« J'ai dit : Je veillerai sur mes voies, pour ne point pécher par ma langue. J'ai mis une garde à ma bouche, pendant que le pécheur s'élevait en face de moi »
« Dixi : Custodiam vias meas, ut non delinquam in lingua mea. Posui ori meo custodiam, cum consisteret peccator adversum me »
David composa le Psaume 38 vers le même temps que le Psaume 37, c'est à dire lorsqu'il était poursuivi par Absalom et outragé par Sémei. Il y représente la brièveté et la vanité de la vie présente, et le besoin que l'on a de conserver la patience et la paix avec tous les hommes, et de donner sur toutes choses un frein à sa langue. Humble Prière dans l'angoisse et réflexions plaintives sur le néant de la vie humaine, le Psaume XXXVIII est une admirable élégie ; peut-être, a-t-on dit, la plus belle de celles que contient le Psautier.
Le Psaume XXXVIII en latin « Dixi : Custodiam vias meas, ut non delinquam in lingua mea » (Vulgate) :
Ps. XXXVIII, 1 : In finem, ipsi Idithun, canticum David.
Ps. XXXVIII, 2 : Dixi : Custodiam vias meas, ut non delinquam in lingua mea. Posui ori meo custodiam, cum consisteret peccator adversum me.
Ps. XXXVIII, 3 : Obmutui, et humiliatus sum, et silui a bonis ; et dolor meus renovatus est.
Ps. XXXVIII, 4 : Concaluit cor meum intra me, et in meditatione mea exardescet ignis.
Ps. XXXVIII, 5 : Locutus sum in lingua mea : Notum fac mihi, Domine, finem meum, et numerum dierum meorum quis est, ut sciam quid desit mihi.
Ps. XXXVIII, 6 : Ecce mensurabiles posuisti dies meos, et substantia mea tanquam nihilum ante te. Verumtamen universa vanitas, omnis homo vivens.
Ps. XXXVIII, 7 : Verumtamen in imagine pertransit homo ; sed et frustra conturbatur. Thesaurizat, et ignorat cui congregabit ea.
Ps. XXXVIII, 8 : Et nunc quæ est expectatio mea ? Nonne Dominus ? Et substantia mea apud te est.
Ps. XXXVIII, 9 : Ab omnibus iniquitatibus meis erue me. Opprobrium insipienti dedisti me.
Ps. XXXVIII, 10 : Obmutui, et non aperui os meum, quoniam tu fecisti ;
Ps. XXXVIII, 11 : Amove a me plagas tuas.
Ps. XXXVIII, 12 : A fortitudine manus tuæ ego defeci, in increpationibus ; propter iniquitatem corripuisti hominem. Et tabescere fecisti sicut araneam animam ejus. Verumtamen vane conturbatur omnis homo.
Ps. XXXVIII, 13 : Exaudi orationem meam, Domine, et deprecationem meam ; auribus percipe lacrymas meas. Ne sileas, quoniam advena ego sum apud te, et peregrinus sicut omnes patres mei.
Ps. XXXVIII, 14 : Remitte mihi, ut refrigerer priusquam abeam et amplius non ero.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.
Le Psaume 38 en français « J'ai dit : Je veillerai sur mes voies pour ne point pécher par ma langue » (Vulgate) :
Ps. 38, 1 : Pour la fin, à Idithun, cantique de David.
Ps. 38, 2 : J'ai dit : Je veillerai sur mes voies, pour ne point pécher par ma langue. J'ai mis une garde à ma bouche, pendant que le pécheur s'élevait en face de moi.
Ps. 38, 3 : Je me suis tu, et je me suis humilié, et je me suis abstenu de dire même de bonnes choses ; et ma douleur a été renouvelée.
Ps. 38, 4 : Mon cœur s'est échauffé au dedans de moi, et, tandis que je méditais, un feu s'est embrasé.
Ps. 38, 5 : La parole est venue sur ma langue : Faites-moi connaître ma fin, Seigneur, et quel est le nombre de mes jours, afin que je sache combien peu il m'en reste.
Ps. 38, 6 : Voici que Vous avez soumis mes jours à une mesure bornée, et mon être est comme un néant devant Vous. Oui, tout homme vivant n'est qu'entière vanité.
Ps. 38, 7 : Oui, l'homme passe comme un fantôme, et c'est en vain qu'il se tourmente. Il amasse des trésors, et il ignore pour qui il les aura entassés.
Ps. 38, 8 : Et maintenant quelle est mon attente ? N'est-ce pas le Seigneur ? Car mes biens sont en Vous.
Ps. 38, 9 : Délivrez-moi de toutes mes iniquités. Vous m'avez rendu l'opprobre de l'insensé.
Ps. 38, 10 : Je me suis tu, et je n'ai pas ouvert la bouche, parce que c'est Vous qui l'avez fait ;
Ps. 38, 11 : Détournez de moi Vos coups.
Ps. 38, 12 : Sous la Puissance de Votre main, j'ai défailli, quand Vous m'avez repris ; Vous avez puni l'homme à cause de son iniquité. Et Vous avez fait dessécher son âme comme l'araignée. Oui, c'est en vain que tout homme se tourmente.
Ps. 38, 13 : Exaucez, Seigneur, ma prière et ma supplication ; soyez attentif à mes larmes. Ne gardez pas le silence, car je suis auprès de Vous un étranger et un voyageur, comme tous mes pères.
Ps. 38, 14 : Accordez-moi quelque relâche, afin que je sois rafraîchi avant de partir et de disparaître.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 38 « J'ai dit : Il faut que je refrène ma langue qui peut me trahir » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps. 38, 1 : Pour la fin, à Idithun, cantique de David.
Ps. 38, 2 : J'ai dit : Il faut que je refrène
Ma langue qui peut me trahir ;
Ma bouche, il faut que je l'enchaîne,
Car le pécheur vient m'assaillir.
Ps. 38, 3 : Je me suis tu, de ma défense
Négligeant toute la faveur ;
Mais, hélas ! Mon humble silence
Aigrit encore ma douleur.
Ps. 38, 4 : Mon cœur s'échauffe, se consume ;
Et je méditais sur mes maux
Quand de mon sein le feu s'allume ;
Ma langue articule ces mots :
Ps. 38, 5 : Dis-moi le terme de ma vie,
Dis-moi le nombre de mes jours,
Ô Seigneur ; et que j'apprécie
Ce qui reste encore à leur cours.
Ps. 38, 6 : Le palme en serait la mesure ;
Et, devant Toi, je le vois bien,
Dans les bornes de la nature,
Le reste de mes jours n'est rien.
Ps. 38, 6-7 : Oui, la vie est une chimère,
L'homme ici n'est que vanité ;
L'homme, comme une ombre légère,
Y passe avec rapidité.
Ps. 38, 7 : C'est bien en vain qu'il s'inquiète,
Et qu'il amoncelle de l'or,
Sans savoir, pendant qu'il végète,
Pour qui se grossit son trésor.
Ps. 38, 8 : Quelle serait mon espérance,
Si ce n'était pas le Seigneur ?
J'ai mis en Toi ma confiance
Et Tu seras mon Protecteur.
Ps. 38, 9 : Qu'enfin ta Grâce me délivre
De toute mon iniquité ;
Tu m'as trop longtemps laissé vivre
En opprobre à l'impiété.
Ps. 38, 10 : Je n'ai pas même ouvert ma bouche
En présence de l'inhumain ;
Je sais que sa haine farouche
Est l'un des fléaux de Ta main.
Ps. 38, 11-12 : Détourne Ta colère, et cesse
De me porter de nouveaux coups ;
Je me sens tomber de faiblesse
Sous les efforts de Ton courroux.
Ps. 38, 12 : Quand Tu punis l'homme coupable,
Tu lui fais perdre son éclat,
Tel que le ver insatiable ;
Vain est l'homme, et vain l'attentat.
Ps. 38, 13 : Seigneur, écoute ma prière,
Et mes suppliantes clameurs ;
Rappelle Ta bonté première,
Et viens à la voix de mes pleurs.
Car, en ta Divine Présence,
Je ne suis qu'un pauvre étranger,
Sur la terre, et dans la souffrance,
Comme mes pères, passager.
Ps. 38, 14 : Accorde-moi quelque relâche,
Et console un de tes Élus ;
Pour qu'en paix achevant ma tâche,
Je m'en aille, et je ne sois plus.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 38 « J'ai dit : Je garderai mon chemin sans laisser ma langue s'égarer » (AELF) :
Ps. 38, 1 : Pour la fin, à Idithun, cantique de David.
Ps. 38, 2 : J'ai dit : « Je garderai mon chemin sans laisser ma langue s'égarer ; je garderai un bâillon sur ma bouche, tant que l'impie se tiendra devant moi ».
Ps. 38, 3 : Je suis resté muet, silencieux ; je me taisais, mais sans profit. Mon tourment s'exaspérait,
Ps. 38, 4 : Mon cœur brûlait en moi. Quand j'y pensais, je m'enflammais, et j'ai laissé parler ma langue.
Ps. 38, 5 : Seigneur, fais-moi connaître ma fin, quel est le nombre de mes jours : je connaîtrai combien je suis fragile.
Ps. 38, 6 : Vois le peu de jours que Tu m'accordes : ma durée n'est rien devant Toi. L'homme ici-bas n'est qu'un souffle ;
Ps. 38, 7 : Il va, il vient, il n'est qu'une image. Rien qu'un souffle, tous ses tracas ; il amasse, mais qui recueillera ?
Ps. 38, 8 : Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ? Elle est en Toi, mon espérance.
Ps. 38, 9 : Délivre-moi de tous mes péchés, épargne-moi les injures des fous.
Ps. 38, 10 : Je me suis tu, je n'ouvre pas la bouche, car c'est Toi qui es à l'œuvre.
Ps. 38, 11 : Éloigne de moi Tes coups : je succombe sous Ta main qui me frappe.
Ps. 38, 12 : Tu redresses l'homme en corrigeant sa faute, Tu ronges comme un ver son désir ; l'homme n'est qu'un souffle.
Ps. 38, 13 : Entends ma prière, Seigneur, écoute mon cri ; ne reste pas sourd à mes pleurs. Je ne suis qu'un hôte chez Toi, un passant, comme tous mes pères.
Ps. 38, 14 : Détourne de moi Tes yeux, que je respire avant que je m'en aille et ne sois plus.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 38 « J'ai dit : Je garderai ma route, sans laisser ma langue s'égarer » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps. 38, 1 : Pour la fin, à Idithun, cantique de David.
Ps. 38, 2 : J'ai dit : Je garderai ma route, sans laisser ma langue s'égarer, je garderai à la bouche un bâillon, tant que devant moi sera l'impie.
Ps. 38, 3 : Je me suis tu, silence et calme ; à voir sa chance, mon tourment s'exaspéra.
Ps. 38, 4 : Mon cœur brûlait en moi, à force d'y songer le feu flamba et ma langue vint à parler
Ps. 38, 5 : Fais-moi savoir, Yahvé, ma fin et quelle est la mesure de mes jours, que je sache combien je suis fragile.
Ps. 38, 6 : Vois, d'un empan Tu fis mes jours, ma durée est comme rien devant Toi ; rien qu'un souffle, tout homme qui se dresse,
Ps. 38, 7 : Rien qu'une ombre, l'humain qui va ; rien qu'un souffle, les richesses qu'il entasse, et il ne sait qui les ramassera.
Ps. 38, 8 : Et maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ? Mon espérance, elle est en Toi.
Ps. 38, 9 : De tous mes péchés délivre-moi, ne me fais point la risée de l'insensé.
Ps. 38, 10 : Je me tais, je n'ouvre pas la bouche, car c'est Toi qui es à l'œuvre.
Ps. 38, 11 : Éloigne de moi Tes coups, sous les assauts de Ta main je me consume.
Ps. 38, 12 : Reprenant les torts, Tu corriges l'homme, comme la teigne, Tu ronges ses désirs. Rien qu'un souffle, tous les humains.
Ps. 38, 13 : Écoute ma prière, Yahvé, prête l'oreille à mon cri, ne reste pas sourd à mes pleurs. Car je suis l'étranger chez Toi, un passant comme tous mes pères.
Ps. 38, 14 : Détourne Ton regard, que je respire, avant que je m'en aille et ne sois plus.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.