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Psaume 41 - « Complainte du Lévite exilé »


« Comme le cerf soupire après les sources des eaux, ainsi mon âme soupire vers Vous, ô Dieu »
« Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum, ita desiderat anima mea ad te, Deus »

Quelques-uns doutent que David soit l'auteur du Psaume 41 : un pieux serviteur de Jéhovah, exilé loin de Sion et du Tabernacle, demande instamment la Grâce d'y pouvoir rentrer. Mais rien n'empêche qu'on ne suive le sentiment de quelques autres qui croient que ce Psaume lui convient parfaitement dans le temps de son exil : soit qu'on l’explique du temps auquel il vivait éloigné du Tabernacle, à cause des persécutions qu'il souffrait ; soit qu'on l’explique de tout le temps de sa vie, qu'il envisageait comme un vrai exil par rapport au Ciel où il aspirait de tout son cœur. Et l'on peut même regarder avec un savant auteur (Bellarmin) ce dernier sens comme le vrai sens littéral du Psaume. Plusieurs croient qu'il a rapport à la captivité de Babylone. Ce Psaume XLI est appliqué à la Sainte Vierge, et mis dans la bouche de cette Mère affligée au Deuxième Nocturne de la Fête de Notre-Dame des Sept Douleurs au mois de septembre. Dans la Liturgie des Heures, le Psaume 41 est chanté aux Laudes du lundi de la deuxième semaine (II).


Le Psaume XLI en latin « Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum » (Vulgate) :
Ps. XLI, 1 : In finem, intellectus, filiis Core.
Ps. XLI, 2 : Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum, ita desiderat anima mea ad te, Deus.
Ps. XLI, 3 : Sitivit anima mea ad Deum fortem, vivum ; quando veniam, et apparebo ante faciem Dei ?
Ps. XLI, 4 : Fuerunt mihi lacrymæ meæ panes die ac nocte, dum dicitur mihi quotidie : Ubi est Deus tuus ?
Ps. XLI, 5 : Hæc recordatus sum, et effudi in me animam meam, quoniam transibo in locum tabernaculi admirabilis, usque ad domum Dei, in voce exultationis et confessionis, sonus epulantis.
Ps. XLI, 6 : Quare tristis es, anima mea ? Et quare conturbas me ? Spera in Deo, quoniam adhuc confitebor illi, salutare vultus mei,
Ps. XLI, 7 : Et Deus meus. Ad meipsum anima mea conturbata est ; propterea memor ero tui de terra Jordanis, et Hermoniim, a monte modico.
Ps. XLI, 8 : Abyssus abyssum invocat, in voce cataractarum tuarum. Omnia excelsa tua et fluctus tui super me transierunt.
Ps. XLI, 9 : In die mandavit Dominus misericordiam suam, et nocte canticum ejus. Apud me oratio Deo vitæ meæ.
Ps. XLI, 10 : Dicam Deo : Susceptor meus es ; quare oblitus es mei ? Et quare contristatus incedo, dum affligit me inimicus ?
Ps. XLI, 11 : Dum confringuntur ossa mea, exprobraverunt mihi qui tribulant me inimici mei, dum dicunt mihi per singulos dies : Ubi est Deus tuus ?
Ps. XLI, 12 : Quare tristis es, anima mea ? Et quare conturbas me ? Spera in Deo, quoniam adhuc confitebor illi, salutare vultus mei, et Deus meus.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 41 en français « Comme le cerf soupire après les sources des eaux » (Vulgate) :
Ps 41, 1 : Pour la fin, instruction des fils de Coré.
Ps 41, 2 : Comme le cerf soupire après les sources des eaux, ainsi mon âme soupire vers Vous, ô Dieu.
Ps 41, 3 : Mon âme a soif du Dieu fort et vivant ; quand viendrai-je, et paraîtrai-je devant la Face de Dieu ?
Ps 41, 4 : Mes larmes ont été ma nourriture le jour et la nuit, pendant qu'on me dit tous les jours : Où est ton Dieu ?
Ps 41, 5 : Je me suis souvenu de ces choses, et j'ai répandu mon âme au dedans de moi ; car je passerai dans le lieu du Tabernacle admirable, jusqu'à la Maison de Dieu, parmi les chants d'allégresse et de louange, pareils au bruit d'un festin.
Ps 41, 6 : Pourquoi es-tu triste, mon âme ? Et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je Le louerai encore, Lui, le Salut de mon visage,
Ps 41, 7 : Et mon Dieu. Mon âme a été toute troublée en moi-même ; c'est pourquoi je me souviendrai de Vous, du pays du Jourdain, et de l'Hermon, et de la petite montagne.
Ps 41, 8 : L'abime appelle l'abîme, au bruit de Vos cataractes. Toutes Vos vagues amoncelées et Vos flots ont passé sur moi.
Ps 41, 9 : Pendant le jour le Seigneur a envoyé sa Miséricorde, et la nuit son Cantique. Au dedans de moi est une prière pour le Dieu de ma vie.
Ps 41, 10 : Je dirai à Dieu Vous êtes mon Défenseur ; pourquoi m'avez-Vous oublié ? Et pourquoi dois-je marcher attristé, tandis que l'ennemi m'afflige ?
Ps 41, 11 : Pendant que mes os sont brisés, mes ennemis qui me persécutent m'accablent par leurs reproches, me disant tous les jours : Où est ton Dieu ?
Ps 41, 12 : Pourquoi es-tu triste, mon âme ? Et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je Le louerai encore, Lui, le Salut de mon visage et mon Dieu.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 41 « Comme un cerf altéré soupire après un limpide ruisseau » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 41, 1 : Pour la fin, instruction des fils de Coré.
Ps 41, 2 : Comme un cerf altéré soupire
Après un limpide ruisseau,
Mon âme, ô mon Dieu, Te désire,
Gémissante, loin du troupeau.
Ps 41, 3 : Mon âme a soif du Dieu de vie,
Pour le Dieu fort, elle est de l’eau ;
Quand en sera-t-elle assouvie,
Quand paraitrai-je devant Dieu ?
Ps 41, 4 : Je mange le pain de mes larmes,
Le jour et la nuit, en tout lieu ;
Mille témoins de mes alarmes
Me disent : Où donc est ton Dieu ?
Ps 41, 5 : De mon sein, leur poignant reproche
Arrache de profonds soupirs ;
J'espère que le temps s'approche
Où Tu combleras mes désirs.
Je passerai de Tes portiques,
A la Maison de Tes splendeurs ;
Où j'entonnerai Tes cantiques,
Conduisant moi-même Tes chœurs.
Ps 41, 6 : Mais pourquoi, mon âme, es-tu triste ;
Au chagrin, pourquoi me vouer ?
Attends que le Seigneur m'assiste ;
Je dois encore Le louer,
Celui dont le Regard m'éclaire,
Et me dirige vers le but ;
Celui que mon œil considère,
Mon Dieu, le Dieu de mon Salut.
Ps 41, 7 : De mes maux mon âme frissonne ;
Mais comment oublier ton Nom,
Aux lieux que le Jourdain étonne,
Près des collines de l'Hermon ?
Ps 41, 8 : L'abîme évoque les abîmes,
Dans les tempêtes de Tes eaux ;
Et Tes cataractes sublimes
Ont, sur moi, versé tous leurs flots.
Ps 41, 9 : Qu'aujourd'hui mon Dieu me délivre,
Ce soir je chante son Secours ;
A prier le Dieu qui fait vivre,
Je consacrerai tous mes jours.
Ps 41, 10 : Mon Refuge, dira ma plainte,
Pourquoi m'as-Tu mis en oubli ;
Pourquoi m'avancé-je, avec crainte,
Affligé par mon ennemi ;
Ps 41, 11 : Pendant que tous mes os se brisent,
Et que, m'insultant en tout lieu,
Mes cruels ennemis me disent
Chaque jour : Où donc est ton Dieu ?
Ps 41, 12 : Mais pourquoi, mon âme, es-tu triste ;
Au chagrin, pourquoi me vouer ?
Attends que le Seigneur m'assiste ;
Je dois encore Le louer,
Celui dont le Regard m'éclaire,
Et me dirige vers le but ;
Celui que mon œil considère,
Mon Dieu, le Dieu de mon Salut.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 41 « Comme un cerf altéré cherche l'eau vive » (AELF) :
Ps 41, 1 : Pour la fin, instruction des fils de Coré.
Ps 41, 2 : Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme Te cherche Toi, mon Dieu.
Ps 41, 3 : Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître face à Dieu ?
Ps 41, 4 : Je n'ai d'autre pain que mes larmes, le jour, la nuit, moi qui chaque jour entends dire : « Où est-Il ton Dieu ? »
Ps 41, 5 : Je me souviens, et mon âme déborde : en ce temps-là, je franchissais les portails ! Je conduisais vers la Maison de mon Dieu la multitude en fête, parmi les cris de joie et les actions de grâce.
Ps 41, 6 : Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ? Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai Grâce : Il est mon Sauveur et mon Dieu !
Ps 41, 7 : Si mon âme se désole, je me souviens de Toi, depuis les terres du Jourdain et de l'Hermon, depuis mon humble montagne.
Ps 41, 8 : L'abîme appelant l'abîme à la voix de Tes cataractes, la masse de Tes flots et de Tes vagues a passé sur moi.
Ps 41, 9 : Au long du jour, le Seigneur m'envoie son Amour ; et la nuit, son Chant est avec moi, Prière au Dieu de ma vie.
Ps 41, 10 : Je dirai à Dieu, mon rocher : « Pourquoi m'oublies-Tu ? Pourquoi vais-je assombri, pressé par l'ennemi ? »
Ps 41, 11 : Outragé par mes adversaires, je suis meurtri jusqu'aux os, moi qui chaque jour entends dire : « Où est-Il ton Dieu ? »
Ps 41, 12 : Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ? Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai Grâce : Il est mon Sauveur et mon Dieu !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

« C’est en Dieu qu’est la Source de Vie. Il te désaltérera, te comblera quand tu viendras à Lui avec l’agilité du cerf » (Saint Augustin)

Le Psaume 41 « Comme languit une biche après les eaux vives » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 41, 1 : Pour la fin, instruction des fils de Coré.
Ps 41, 2 : Comme languit une biche après les eaux vives, ainsi languit mon âme vers Toi, mon Dieu.
Ps 41, 3 : Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant ; quand irai-je et verrai-je la Face de Dieu ?
Ps 41, 4 : Mes larmes, c'est là mon pain, le jour, la nuit, moi qui tout le jour entends dire : Où est-Il, ton Dieu ?
Ps 41, 5 : Oui, je me souviens, et mon âme sur moi s'épanche, je m'avançais sous le toit du Très-Grand, vers la Maison de Dieu, parmi les cris de joie, l'action de grâces, la rumeur de la fête.
Ps 41, 6 : Qu'as-tu, mon âme, à défaillir et à gémir sur moi ? Espère en Dieu : à nouveau je Lui rendrai Grâce, le Salut de ma face
Ps 41, 7 : Et mon Dieu ! Mon âme est sur moi défaillante, alors je me souviens de Toi depuis la terre du Jourdain et des Hermons, de Toi, humble Montagne.
Ps 41, 8 : L'abîme appelant l'abîme au bruit de Tes écluses, la masse de Tes flots et de Tes vagues a passé sur moi.
Ps 41, 9 : Le jour, Yahvé mande sa Grâce et même pendant la nuit le chant qu'elle m'inspire est une Prière à mon Dieu vivant.
Ps 41, 10 : Je dirai à Dieu mon Rocher pourquoi m'oublies-Tu ? Pourquoi m'en aller en deuil, accablé par l'ennemi ?
Ps 41, 11 : Touché à mort dans mes os, mes adversaires m'insultent en me redisant tout le jour : Où est-Il, ton Dieu ?
Ps 41, 12 : Qu'as-tu, mon âme, à défaillir et à gémir sur moi ? Espère en Dieu : à nouveau je Lui rendrai Grâce, le Salut de ma face et mon Dieu !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.



Homélie de Saint Jérôme sur le Psaume 41 : « Action de Grâce des nouveaux Baptisés »


« Comme un cerf altéré cherche l'eau vive » , ainsi mon âme te désire, ô mon Dieu. Nos baptisés sont pareils à des cerfs qui cherchent l'eau vive : abandonnant l'Égypte et le monde, ils ont mis à mort Pharaon qui s'est noyé dans la mer, et ils ont tué toute son armée dans le bain du baptême ; après l'écrasement du démon, ils désirent les sources de l'Église : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Sur le Père, qui est une source, il est écrit dans Jérémie : « Ils m'ont délaissé, moi, la source d'eau vive, et ils se sont creusé des citernes lézardées, qui ne gardent pas l'eau » . Sur le Fils, il y a ce passage : « Ils ont abandonné la source de la sagesse » . Et sur le Saint-Esprit : « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, il jaillira en lui une source jaillissante pour la vie éternelle » . Cette parole se comprend aussitôt, puisque l'Évangéliste nous dit que le Sauveur parlait alors du Saint-Esprit. Par ces textes, il est prouvé avec la plus grande évidence que ces trois sources de l'Église correspondent au mystère de la Trinité.

C'est elles que désire l'âme du croyant, c'est elles que désire l'âme du baptisé, lorsqu'elle dit : « Mon âme a soif de Dieu, la source vive » . Elle ne s'est pas contentée d'une velléité de voir Dieu ; elle l'a désiré de toute son ardeur, elle a eu soif de toute sa brûlure. Avant de recevoir le baptême, les catéchumènes se disaient entre eux : « Quand pourrai-je m'avancer et paraître devant la face de Dieu ? » Voici réalisé ce qu'ils demandaient ; ils se sont avancés et ils se sont tenus devant la face de Dieu, ils ont paru devant l'autel et devant le mystère du Sauveur.

Admis à recevoir le corps du Christ et renés dans la source vivifiante, ils disent avec confiance : « Je passerai jusqu'à la tente admirable, jusqu'à la maison de Dieu » . La maison de Dieu, c'est l'Église ; c'est elle la tente admirable, car elle est la demeure des cris de joie et de louange, de la multitude en fête.

Vous qui avez maintenant revêtu le Christ, vous qui suivez notre direction, comme les petits poissons suivent l'appât, laissez-vous soulever par la parole de Dieu hors des flots de ce monde et parlez donc ainsi : « En nous, les lois de la nature sont changées. Car lorsque les poissons sont tirés hors de la mer, ils meurent. Mais nous, les Apôtres nous ont tirés de la mer de ce monde pour que nous passions de la mort à la vie. Tant que nous étions dans le monde, nos regards se perdaient dans les bas-fonds, notre vie se passait dans la vase. Maintenant que nous avons échappé aux flots, nous avons commencé à voir le soleil, à regarder la vraie lumière et, bouleversés par une joie immense, nous disons à notre âme : Espère en Dieu, car je lui rendrai grâce, à lui, mon sauveur et mon Dieu.


Saint Jérôme (347-420)

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