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Psaume 140 - « Prière du Soir dans la persécution et l'angoisse »


« Seigneur, j'ai crié vers Vous, exaucez-moi ; écoutez ma prière, lorsque je crierai vers Vous »
« Domine, clamavi ad te, exaudi me ; intende voci meæ, cum clamavero ad te »

On croit que ce Psaume 140 a été composé par David à la même occasion et sur le même sujet que le précédent, le Psaume 139, c'est-à-dire, dans le temps que Saül le persécutait. Le psalmiste est en fuite, loin du Sanctuaire, et plongé dans une détresse profonde. Il conjure le Seigneur de le préserver de toute participation à l'iniquité des pécheurs ; tout en acceptant courageusement l'épreuve que Dieu lui a envoyée ; il en demande la délivrance avec un sentiment de vive confiance. D'après le verset 2b, ce cantique est une Prière du Soir. L'Église primitive lui donnait déjà ce nom par opposition au Psaume LXII, qu'on appelait le Psaume de l'Aurore. Quatre strophes inégales : prélude ou appel à Dieu (versets 1-2) ; prière pour obtenir d'être préservé de toute participation à la méchanceté des Impies (versets 3-4) ; David accepte comme un bien les coups dont le frappent les méchants mais il demande néanmoins à Dieu d'en être délivré (versets 5-7) ; pressante et confiante prière (versets 8-10). C'est une excellente Prière dans la persécution et l'angoisse pour demander à Dieu entre autres choses la circonspection pour ne point pécher par sa langue. La Très Sainte Église Catholique se sert très avantageusement de ce Psaume CXL avec les versets 2-4 : « Que ma prière s'élève devant Vous comme l'encens ; que l'élévation de mes mains Vous soit comme le sacrifice du soir. Mettez, Seigneur, une garde à ma bouche, et une porte de défense à mes lèvres. Ne laissez pas mon cœur se livrer à des paroles de malice, pour chercher des excuses au péché, comme les hommes qui commettent l'iniquité ; et je n'aurai aucune part à leurs délices » à chaque Sainte Messe lors de l’encensement de l’Autel par le Prêtre après l’Offertoire. Le deuxième verset est chanté au Graduel du XIXème Dimanche après la Pentecôte (Dominica Decima Nona post Pentecosten) comme une offrande de tout notre être à Dieu, montant vers Lui comme la fumée de l’encens. Depuis la censure du Concile Vatican II, le dernier et dixième verset sur les Impies qui tomberont dans leur piège a été encore retiré des livres liturgiques en raison de sa cruauté difficilement compatible avec leur message moderniste. Dans la Liturgie des Heures, le Psaume 140 est psalmodié aux Vêpres du samedi de la première semaine (I).


Le Psaume CXL en latin « Domine, clamavi ad te, exaudi me » (Vulgate) :
Ps. CXL, 1 : Psalmus David. Domine, clamavi ad te, exaudi me ; intende voci meæ, cum clamavero ad te.
Ps. CXL, 2 : Dirigatur oratio mea sicut incensum in conspectu tuo ; elevatio manuum mearum sacrificium vespertinum.
Ps. CXL, 3 : Pone, Domine, custodiam ori meo, et ostium circumstantiæ labiis meis.
Ps. CXL, 4 : Non declines cor meum in verba malitiæ, ad excusandas excusationes in peccatis cum hominibus operantibus iniquitatem ; et non communicabo cum electis eorum.
Ps. CXL, 5 : Corripiet me justus in misericordia, et increpabit me ; oleum autem peccatoris non impinguet caput meum, quoniam adhuc et oratio mea in beneplacitis eorum.
Ps. CXL, 6 : Absorpti sunt juncti petræ judices eorum. Audient verba mea, quoniam potuerunt.
Ps. CXL, 7 : Sicut crassitudo terræ erupta est super terram, dissipata sunt ossa nostra secus infernum.
Ps. CXL, 8 : Quia ad te, Domine, Domine, oculi mei ; in te speravi, non auferas animam meam.
Ps. CXL, 9 : Custodi me a laqueo quem statuerunt mihi, et a scandalis operantium iniquitatem.
Ps. CXL, 10 : Cadent in retiaculo ejus peccatores ; singulariter sum ego, donec transeam.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 140 en français « Seigneur, j'ai crié vers Vous, exaucez-moi » (Vulgate) :
Ps 140, 1 : Psaume de David. Seigneur, j'ai crié vers Vous, exaucez-moi ; écoutez ma prière, lorsque je crierai vers Vous.
Ps 140, 2 : Que ma prière s'élève devant Vous comme l'encens ; que l'élévation de mes mains Vous soit comme le sacrifice du soir.
Ps 140, 3 : Mettez, Seigneur, une garde à ma bouche, et une porte de défense à mes lèvres.
Ps 140, 4 : Ne laissez pas mon cœur se livrer à des paroles de malice, pour chercher des excuses au péché, comme les hommes qui commettent l'iniquité ; et je n'aurai aucune part à leurs délices.
Ps 140, 5 : Que le Juste me reprenne et me corrige avec Charité ; mais l'huile du pécheur ne parfumera point ma tête, car j'opposerai encore ma prière à tout ce qui flatte leur cupidité.
Ps 140, 6 : Leurs juges ont été précipités le long du rocher. Ils écouteront enfin mes paroles, car elles sont puissantes.
Ps 140, 7 : De même que la motte de terre est renversée sur le sol, nos os ont été dispersés auprès du sépulcre.
Ps 140, 8 : Mais, Seigneur, Seigneur, mes yeux s'élèvent vers Vous ; j'ai espéré en Vous, ne m'ôtez pas la vie.
Ps 140, 9 : Gardez-moi du piège qu'ils m'ont dressé, et des embûches de ceux qui commettent l'iniquité.
Ps 140, 10 : Les pécheurs tomberont dans le filet ; pour moi, je suis seul, jusqu'à ce que je passe.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 140 « C'est vers Toi, Seigneur, que je crie, viens à mon aide, exauce-moi ; écoute ma voix attendrie, quand je pousse mes cris vers Toi » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 140, 1 : Psaume de David.
C'est vers Toi, Seigneur, que je crie,
Viens à mon aide, exauce-moi ;
Écoute ma voix attendrie,
Quand je pousse mes cris vers Toi.
Ps 140, 2 : Puisse à Toi montant ma prière,
Comme l'encens de ton Autel,
Les mains jointes, au tant Te plaire
Qu'un sacrifice solennel.
Ps 140, 3 : Seigneur, à ma bouche indiscrète
Place un fidèle gardien ;
Sur ma lèvre qui m'inquiète
Appose le sceau de Ta main.
Ps 140, 4 : Aux paroles de la malice
N'incline pas mon faible cœur ;
Loin d'excuser son injustice,
Qu'il en convienne avec candeur.
Écarte toujours de ma route
Les ouvriers d'iniquité ;
Et ne permets pas que je goûte
La coupe de leur volupté.
Ps 140, 5 : Qu'il me reprenne et me châtie,
Le Juste, dans sa Charité ;
Mais je dédaigne, dans l'impie,
Une onctueuse aménité.
Que si le pécheur s'en offense,
Je le livre à ses vils penchants ;
Et j'oppose, pour ma défense
Ma seule prière aux méchants.
Ps 140, 6 : Les chefs et leurs arrêts frivoles
Se brisent contre un dur rocher ;
D'autres écoutent mes paroles
Qui sauront enfin les toucher.
Ps 140, 7 : Ainsi qu'une terre fendue
Par le soc ou par le hoyau,
Ma vigueur s'était répandue
Sur les bords mêmes du tombeau.
Ps 140, 8 : Mais parce que je Te réclame,
Les yeux tournés vers Toi, Seigneur,
Tu ne retranches pas mon âme ;
En Toi j'espère, ô mon Sauveur.
Ps 140, 9 : Tu me préserveras du piège
Qu'ils ont, sur mon chemin, jeté,
Et des embûches dont m'assiège
L'ouvrier de l'iniquité.
Ps 140, 10 : Vienne un jour ; dans leur propre nasse,
Ils tomberont les malheureux.
Pour moi, jusqu'à ce que je passe,
Je suis seul, et séparé d'eux.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 140 (AELF) et son Antienne psalmodiés par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :



Antienne : « Que ma prière devant Toi s'élève comme un encens, et mes mains, comme l'offrande du soir »
Ps 140, 1 : Seigneur, je T'appelle : accours vers moi ! Écoute mon appel quand je crie vers Toi !
Ps 140, 2 : Que ma prière devant Toi s'élève comme un encens, et mes mains, comme l'offrande du soir.
Ps 140, 3 : Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche.
Ps 140, 4 : Ne laisse pas mon cœur pencher vers le mal ni devenir complice des hommes malfaisants. Jamais je ne goûterai leurs plaisirs :
Ps 140, 5 : Que le Juste me reprenne et me corrige avec bonté. Que leurs parfums, ni leurs poisons, ne touchent ma tête ! Ils font du mal : je me tiens en prière.
Ps 140, 6 : Voici leurs juges précipités contre le roc, eux qui prenaient plaisir à m'entendre dire :
Ps 140, 7 : Comme un sol qu'on retourne et défonce, nos os sont dispersés à la gueule des Enfers !
Ps 140, 8 : Je regarde vers Toi, Seigneur, mon Maître ; Tu es mon refuge : épargne ma vie !
Ps 140, 9 : Garde-moi du filet qui m'est tendu, des embûches qu'ont dressées les malfaisants.
Ps 140, 10 : Les impies tomberont dans leur piège ; seul, moi, je passerai.
Rendons Gloire au Père Tout Puissant, à son Fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.


Le Psaume 140 « Yahvé, je T'appelle, accours vers moi » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 140, 1 : Psaume de David. Yahvé, je T'appelle, accours vers moi, écoute ma voix qui T'appelle ;
Ps 140, 02 : Que monte ma prière, en encens devant ta Face, les mains que j'élève, en offrande du soir !
Ps 140, 03 : Établis, Yahvé, une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres.
Ps 140, 04 : Retiens mon cœur de parler mal, de commettre l'impiété en compagnie des malfaisants. Non, je ne goûterai pas à leurs plaisirs !
Ps 140, 05 : Que le Juste me frappe en ami et me corrige, que l'huile de l'impie jamais n'orne ma tête, car je me compromettrais encore dans leurs méfaits.
Ps 140, 06 : Ils sont livrés à l'empire du rocher, leur juge, eux qui avaient pris plaisir à m'entendre dire
Ps 140, 07 : Comme une meule éclatée par terre, nos os sont dispersés à la bouche du Shéol.
Ps 140, 08 : Vers Toi, Yahvé, mes yeux, en Toi je m'abrite, ne répands pas mon âme ;
Ps 140, 09 : Garde-moi d'être pris au piège qu'on me tend, au traquenard des malfaisants.
Ps 140, 10 : Qu'ils tombent, les impies, chacun dans son filet, tandis que moi, je passe.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.