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Psaume 21 - « Ô mon Dieu, pourquoi m'avez-Vous abandonné ? »


« Ô Dieu, mon Dieu, regardez-moi ; pourquoi m'avez-Vous abandonné ? La voix de mes péchés éloigne de moi le Salut »
« Deus, Deus meus, respice in me ; quare me dereliquisti ? Longe a salute mea verba delictorum meorum »

Le Psaume 21 est aussi appelé le Psaume du Serviteur souffrant. Les Catholiques assimilent ce Psaume 21 à la Passion de Jésus-Christ car comme dans le Psaume 35 nous y voyons une description fidèle. C'est aussi le début de ce Psaume que Jésus crie peu avant de mourir sur la Croix : « Eloï, Eloï, lama sabactani ? », qui signifie en araméen « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-Vous abandonné ? ». Est-ce là, comme on le dit souvent un cri de détresse, poussé par Jésus vers son Père qui semble L'abandonner ? Ce n'est pas sûr. Il est probable que Jésus, en prononçant le premier verset du Psaume ait voulu évoquer le Psaume tout entier (quand nous disons que quelqu'un récite le « De Profundis » ou le « Magnificat », nous affirmons qu'il a récité en entier le chant qui commence ainsi). Or, si on lit ce Psaume 21 jusqu'au bout, on s'aperçoit qu'il décrit les douleurs de la Passion avec une précision extraordinaire : et les Évangélistes ont relevé les traits de la Passion qui concordaient avec ce Psaume. Mais, en outre, il prophétise la libération et le triomphe du Messie, et la fécondité de son Sacrifice. Ce Psaume du Vendredi Saint est donc aussi un Psaume de Pâques. On remarquera, dans la première partie, des ressemblances avec le chant du Serviteur souffrant (chapitre 53 d'Isaïe) qu'on a également appelé un « Cinquième Évangile ». Ce Psaume qui commence comme une lamentation, est au total un Psaume d'action de Grâces et d'Espérance. Dans la Liturgie des Heures, le Psaume XXI est chanté le vendredi de la troisième semaine (III) à l’Office du Milieu du Jour.


Le Psaume XXI en latin « Deus, Deus meus, respice in me ; quare me dereliquisti ? » (Vulgate) :
Ps. XXI, 1 : In finem, pro susceptione matutina, Psalmus David.
Ps. XXI, 2 : Deus, Deus meus, respice in me ; quare me dereliquisti ? Longe a salute mea verba delictorum meorum.
Ps. XXI, 3 : Deus meus, clamabo per diem, et non exaudies, et nocte, et non ad insipientiam mihi.
Ps. XXI, 4 : Tu autem in sancto habitas, laus Israel.
Ps. XXI, 5 : In te speraverunt patres nostri ; speraverunt, et liberasti eos.
Ps. XXI, 6 : Ad te clamaverunt, et salvi facti sunt ; in te speraverunt, et non sunt confusi.
Ps. XXI, 7 : Ego autem sum vermis, et non homo ; opprobrium hominum, et abjectio plebis.
Ps. XXI, 8 : Omnes videntes me deriserunt me ; locuti sunt labiis, et moverunt caput.
Ps. XXI, 9 : Speravit in Domino, eripiat eum ; salvum faciat eum, quoniam vult eum.
Ps. XXI, 10 : Quoniam tu es qui extraxisti me de ventre, spes mea ab uberibus matris meæ.
Ps. XXI, 11 : In te projectus sum ex utero ; de ventre matris meæ Deus meus es tu.
Ps. XXI, 12 : Ne discesseris a me, quoniam tribulatio proxima est, quoniam non est qui adjuvet.
Ps. XXI, 13 : Circumdederunt me vituli multi ; tauri pingues obsederunt me.
Ps. XXI, 14 : Aperuerunt super me os suum, sicut leo rapiens et rugiens.
Ps. XXI, 15 : Sicut aqua effusus sum, et dispersa sunt omnia ossa mea. Factum est cor meum tanquam cera liquescens in medio ventris mei.
Ps. XXI, 16 : Aruit tanquam testa virtus mea, et lingua mea adhæsit faucibus meis, et in pulverem mortis deduxisti me.
Ps. XXI, 17 : Quoniam circumdederunt me canes multi ; concilium malignantium obsedit me. Foderunt manus meas et pedes meos,
Ps. XXI, 18 : Dinumeraverunt omnia ossa mea. Ipsi vero consideraverunt et inspexerunt me.
Ps. XXI, 19 : Diviserunt sibi vestimenta mea, et super vestem meam miserunt sortem.
Ps. XXI, 20 : Tu autem, Domine, ne elongaveris auxilium tuum a me ; ad defensionem meam conspice.
Ps. XXI, 21 : Erue a framea, Deus, animam meam, et de manu canis unicam meam.
Ps. XXI, 22 : Salva me ex ore leonis, et a cornibus unicornium humilitatem meam.
Ps. XXI, 23 : Narrabo nomen tuum fratribus meis ; in medio ecclesiæ laudabo te.
Ps. XXI, 24 : Qui timetis Dominum, laudate eum ; universum semen Jacob, glorificate eum.
Ps. XXI, 25 : Timeat eum omne semen Israel, quoniam non sprevit, neque despexit deprecationem pauperis ; nec avertit faciem suam a me, et cum clamarem ad eum exaudivit me.
Ps. XXI, 26 : Apud te laus mea in ecclesia magna ; vota mea reddam in conspectu timentium eum.
Ps. XXI, 27 : Edent pauperes et saturabuntur, et laudabunt Dominum qui requirunt eum ; vivent corda eorum in sæculum sæculi.
Ps. XXI, 28 : Reminiscentur et convertentur ad Dominum universi fines terræ, et adorabunt in conspectu ejus universæ familiæ gentium :
Ps. XXI, 29 : Quoniam Domini est regnum, et ipse dominabitur gentium.
Ps. XXI, 30 : Manducaverunt et adoraverunt omnes pingues terræ ; in conspectu ejus cadent omnes qui descendunt in terram.
Ps. XXI, 31 : Et anima mea illi vivet, et semen meum serviet ipsi.
Ps. XXI, 32 : Annuntiabitur Domino generatio ventura, et annuntiabunt cæli justitiam ejus, populo qui nascetur, quem fecit Dominus.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 21 en français « Ô Dieu, mon Dieu, regardez-moi ; pourquoi m'avez-Vous abandonné ? » (Vulgate) :
Ps 21, 1 : Pour la fin, pour le secours du matin, Psaume de David.
Ps 21, 2 : Ô Dieu, mon Dieu, regardez-moi ; pourquoi m'avez-Vous abandonné ? La voix de mes péchés éloigne de moi le Salut.
Ps 21, 3 : Mon Dieu, je crierai pendant le jour, et Vous ne m'exaucerez pas, et pendant la nuit, et l'on ne me l'imputera point à folie.
Ps 21, 4 : Mais Vous, Vous habitez dans le Sanctuaire, Vous qui êtes la louange d'Israël.
Ps 21, 5 : Nos pères ont espéré en Vous ; ils ont espéré, et Vous les avez délivrés.
Ps 21, 6 : Ils ont crié vers Vous, et ils ont été sauvés ; ils ont espéré en Vous, et ils n'ont point été confondus.
Ps 21, 7 : Mais moi, je suis un ver, et non un homme ; l'opprobre des hommes, et le rebut du peuple.
Ps 21, 8 : Tous ceux qui m'ont vu se sont moqués de moi ; de leurs lèvres ils ont proféré l'outrage, et ils ont branlé la tête.
Ps 21, 9 : Il a espéré au Seigneur, qu'Il le délivre ; qu'Il le sauve, puisqu'Il l'aime.
Ps 21, 10 : Oui, c'est Vous qui m'avez tiré du ventre de ma mère ; Vous êtes mon espérance depuis le temps où je suçais les mamelles.
Ps 21, 11 : Au sortir de son sein, j'ai été jeté sur Vos genoux ; depuis que j'ai quitté ses entrailles, c'est Vous qui êtes mon Dieu.
Ps 21, 12 : Ne vous retirez pas de moi, car la tribulation est proche, et il n'y a personne qui me secoure.
Ps 21, 13 : De jeunes taureaux nombreux m'ont environné ; des taureaux gras m'ont assiégé.
Ps 21, 14 : Ils ont ouvert leur bouche sur moi, comme un lion ravisseur et rugissant.
Ps 21, 15 : Je me suis répandu comme l'eau, et tous mes os se sont disloqués. Mon cœur est devenu comme de la cire fondue au milieu de mes entrailles.
Ps 21, 16 : Ma force s'est desséchée comme un tesson, et ma langue s'est attachée à mon palais, et Vous m'avez conduit à la poussière du tombeau.
Ps 21, 17 : Car des chiens nombreux m'ont environné ; une bande de scélérats m'a assiégé. Ils ont percé mes mains et mes pieds,
Ps 21, 18 : Ils ont compté tous mes os. Et pendant ce temps ils m'ont considéré et contemplé.
Ps 21, 19 : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma tunique.
Ps 21, 20 : Mais Vous, Seigneur, n'éloignez pas de moi votre Secours ; prenez soin de ma défense.
Ps 21, 21 : Délivrez, ô Dieu, mon âme du glaive, et mon unique du pouvoir du chien.
Ps 21, 22 : Sauvez-moi de la gueule du lion, et sauvez ma faiblesse des cornes des licornes.
Ps 21, 23 : J'annoncerai votre Nom à mes frères ; je Vous louerai au milieu de l'assemblée.
Ps 21, 24 : Vous qui craignez le Seigneur, louez-Le ; toute la race de Jacob, glorifiez-Le.
Ps 21, 25 : Que toute la race d'Israël Le craigne, parce qu'Il n'a pas méprisé ni dédaigné la supplication du pauvre, et qu'Il n'a point détourné de moi son Visage, mais qu'Il m'a exaucé lorsque je criais vers Lui.
Ps 21, 26 : Je Vous adresserai ma louange dans une grande assemblée ; j'acquitterai mes vœux en présence de ceux qui Le craignent.
Ps 21, 27 : Les pauvres mangeront et seront rassasiés, et ceux qui cherchent le Seigneur Le loueront ; leurs cœurs vivront dans les siècles des siècles.
Ps 21, 28 : Toutes les extrémités de la terre se souviendront du Seigneur et se convertiront à Lui, et toutes les familles des nations L'adoreront en sa Présence :
Ps 21, 29 : Car le Règne appartient au Seigneur, et Il dominera sur les nations.
Ps 21, 30 : Tous les riches de la terre ont mangé et adoré ; tous ceux qui descendent dans la terre se prosterneront devant Lui.
Ps 21, 31 : Et mon âme vivra pour Lui, et ma race Le servira.
Ps 21, 32 : La postérité qui doit venir sera annoncée au Seigneur, et les Cieux annonceront sa Justice au peuple qui doit naître, et que le Seigneur a fait.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Le Psaume 21 regarde directement la Passion du Sauveur du monde. Il a été composé par le Roi David dans la vue que l'Esprit de Dieu lui donnait dés-lors des Anéantissements et des Souffrances de Jésus-Christ. Et ce Saint prophète parle en son Nom, ou Le fait parler Lui-même d'une manière si claire de tout ce qui arriva dans le Temps de sa Passion, qu'on ne saurait ne pas reconnaître avec les anciens et les nouveaux interprètes, que le vrai sens littéral de tout ce Psaume ne regarde uniquement que le Fils de Dieu, et non David, à qui les choses qui y sont marquées ne conviennent en aucune sorte.

Le Psaume 21 « Mon Dieu, mon Dieu, vois ma détresse, ah ! Pourquoi m'as-Tu délaissé ? » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 21, 1 : Pour la fin, pour le secours du matin, Psaume de David.
Ps 21, 2 : Mon Dieu, mon Dieu, vois ma détresse ;
Ah ! Pourquoi m'as-Tu délaissé ?
La voix de mes péchés, sans cesse
Loin du Salut m'a repoussé.
Ps 21, 3 : Vers Toi, mon Dieu, le jour je crie,
Mais Tu n'entends pas ma clameur ;
La nuit encore je Te prie,
Et je ne suis pas dans l'erreur.
Ps 21, 4 : N'es-Tu pas Celui qui demeures
Dans le Temple de l'Éternel ;
Et Celui qu'à toutes les heures,
Loue, en L'invoquant, Israël ?
Ps 21, 5 : Nos pères de leur espérance
Par Toi n'ont pas été frustrés ;
Ils eurent en Toi confiance,
Et Ton bras les a délivrés.
Ps 21, 6 : Et, vers Toi quand ils s'écrièrent,
Tu leur présentas le Salut ;
En Toi seul quand ils espérèrent,
Tu les fis atteindre à leur but.
Ps 21, 7 : Pour moi, je suis, dans ma disgrâce,
Non pas un homme, mais un ver,
Le rebut de la populace,
Et de mille opprobres couvert.
Ps 21, 8 : Chacun, en me voyant, s'arrête,
Au gré de son aversion,
Tous s'en viennent, hochant la tête,
Me dire avec dérision :
Ps 21, 9 : Qu'à présent le Seigneur délivre
Celui qui Le crut son Appui ;
Qu'Il sauve donc et fasse vivre
Celui qui n'a voulu que Lui.
Ps 21, 10 : Du sein d'une mère fidèle
M'a tiré ton Divin Pouvoir ;
J'étais encore à Sa mamelle,
Que Tu fus déjà mon Espoir.
Ps 21, 11 : C'est des entrailles de ma Mère
Que je me jetai dans Tes bras ;
Et dès lors Tu devins le Père
Le Dieu qui dirigeas mes pas.
Ps 21, 12 : L'affliction est à ma piste,
Ne Te retire pas de moi ;
Je n'ai personne qui m'assiste,
Et mon seul recours est en Toi.
Ps 21, 13 : De jeunes taureaux en furie
Autour de moi se sont rangés ;
Les puissants rois de la prairie
Menacent mes flancs assiégés.
Ps 21, 14 : Déjà leur bouche s'est ouverte,
A ces lionceaux rugissants ;
Ils s'en vont consommer ma perte,
Tels que des lions ravissants.
Ps 21, 15 : Comme l'eau, Seigneur, je m'affaisse ;
Mes os s'échappent de leur lieu ;
Et mon Cœur se fond de tristesse,
Comme une cire sur le feu.
Ps 21, 16 : Toute ma vigueur s'est séchée,
Comme l'argile du potier ;
Et ma langue s'est attachée,
Comme une glace, à mon gosier.
A quoi faut-il encor m'attendre,
Qui complète mon déconfort ?
Tout à l'heure Tu vas m'étendre
Dans la poussière de la mort,
Ps 21, 17 : Au milieu de ces chiens avides
Contre ma Tête dirigés,
Et de ces conseillers perfides
Qui serrent mes flancs assiégés.
Ps 21, 18 : Ils percent, Ô rage effrénée !
Mes pieds, mes mains, sous leurs marteaux ;
A travers ma peau décharnée,
Ils ont dénombré tous mes os.
Ps 21, 19 : Ils me contemplent ; leur œil fouille
Dans mon squelette qui se tord ;
Et, se partageant ma dépouille,
Sur ma robe ils jettent le sort.
Ps 21, 20 : Ne vois-Tu pas qu'à ma défense
Il est temps, Seigneur, d'accourir ?
N'éloigne pas ton Assistance,
Hâte-Toi de me secourir.
Ps 21, 21 : Délivre du glaive mon âme,
Et de la puissance du chien ;
A la dent d'une meute infâme
Dispute mon unique bien.
Ps 21, 22 : Sauve ma misère sans bornes
De la mâchoire du lion,
Soustrais aux cornes des licornes
Ma grande humiliation.
Ps 21, 23 : Je ferai connaître à mes frères
Toute la Gloire de ton Nom ;
Dans ce peuple que Tu préfères,
Je propagerai ton Renom.
Ps 21, 24 : Vous, que Sa crainte Sanctifie,
Louez à jamais l'Immortel ;
Que tout Jacob Le glorifie,
Que Le craigne tout Israël.
Ps 21, 25 : Pour le faible dans la disgrâce,
Il ne montra pas de mépris,
Il n'en détourna pas sa Face,
Il prêta l'oreille à ses cris.
Ps 21, 26 : Mon Dieu, dans ton Église immense,
Je Te louerai, plein de ferveur ;
J'offrirai mes vœux en présence
De ceux qui craignent le Seigneur.
Ps 21, 27 : Auprès des Portes Éternelles,
Le pauvre assouvira sa faim ;
Et, louant Dieu, les cœurs fidèles
Vivront dans des siècles sans fin.
Ps 21, 28 : Les peuples de toute la terre,
Qu'excitera leur souvenir,
Au Seigneur notre commun Père
S'empresseront de revenir.
Les tribus du genre humain même,
Comme une seule nation,
Devant la Majesté suprême,
Seront dans l'adoration.
Ps 21, 29 : Car c'est au Seigneur qu'est le Règne,
Et le Sceptre de l'univers ;
Car il faut que partout Le craigne
La foule des peuples divers.
Ps 21, 30 : Et tous les riches de ce monde
Auront leur part à Son banquet,
Dans une humilité profonde,
Adorant son Divin Secret.
Ceux qui descendent dans la terre
Le recevront avec respect,
Et sortiront de la poussière,
Pour s'incliner à Son aspect.
Ps 21, 31 : Et mon âme pour Lui doit vivre,
Et ma race Le servira ;
Et le siècle qui va nous suivre
Au Seigneur Seul appartiendra.
Ps 21, 32 : Et les Cieux vont faire connaitre
Et sa Justice, et son Bienfait,
A tout ce peuple qui doit naître,
Que le Seigneur Lui-même a fait.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 21 « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? » (AELF) :
Ps 21, 1 : Pour la fin, pour le secours du matin, Psaume de David.
Ps 21, 2 : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? Le Salut est loin de moi, loin des mots que je rugis.
Ps 21, 3 : Mon Dieu, j'appelle tout le jour, et Tu ne réponds pas ; même la nuit, je n'ai pas de repos.
Ps 21, 4 : Toi, pourtant, Tu es Saint, Toi qui habites les hymnes d'Israël !
Ps 21, 5 : C'est en Toi que nos pères espéraient, ils espéraient et Tu les délivrais.
Ps 21, 6 : Quand ils criaient vers Toi, ils échappaient ; en Toi ils espéraient et n'étaient pas déçus.
Ps 21, 7 : Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple.
Ps 21, 8 : Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête :
Ps 21, 9 : « Il comptait sur le Seigneur : qu'Il Le délivre ! Qu'Il Le sauve, puisqu'Il est Son ami ! »
Ps 21, 10 : C'est Toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, qui m'a mis en sûreté entre ses bras.
Ps 21, 11 : A Toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, Tu es mon Dieu.
Ps 21, 12 : Ne sois pas loin : l'angoisse est proche, je n'ai personne pour m'aider.
Ps 21, 13 : Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m'encerclent.
Ps 21, 14 : Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi.
Ps 21, 15 : Je suis comme l'eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon Cœur est comme la cire, Il fond au milieu de mes entrailles.
Ps 21, 16 : Ma vigueur a séché comme l'argile, ma langue colle à mon palais. Tu me mènes à la poussière de la mort.
Ps 21, 17 : Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ;
Ps 21, 18 : Je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent.
Ps 21, 19 : Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.
Ps 21, 20 : Mais Toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma Force, viens vite à mon aide !
Ps 21, 21 : Préserve ma vie de l'épée, arrache-moi aux griffes du chien ;
Ps 21, 22 : Sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles. Tu m'as répondu !
Ps 21, 23 : Et je proclame ton Nom devant mes frères, je Te loue en pleine assemblée.
Ps 21, 24 : Vous qui Le craignez, louez le Seigneur, glorifiez-Le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-Le, descendants d'Israël.
Ps 21, 25 : Car Il n'a pas rejeté, Il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ; Il ne s'est pas voilé la Face devant lui, mais Il entend sa plainte.
Ps 21, 26 : Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui Te craignent, je tiendrai mes promesses.
Ps 21, 27 : Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui Le cherchent : « A Vous, toujours, la Vie et la Joie ! »
Ps 21, 28 : La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant Lui :
Ps 21, 29 : « Oui, au Seigneur la Royauté, le Pouvoir sur les nations ! »
Ps 21, 30 : Tous ceux qui festoyaient s'inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa Présence.
Ps 21, 31 : Et moi, je vis pour Lui : ma descendance Le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir.
Ps 21, 32 : On proclamera sa Justice au peuple qui va naître : Voilà son Œuvre !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.




Le Psaume 21 « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Prière du serviteur souffrant : pourquoi tant de solitude ? En criant vers le Père, au cœur de sa souffrance, Jésus nous a donné les mots qui ouvrent l'espérance. Dieu n'abandonne jamais Ses enfants. Qu'ils exultent de joie ceux qui ont remis leur vie entre Ses mains ! Qu'ils proclament son Œuvre de Grâce !
Ps 21, 1 : Pour la fin, pour le secours du matin, Psaume de David.
Ps 21, 2 : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? Loin de me sauver, les paroles que je rugis !
Ps 21, 3 : Mon Dieu, le jour j'appelle et Tu ne réponds pas, la nuit, point de silence pour moi.
Ps 21, 4 : Et toi, le Saint, qui habites les louanges d'Israël !
Ps 21, 5 : En Toi nos pères avaient confiance, confiance, et Tu les délivrais,
Ps 21, 6 : Vers toi ils criaient, et ils échappaient, en Toi leur confiance, et ils n'avaient pas honte.
Ps 21, 7 : Et moi, ver et non pas homme, risée des gens, mépris du peuple,
Ps 21, 8 : Tous ceux qui me voient me bafouent, leur bouche ricane, ils hochent la tête
Ps 21, 9 : Il s'est remis à Yahvé, qu'Il le délivre ! Qu’Il le libère, puisqu'il est Son ami !
Ps 21, 10 : C'est Toi qui m'as tiré du ventre, ma confiance près des mamelles de ma mère ;
Ps 21, 11 : Sur toi je fus jeté au sortir des entrailles; dès le ventre de ma mère, mon Dieu c'est Toi.
Ps 21, 12 : Ne sois pas loin : proche est l'angoisse, point de secours !
Ps 21, 13 : Des taureaux nombreux me cernent, de fortes bêtes de Bashân m'encerclent ;
Ps 21, 14 : Contre moi bâille leur gueule, lions lacérant et rugissant.
Ps 21, 15 : Comme l'eau je m'écoule et tous mes os se disloquent ; mon cœur est pareil à la cire, il fond au milieu de mes viscères ;
Ps 21, 16 : Mon palais est sec comme un tesson, et ma langue collée à ma mâchoire. Tu me couches dans la poussière de la mort.
Ps 21, 17 : Des chiens nombreux me cernent, une bande de vauriens m'entoure ; comme pour déchiqueter mes mains et mes pieds.
Ps 21, 18 : Je peux compter tous mes os, les gens me voient, ils me regardent ;
Ps 21, 19 : Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.
Ps 21, 20 : Mais Toi, Yahvé, ne sois pas loin, ô ma Force, vite à mon aide ;
Ps 21, 21 : Délivre de l'épée mon âme, de la patte du chien, mon unique ;
Ps 21, 22 : Sauve-moi de la gueule du lion, de la corne du taureau, ma pauvre âme.
Ps 21, 23 : J'annoncerai ton Nom à mes frères, en pleine assemblée je Te louerai
Ps 21, 24 : Vous qui craignez Yahvé, louez-Le, toute la race de Jacob, glorifiez-Le, redoutez-Le, toute la race d'Israël.
Ps 21, 25 : Car Il n'a point méprisé, ni dédaigné la pauvreté du pauvre, ni caché de lui sa Face, mais, invoqué par lui, Il écouta.
Ps 21, 26 : De Toi vient ma louange dans la grande assemblée, j'accomplirai mes vœux devant ceux qui Le craignent.
Ps 21, 27 : Les pauvres mangeront et seront rassasiés. Ils loueront Yahvé, ceux qui Le cherchent, que vive votre Cœur à jamais !
Ps 21, 28 : Tous les lointains de la terre se souviendront et reviendront vers Yahvé ; toutes les familles des nations se prosterneront devant Lui.
Ps 21, 29 : A Yahvé la Royauté, au Maître des nations !
Ps 21, 30 : Oui, devant Lui Seul se prosterneront tous les puissants de la terre, devant Lui se courberont tous ceux qui descendent à la poussière et pour celui qui ne vit plus,
Ps 21, 31 : Sa lignée Le servira, elle annoncera le Seigneur aux âges
Ps 21, 32 : À venir, elle racontera aux peuples à naître Sa justice Il l'a faite !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.



Benoit XVI

La Catéchèse de Benoît XVI sur le Psaume 21 :


Chers frères et sœurs,
Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais aborder un psaume aux fortes implications christologiques, qui revient continuellement dans les récits de la passion de Jésus, avec sa double dimension d’humiliation et de gloire, de mort et de vie. Il s’agit du psaume 22, selon la tradition juive, ou 21 selon la tradition gréco-latine, une prière implorante et touchante, d’une densité humaine et d’une richesse théologique qui en font l’un des Psaumes les plus appréciés et les plus étudiés de tout le Psautier. Il s’agit d’une longue composition poétique, et nous nous arrêterons en particulier sur sa première partie, centrée sur la lamentation, pour approfondir certaines dimensions significatives de la prière de supplication à Dieu. Ce Psaume présente la figure d’un innocent persécuté et entouré d’adversaires qui veulent sa mort ; et il a recours à Dieu dans une lamentation douloureuse qui, dans la certitude de la foi, s’ouvre mystérieusement à la louange. Dans sa prière, la réalité angoissante du présent et la mémoire réconfortante du passé s’alternent, dans une douloureuse prise de conscience de sa situation désespérée qui toutefois, ne veut pas renoncer à l’espérance. Son cri initial est un appel adressé à un Dieu qui apparaît loin, qui ne répond pas et qui semble l’avoir abandonné : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Loin de me sauver, les paroles que je rugis ! Mon Dieu, le jour j’appelle et tu ne réponds pas, la nuit, point de silence pour moi » (vv. 2-3).

Dieu se tait, et ce silence déchire l’âme de l’orant, qui appelle sans cesse, mais sans trouver de réponse. Les jours et les nuits se succèdent, dans la recherche inlassable d’une parole, d’une aide qui ne vient pas ; Dieu semble si distant, si distrait, si absent. La prière demande une écoute et une réponse, sollicite un contact, cherche une relation qui puisse apporter réconfort et salut. Mais si Dieu ne répond pas, l’appel à l’aide se perd dans le vide et la solitude devient insupportable. Et pourtant, l’orant de notre Psaume, dans son cri, appelle par trois fois le Seigneur « mon » Dieu, dans un acte extrême de confiance et de foi. En dépit de toutes les apparences, le Psalmiste ne peut croire que le lien avec le Seigneur se soit totalement interrompu ; et tandis qu’il demande la raison d’un présumé abandon incompréhensible, il affirme que « son » Dieu ne peut l’abandonner. Comme on le sait, le cri initial du Psaume : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » est reporté par les Evangiles de Matthieu et de Marc comme le cri lancé par Jésus mourant sur la croix (cf. Mt 27, 46 ; Mc 15, 34). Celui-ci exprime toute la désolation du Messie, Fils de Dieu, qui affronte le drame de la mort, une réalité totalement opposée au Seigneur de la vie. Abandonné quasiment par tous les siens, trahi et renié par ses disciples, encerclé par ceux qui l’insultent, Jésus se retrouve sous le poids écrasant d’une mission qui doit passer par l’humiliation et l’anéantissement. C’est pourquoi il crie au Père, et sa souffrance est exprimée par les paroles douloureuses du Psaume. Mais son cri n’est pas un cri désespéré, de même que ne l’était pas celui du Psalmiste, qui dans sa supplication parcourt un chemin tourmenté qui débouche toutefois à la fin sur une perspective de louange, dans la confiance de la victoire divine. Etant donné que selon l’usage juif, citer le début d’un Psaume impliquait une référence au poème tout entier, la prière déchirante de Jésus, tout en maintenant sa charge d’indicible souffrance, s’ouvre à la certitude de la gloire. « Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? », dira le Ressuscité aux disciples d’Emmaüs (Lc 24, 26). Dans sa passion, en obéissance au Père, le Seigneur Jésus traverse l’abandon et la mort pour arriver à la vie et la donner à tous les croyants.

A ce cri initial de supplication, dans notre Psaume 22, fait suite, dans un contraste douloureux, le souvenir du passé : « En toi nos pères avaient confiance, confiance, et tu les délivrais, vers toi ils criaient, et ils échappaient, en toi leur confiance, et ils n’avaient pas honte » (vv. 5-6). Ce Dieu qui aujourd’hui apparaît si éloigné au Psalmiste, est toutefois le Seigneur miséricordieux qu’Israël a toujours connu dans son histoire. Le peuple auquel l’orant appartient a été objet de l’amour de Dieu et peut témoigner de sa fidélité. En commençant par les patriarches, puis en Egypte et pendant le long pèlerinage dans le désert, durant le séjour en terre promise au contact de populations agressives et ennemies, jusqu’à l’obscurité de l’exil, toute l’histoire biblique a été une histoire d’appels à l’aide de la part du peuple, et de réponses salvifiques de la part de Dieu. Et le Psalmiste fait référence à la foi inébranlable de ses pères qui eurent « confiance » — ce mot est répété trois fois — sans jamais être déçus.

A présent toutefois, il semble que cette chaîne d’invocations confiantes et de réponses divines se soit interrompue ; la situation du Psalmiste semble nier toute l’histoire du salut, rendant encore plus douloureuse la réalité présente. Mais Dieu ne peut pas se contredire, et voilà que la prière décrit à nouveau la situation difficile de l’orant, pour induire le Seigneur à avoir pitié et intervenir, comme il l’avait toujours fait par le passé. Le Psalmiste se définit « ver et non pas homme, risée des gens, mépris du peuple » (v. 7), il est moqué, bafoué (cf. v. 8) et blessé dans sa foi : « Il s’est remis au Seigneur, qu’il le délivre ! qu’il le libère, puisqu’il est son ami ! » (v. 9), disent-ils. Sous les coups goguenards de l’ironie et du mépris, il semble presque que le persécuté perde ses traits humains, comme le Serviteur souffrant représenté dans le Livre d’Isaïe (cf. Is 52, 14 ; 53, 2b-3). Et comme le juste opprimé du Livre de la Sagesse (cf. 2, 12-20), comme Jésus sur le Calvaire (cf. Mt 27, 39-43), le Psalmiste voit remis en question son rapport avec son Seigneur, dans l’insistance cruelle et sarcastique de ce qui le fait souffrir : le silence de Dieu, son apparente absence. Pourtant Dieu a été présent dans l’existence de l’orant à travers la proximité et une tendresse incontestables. Le Psalmiste le rappelle au Seigneur : « C’est toi qui m’as tiré du ventre, ma confiance près des mamelles de ma mère ; sur toi je fus jeté au sortir des entrailles » (vv. 10-11a). Le Seigneur est le Dieu de la vie, qui fait naître et accueille le nouveau-né et en prend soin avec l’affection d’un père. Et si auparavant il avait été fait mémoire de la fidélité de Dieu dans l’histoire du peuple, à présent l’orant ré-évoque sa propre histoire personnelle de rapport avec le Seigneur, en remontant au moment particulièrement significatif du début de sa vie. Et là, malgré la désolation du présent, le Psalmiste reconnaît une proximité et un amour divins si radicaux qu’il peut dès lors s’exclamer, en une confession pleine de foi et génératrice d’espérance : « Dès le ventre de ma mère, mon Dieu c’est toi » (v. 11b). La plainte devient à présent une supplique véhémente : « Ne sois pas loin : proche est l’angoisse, point de secours ! » (v. 12).

La seule proximité que le Psalmiste perçoit et qui l’effraie est celle des ennemis. Il est donc nécessaire que Dieu se fasse proche et le secoure, parce que les ennemis entourent l’orant, ils l’encerclent, et ils sont comme de puissants taureaux, comme des lions qui sortent leurs griffes pour rugir et déchiqueter (cf. vv. 13-14). L’angoisse altère la perception du danger, en l’agrandissant. Les adversaires apparaissent invincibles, ils sont devenus des animaux féroces et très dangereux, tandis que le Psalmiste est comme un petit ver, impuissant, sans aucune défense. Mais ces images utilisées dans le Psaume servent aussi à dire que lorsque l’homme devient brutal et agresse son frère, quelque chose d’animal s’empare de lui, il semble perdre toute apparence humaine ; la violence a toujours en soi quelque chose de bestial et seule l’intervention salvifique de Dieu peut rendre l’homme à son humanité. A présent, pour le Psalmiste, objet d’une si féroce agression, il semble ne plus y avoir d’issue, et la mort commence à s’emparer de lui : « Comme l’eau je m’écoule et tous mes os se disloquent mon palais est sec comme un tesson, et ma langue collée à ma mâchoire ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. » (vv. 15.16.19). Avec des images dramatiques, que nous retrouvons dans les récits de la passion du Christ, est décrite la désagrégation du corps du condamné, la soif insupportable qui tourmente le mourant et qui trouve un écho dans la demande de Jésus « J’ai soif » (cf. Jn 19, 28), pour arriver au geste définitif des bourreaux qui, comme les soldats sous la croix, se partagent les vêtements de la victime, considérée comme déjà morte (cf Mt 27, 35 ; Mc 15, 24 ; Lc 23, 34 ; Jn 19, 23-24).

Voilà alors, pressant, à nouveau l’appel au secours : « Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin, ô ma force, vite à mon aide Sauve-moi » (vv. 20.22a). C’est un cri qui entrouvre les cieux, parce qu’il proclame une foi, une certitude qui va au-delà de tout doute, de toute obscurité et de toute désolation. Et la plainte se transforme, laisse la place à la louange dans l’accueil du salut : « J’annoncerai ton nom à mes frères, en pleine assemblée je te louerai » (vv. 22c-23). Ainsi le Psaume s’ouvre à l’action de grâce, au grand hymne final qui implique tout le peuple, les fidèles du Seigneur, l’assemblée liturgique, les générations futures (cf. vv. 24-32). Le Seigneur est accouru à l’aide, il a sauvé le pauvre et lui a montré son visage de miséricorde. Mort et vie se sont croisées en un mystère inséparable, et la vie a triomphé, le Dieu du salut s’est montré le Seigneur incontesté, que tous les confins de la terre célébreront et devant lequel toutes les familles des peuples se prosterneront. C’est la victoire de la foi, qui peut transformer la mort en don de la vie, l’abîme de la douleur en source d’espérance. Très chers frères et sœurs, ce Psaume nous a conduit sur le Golgotha, au pied de la croix de Jésus, pour revivre sa passion et partager la joie féconde de la résurrection. Laissons-nous donc envahir par la lumière du mystère pascal même dans l’apparente absence de Dieu, même dans le silence de Dieu et, comme les disciples d’Emmaüs, apprenons à discerner la vraie réalité au-delà des apparences, en reconnaissant le chemin de l’exaltation précisément dans l’humiliation, et la pleine manifestation de la vie dans la mort, dans la croix. Ainsi, en plaçant toute notre confiance et notre espérance en Dieu le Père, lors de toute angoisse nous pourrons le prier nous aussi avec foi, et notre appel à l’aide se transformera en chant de louange. Merci.

Benoît XVI - 14 septembre 2011



Le Psaume 21 « Prière de supplication » expliqué par Monseigneur Patrick Chauvet, Recteur-archiprêtre de la Cathédrale de Notre-Dame de Paris et administrateur de Saint Germain l'Auxerrois.