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Psaume 142 - « Prière au milieu d'une grande détresse »


« Seigneur, exaucez ma prière ; prêtez l'oreille à ma supplication selon votre Vérité ; exaucez-moi selon votre Justice »
« Domine, exaudi orationem meam ; auribus percipe obsecrationem meam in veritate tua ; exaudi me in tua justitia »

Quoique dans l'Hébreu le titre ne porte autre chose que ces premières paroles : Psaume de David, ce que les Septante ont ajouté, fait connaître à quelle occasion il fut composé, c'est-à-dire, lorsqu'en punition de l'adultère et de l'homicide que David avait commis, il vit son fils Absalom se soulever contre lui et lui déclarer une guerre ouverte. Il s'humilie donc devant Dieu dans la vue de ses deux graves péchés mortels ; et implorant sa Miséricorde avec un vif sentiment de sa misère, il apprend par son exemple à tous les pécheurs à s'humilier et à gémir comme lui en la Présence de Dieu. Aussi la Sainte Église met ce Psaume 142 dans la bouche des Pénitents, et c'est le Dernier de ceux qu'Elle appelle Pénitentiaux : (Ps 6 ; Ps 31 ; Ps 37 ; Ps 50 ; Ps 101 ; Ps 129 ; Ps 142). David a composé cette Prière au milieu d'une grande détresse comme une sorte de guirlande, tressée avec des fleurs qu'il prit çà et là en d'autres cantiques. La plainte alterne avec la prière. David appelle le Seigneur à son secours, Lui décrit son angoisse, et se met à L'invoquer de nouveau. On devine, tant le cri est énergique, que la détresse est extrême et le péril pressant. Toutefois le suppliant ne se contente pas de demander à Dieu sa délivrance ; il Le conjure aussi de le conduire dans le droit chemin de sa Volonté Sainte. Deux parties égales, marquées par le sélah hébreux : la Plainte domine dans la première (versets 1-6) ; la Prière dans la seconde (versets 7-12). Trois strophes dans chaque partie. La Très Sainte Église Catholique se sert très avantageusement de ce Psaume CXLII avec les versets 9-10 à l’Offertoire du Lundi Saint (Feria Secunda Maioris Hebdomadæ) où le psalmiste, au nom du Rédempteur, après avoir imploré le secours, demande à Dieu qu’Il daigne être Fidèle dans l’accomplissement de ses Divins Décrets pour le Salut de l’homme. Depuis la censure du Concile Vatican II, le dernier et douzième verset : « Et, dans votre Miséricorde, Vous détruirez mes ennemis, et Vous perdrez tous ceux qui persécutent mon âme, car je suis Votre serviteur » a été encore retiré des livres liturgiques en raison de sa cruauté difficilement compatible avec leur message moderniste. Dans la Liturgie des Heures, le Psaume 142 est psalmodié à la suite du Psaume 50 à l'Office des Laudes du samedi comme aux Laudes de l’Office des Ténèbres du Vendredi Saint chanté dans la nuit du Jeudi Saint au Vendredi Saint.


Le Psaume CXLII en latin « Domine, exaudi orationem meam » (Vulgate) :
Ps. CXLII, 1 : Psalmus David, quando persequebatur eum Absalom, filius ejus. Domine, exaudi orationem meam ; auribus percipe obsecrationem meam in veritate tua ; exaudi me in tua justitia.
Ps. CXLII, 2 : Et non intres in judicium cum servo tuo, quia non justificabitur in conspectu tuo omnis vivens.
Ps. CXLII, 3 : Quia persecutus est inimicus animam meam ; humiliavit in terra vitam meam. Collocavit me in obscuris, sicut mortuos sæculi.
Ps. CXLII, 4 : Et anxiatus est super me spiritus meus ; in me turbatum est cor meum.
Ps. CXLII, 5 : Memor fui dierum antiquorum ; meditatus sum in omnibus operibus tuis ;. in factis manuum tuarum meditabar.
Ps. CXLII, 6 : Expandi manus meas ad te ; anima mea sicut terra sine aqua tibi.
Ps. CXLII, 7 : Velociter exaudi me, Domine ; defecit spiritus meus. Non avertas faciem tuam a me, et similis ero descendentibus in lacum.
Ps. CXLII, 8 : Auditam fac mihi mane misericordiam tuam, quia in te speravi. Notam fac mihi viam in qua ambulem, quia ad te levavi animam meam. Ps. CXLII, 9 : Eripe me de inimicis meis, Domine ; ad te confugi.
Ps. CXLII, 10 : Doce me facere voluntatem tuam, quia Deus meus es tu. Spiritus tuus bonus deducet me in terram rectam.
Ps. CXLII, 11 : Propter nomen tuum, Domine, vivificabis me ; in æquitate tua educes de tribulatione animam meam,
Ps. CXLII, 12 : Et in misericordia tua disperdes inimicos meos, et perdes omnes qui tribulant animam meam, quoniam ego servus tuus sum.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 142 en français « Seigneur, exaucez ma prière » (Vulgate) :
Ps 142, 1 : Psaume de David lorsque son fils Absalom le poursuivait. Seigneur, exaucez ma prière ; prêtez l'oreille à ma supplication selon votre Vérité ; exaucez-moi selon votre Justice.
Ps 142, 2 : Et n'entrez pas en Jugement avec Votre serviteur, parce que nul homme vivant ne sera trouvé Juste devant Vous.
Ps 142, 3 : Car l'ennemi a poursuivi mon âme ; il a humilié ma vie jusqu'à terre. Il m'a placé dans les lieux obscurs, comme ceux qui sont morts depuis longtemps.
Ps 142, 4 : Et mon esprit s'est replié sur moi dans son angoisse ; mon cœur a été troublé au dedans de moi.
Ps 142, 5 : Je me suis souvenu des jours anciens ; j'ai médité sur toutes vos Œuvres ; j'ai médité sur les Ouvrages de Vos mains.
Ps 142, 6 : J'ai étendu mes mains vers Vous ; mon âme est devant Vous comme une terre sans eau.
Ps 142, 7 : Hâtez-Vous, Seigneur, de m'exaucer ; mon esprit est tombé en défaillance. Ne détournez pas de moi votre Visage, de peur que je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse.
Ps 142, 8 : Faites-moi sentir dès le matin votre Miséricorde, parce que j'ai espéré en Vous. Faites-moi connaître la Voie où je dois marcher, parce que j'ai élevé mon âme vers Vous.
Ps 142, 9 : Délivrez-moi de mes ennemis, Seigneur ; je me réfugie auprès de Vous.
Ps 142, 10 : Enseignez-moi à faire Votre volonté, parce que Vous êtes mon Dieu. Votre Bon Esprit me conduira dans une terre droite.
Ps 142, 11 : Seigneur, à cause de votre Nom Vous me ferez vivre ; dans votre Justice Vous ferez sortir mon âme de la tribulation,
Ps 142, 12 : Et, dans votre Miséricorde, Vous détruirez mes ennemis, et Vous perdrez tous ceux qui persécutent mon âme, car je suis Votre serviteur.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 142 « Seigneur, exauce ma prière, prête l'oreille à mes discours. La Justice T'est familière ; Tu L'as promis ; qu'Elle ait son cours » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 142, 1 : Psaume de David lorsque son fils Absalom le poursuivait.
Seigneur, exauce ma prière,
Prête l'oreille à mes discours.
La Justice T'est familière ;
Tu L'as promis ; qu'Elle ait son cours :
Ps 142, 2 : Mais que ta Bonté s'interpose ;
Ne discute pas avec moi.
Quel mortel gagnera sa cause,
S'il veut la plaider devant Toi ?
Ps 142, 3 : L'ennemi s'en prend à ma vie,
Qu'il a déjà foulée aux pieds ;
Dans l'ombre je me réfugie,
Comme les morts putréfiés.
Ps 142, 4 : Tourmenté, d'un épais nuage
Mon esprit semble se couvrir ;
En mon sein, sensible à l'outrage,
J'ai senti mon cœur défaillir.
Ps 142, 5 : Des anciens jours les vestiges
A mon souvenir rappelés,
J'ai médité sur Tes prodiges
Aux temps qui se sont écoulés,
Ps 142, 6 : Dans ma détresse invétérée,
Je tends vers Toi les mains, Seigneur ;
Oui, comme une terre altérée,
Mon âme a soif de son Sauveur.
Ps 142, 7 : Elle est tombée en défaillance,
Hâte-Toi de me secourir ;
Privé de ta Sainte Présence,
Au tombeau je semble courir.
Ps 142, 8 : Rends-moi promptement à la joie,
Car c'est en Toi Seul que j'ai Foi ;
Et fais-moi connaitre Ta voie,
Car mon âme s'élève à Toi.
Ps 142, 9 : Ô mon Seigneur, ô mon refuge,
Sauve-moi de mes ennemis ;
Ô mon Souverain, ô mon Juge,
Dis-moi ce que Tu m'as permis.
Ps 142, 10 : Dieu Bon, je n'aurai qu'à Te suivre
Dans la terre des esprits droits ;
Dieu Juste, Tu me feras vivre,
Strict observateur de Tes lois.
Ps 142, 11 : C'est au Nom, Seigneur, de ta Gloire
Que je Te demande des jours ;
Tu justifieras ta Mémoire,
Si Tu veux tempérer leur cours.
Ps 142, 12 : De ceux que des haines animent,
Dans ta Bonté, le destructeur,
Tu perdras tous ceux qui m'oppriment,
Et sauveras Ton serviteur.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 142 (AELF) et son Antienne psalmodiés par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :



Antienne : « Dieu n'a pas fait la mort et ne veut pas la perte des vivants »
Ps 142, 1 : Seigneur, entends ma prière ; dans ta Justice écoute mes appels, dans ta Fidélité réponds-moi.
Ps 142, 2 : N'entre pas en Jugement avec Ton serviteur : aucun vivant n'est Juste devant Toi.
Ps 142, 3 : L'ennemi cherche ma perte, il foule au sol ma vie ; il me fait habiter les ténèbres avec les morts de jadis.
Ps 142, 4 : Le souffle en moi s'épuise, mon cœur au fond de moi s'épouvante.
Ps 142, 5 : Je me souviens des jours d'autrefois, je me redis toutes Tes actions, sur l'œuvre de Tes mains je médite.
Ps 142, 6 : Je tends les mains vers Toi, me voici devant Toi comme une terre assoiffée.
Ps 142, 7 : Vite, réponds-moi, Seigneur : je suis à bout de souffle ! Ne me cache pas ton Visage : je serais de ceux qui tombent dans la fosse.
Ps 142, 8 : Fais que j'entende au matin ton Amour, car je compte sur Toi. Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers Toi, j'élève mon âme !
Ps 142, 9 : Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j'ai un abri auprès de Toi.
Ps 142, 10 : Apprends-moi à faire Ta volonté, car Tu es mon Dieu. Ton Souffle est Bienfaisant : qu'Il me guide en un pays de plaines.
Ps 142, 11 : Pour l'honneur de ton Nom, Seigneur, fais-moi vivre ; à cause de ta Justice, tire-moi de la détresse.
Ps 142, 12 : A cause de ton Amour, Tu détruiras mes ennemis ; Tu feras périr mes adversaires, car je suis Ton serviteur.
Rendons Gloire au Père Tout Puissant, à son Fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.


Quand la vie devient insupportable et semble perdre toute cohérence, Dieu demeure fidèle. Il ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il vive dans la confiance au souffle de son Esprit bienfaisant.


Le Psaume 142 « Yahvé, écoute ma prière » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 142, 1 : Psaume de David lorsque son fils Absalom le poursuivait. Yahvé, écoute ma prière, prête l'oreille à mes supplications, en ta Fidélité réponds-moi, en ta Justice ;
Ps 142, 2 : N'entre pas en jugement avec Ton serviteur, nul vivant n'est justifié devant Toi.
Ps 142, 3 : L'ennemi pourchasse mon âme, contre terre il écrase ma vie ; il me fait habiter dans les ténèbres comme ceux qui sont morts à jamais ;
Ps 142, 4 : Le souffle en moi s'éteint, mon cœur au fond de moi s'épouvante.
Ps 142, 5 : Je me souviens des jours d'autrefois, je me redis toutes Tes œuvres, sur l'ouvrage de Tes mains je médite ;
Ps 142, 6 : Je tends les mains vers Toi, mon âme est une terre assoiffée de Toi.
Ps 142, 7 : Viens vite, réponds-moi, Yahvé, je suis à bout de souffle ; ne cache pas loin de moi ta Face, je serais de ceux qui descendent à la fosse.
Ps 142, 8 : Fais que j'entende au matin ton Amour, car je compte sur Toi ; fais que je sache la route à suivre, car vers Toi j'élève mon âme.
Ps 142, 9 : Délivre-moi de mes ennemis, Yahvé, près de Toi je suis à couvert,
Ps 142, 10 : Enseigne-moi à faire Tes volontés, car c'est Toi mon Dieu ; que Ton souffle bon me conduise par une terre unie.
Ps 142, 11 : À cause de ton Nom, Yahvé, fais que je vive en ta Justice ; tire mon âme de l'angoisse,
Ps 142, 12 : En ton Amour anéantis mes ennemis ; détruis tous les oppresseurs de mon âme, car moi je suis Ton serviteur.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.



La Prière sur le Psaume 142 du Saint Cardinal Bonaventure « Délivrez-moi, Seigneur, de mes ennemis » :

« Écoutez ma prière, Seigneur, et par là vérifiez la Promesse que Vous avez faite d'exaucer les pécheurs humiliés : que votre Bonté Vous rende favorable à mes vœux. N'entrez pas en jugement avec Votre serviteur ; car est-il sur la terre un seul homme qui ose se flatter de paraître innocent à Vos yeux. Oubliant donc mes iniquités, Seigneur, considérez avec quelle fureur mes ennemis s'acharnent à me faire périr ; ils m'ont fait descendre honteusement du trône. Ils m'ont obligé de me venir cacher dans ces lieux déserts ; ils ne me regardent plus que comme ces princes morts dont la mémoire est effacée ; je suis livré au trouble et à l'ennui le plus cruel. Pour me soutenir en cet état, j'ai rappelé le souvenir de ces jours si fameux dans les siècles passés ; j'ai médité sur les prodiges que Votre main puissante y opéra en faveur de nos pères. Alors, animé d'une vive espérance, j'ai étendu les mains vers Vous ; mon âme se tourne vers Vous comme une terre desséchée par les ardeurs du soleil vous ouvre son sein. Hâtez-Vous, Seigneur, de m'exaucer ; car il ne m'est pas possible de soutenir plus longtemps le poids de ma misère. Ne détournez pas les yeux de dessus moi, autrement je me compte déjà au nombre de ceux que l'on descend au tombeau. J'espère en Vous, ô mon Dieu, faites-moi donc entendre au plus tôt le langage secret par lequel s’explique votre Miséricorde à un cœur qu'elle a su toucher. Mais en même temps, comme je ne me propose plus rien sur la terre que d'aller à Vous, faites-moi connaître le chemin que je dois tenir pour y arriver. Délivrez-moi, Seigneur, de mes ennemis ; plein de douleur de Vous avoir offensé, je cours me jeter entre Vos bras ; mais de peur que je ne Vous oublie de nouveau, apprenez-moi à Vous obéir plus fidèlement, puisque Vous êtes mon Dieu. Sous la conduite de votre Saint-Esprit, j'entrerai dans les sentiers de la justice ; et pour la gloire de votre Nom, malgré les efforts de mes persécuteurs, Vous me conserverez la vie selon Vos justes Promesses. Vous me tirerez de l'affliction, et en même temps que votre Miséricorde Vous attendrira sur les maux que je souffre, elle Vous animera contre mes ennemis. Non content d'avoir mis fin à mes peines, Vous voudrez venger Votre serviteur en faisant périr ceux qui les lui auront procurées. Gloire soit au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, maintenant, comme au commencement et toujours, et dans tous les siècles des siècles ».

Ainsi soit-il.


Saint Bonaventure (1217-1274) - « Psautier de la Sainte Vierge », Psaume 142, pages 339-342, Jacques Lecoffre et Cie (1846)

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Voir la Paraphrase du Psaume 142 « Seigneur, j'expose devant Vous tous les désirs de mon cœur » de l’Abbé de Rancé