rende Grâce dans le Christ ».


La Prière du Père Stan Rougier « Seigneur, Dieu-qui-es, conduis-moi sur Ton chemin d'éternité »


Voici une reprise du Psaume 138 : « Hommage à Celui qui sait tout » sous la forme d’une Prière sur la présence de Dieu dans nos vies « Seigneur, Dieu-qui-es, conduis-moi sur Ton chemin d'éternité » du Père Stan Rougier né en 1930, Prêtre du diocèse d'Evry-Corbeil, Journaliste dans « la Croix », Chroniqueur sur France-Culture ou sur KTO, Conférencier et Écrivain Catholique.

« Seigneur, Dieu-qui-es, Tu lis dans mon cœur. Quand ça va, quand ça ne va pas, Tu le sais. Tu sais où je vais, Tu sais où je dors. Tu lis au plus profond de moi ! Tu es le Compagnon de toutes mes routes. Je n'ai pas commencé à parler, et déjà Tu as compris ce que je voulais dire. Je suis enveloppé de Ta tendresse. Sur mon épaule, douce et ferme se pose Ta main. Ce que Tu es pour moi me dépasse ; j'en ai le souffle coupé. Comment ferais-je pour me séparer de Toi ? Où fuir pour ne plus voir Ton visage ? Je vais au plus haut des cieux, Tu es là. Je descends dans les tombeaux, je T'y retrouve ! Je prends les ailes de l'aube ; je m'installe aux extrémités des mers : là encore, Ta main me conduit, cette Main si tendrement posée sur moi. Il m'est arrivé de dire : « Qu'Il me laisse vivre à ma guise quelque temps, qu'il cesse un instant de me regarder ! » Même lorsque je m'isole, je Te retrouve dans mon cœur. A travers mes ombres, Tu vois comme en plein jour. C'est Toi qui as eu cette idée que j'existe. C'est Toi qui as brodé les moindres cellules de mon corps. C'est Toi qui m'as tissé au ventre de ma mère. Je suis ébloui par un tel mystère. Prodige que je suis, merveille qu'une si belle aventure ! Ce que je suis vraiment, Toi tu le sais. Mon mystère est transparent pour Toi. Tu étais là quand je fus conçu dans le secret du désir, pétri dans la poussière des étoiles. Mon histoire Tu la connais, le développement de mon embryon s'inscrivait chaque jour dans Ton livre. Que Tes projets sont magnifiques, comme Tes mystères me dépassent ! Plus foisonnants que les grains de sable du désert, je m'y perds comme dans un rêve et au matin je retrouve Ton visage. Conduis-moi sur Ton chemin d'éternité. »

Ainsi soit-il.

Père Stan Rougier (1930-….)

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Voir la Prière sur la Présence de Dieu dans notre vie qui paraphrase le Psaume 138 « Ô Seigneur, Vous voyez toutes mes pensées de bien loin puisque Vous les voyez avant que je commence à les former » du R. P. Louis Le Valois