« Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles ; nos pères nous ont annoncé l’Œuvre que Vous avez faite en leurs jours et aux jours anciens »
« Deus, auribus nostris audivimus ; patres nostri annuntiaverunt nobis opus quod operatus es in diebus eorum et in diebus antiquis »
Le Psaume 43 est un Poème National : Israël, se souvenant des antiques Bienfaits de Jéhovah, invoque son Secours dans un péril extrême. Le Peuple d'Israël est mis en scène, et c'est lui qui parle, ou du moins le psalmiste parle en son nom. La matière du Psaume est une affreuse calamité frappant la nation, et causée par ses ennemis. Pour toucher davantage le Cœur du Seigneur, dont on implore la Protection, on met en parallèle les maux présents dont Dieu afflige son Peuple avec les biens opposés dont Il l'avait comblé à une autre époque. Si David est celui qui a composé le Psaume 43, il l'a composé par un esprit prophétique, et parlant, selon les Saints Pères, ou en la personne des Macchabées et des autres Juifs accablés par la cruauté d'Antiochus, ou en la personne des Saints Martyrs de l'Église et des Chrétiens persécutés par la fureur des tyrans, que Saint Paul semble l’avoir entendu lui-même : « Car, comme il est écrit, nous sommes tous les jours livrés à la mort pour l'Amour de Toi ; nous sommes regardés comme des brebis destinées à la boucherie » (Rom. VIII, 36) en citant le verset 22, pour marquer la violence que les ennemis de l'Église exerçaient contre les Fidèles. Ce Psaume peut s'appliquer à toutes les personnes affligées et persécutées, qui y trouvent des sujets de confiance dans la vue des Miséricordes du Seigneur, et des sujets d'abaissement et de crainte dans la vue des rigueurs de sa Justice. Dans la Liturgie des Heures, le Psaume XLIII est chanté le Jeudi de la quatrième semaine (IV).
Le Psaume XLIII en latin « Deus, auribus nostris audivimus » (Vulgate) :
Ps. XLIII, 1 : In finem, filiis Core, ad intellectum.
Ps. XLIII, 2 : Deus, auribus nostris audivimus ; patres nostri annuntiaverunt nobis opus quod operatus es in diebus eorum et in diebus antiquis.
Ps. XLIII, 3 : Manus tua gentes disperdidit, et plantasti eos ; afflixisti populos, et expulisti eos.
Ps. XLIII, 4 : Nec enim in gladio suo possederunt terram, et brachium eorum non salvavit eos ; sed dextera tua et brachium tuum, et illuminatio vultus tui, quoniam complacuisti in eis.
Ps. XLIII, 5 : Tu es ipse rex meus et Deus meus, qui mandas salutes Jacob.
Ps. XLIII, 6 : In te inimicos nostros ventilabimus cornu, et in nomine tuo spernemus insurgentes in nobis.
Ps. XLIII, 7 : Non enim in arcu meo sperabo, et gladius meus non salvabit me.
Ps. XLIII, 8 : Salvasti enim nos de affligentibus nos, et odientes nos confudisti.
Ps. XLIII, 9 : In Deo laudabimur tota die, et in nomine tuo confitebimur in sæculum.
Ps. XLIII, 10 : Nunc autem repulisti et confudisti nos, et non egredieris, Deus, in virtutibus nostris.
Ps. XLIII, 11 : Avertisti nos retrorsum post inimicos nostros, et qui oderunt nos diripiebant sibi.
Ps. XLIII, 12 : Dedisti nos tanquam oves escarum, et in gentibus dispersisti nos.
Ps. XLIII, 13 : Vendidisti populum tuum sine pretio, et non fuit multitudo in commutationibus eorum.
Ps. XLIII, 14 : Posuisti nos opprobrium vicinis nostris, subsannationem et derisum his qui sunt in circuitu nostro.
Ps. XLIII, 15 : Posuisti nos in similitudinem gentibus ; commotionem capitis in populis.
Ps. XLIII, 16 : Tota die verecundia mea contra me est, et confusio faciei meæ cooperuit me,
Ps. XLIII, 17 : A voce exprobrantis et obloquentis, a facie inimici et persequentis.
Ps. XLIII, 18 : Hæc omnia venerunt super nos, nec obliti sumus te, et inique non egimus in testamento tuo.
Ps. XLIII, 19 : Et non recessit retro cor nostrum, et declinasti semitas nostras a via tua.
Ps. XLIII, 20 : Quoniam humiliasti nos in loco afflictionis, et cooperuit nos umbra mortis.
Ps. XLIII, 21 : Si obliti sumus nomen Dei nostri, et si expandimus manus nostras ad deum alienum,
Ps. XLIII, 22 : Nonne Deus requiret ista ? Ipse enim novit abscondita cordis. Quoniam propter te mortificamur tota die ; æstimati sumus sicut oves occisionis.
Ps. XLIII, 23 : Exurge ; quare obdormis, Domine ? Exurge, et ne repellas in finem.
Ps. XLIII, 24 : Quare faciem tuam avertis ? Oblivisceris inopiæ nostræ et tribulationis nostræ ?
Ps. XLIII, 25 : Quoniam humiliata est in pulvere anima nostra ; conglutinatus est in terra venter noster.
Ps. XLIII, 26 : Exurge, Domine ; adjuva nos, et redime nos propter nomen tuum.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.
Le Psaume 43 en français « Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles » (Vulgate) :
Ps 43, 1 : Pour la fin, des fils de Coré, pour l'instruction.
Ps 43, 2 : Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles ; nos pères nous ont annoncé l’Œuvre que Vous avez faite en leurs jours et aux jours anciens.
Ps 43, 3 : Votre main a exterminé les nations, et Vous les avez plantés à leur place ; Vous avez affligé les peuples, et Vous les avez chassés.
Ps 43, 4 : Car ce n'est point par leur glaive qu'ils ont conquis ce pays, et ce n'est pas leur bras qui les a sauvés, mais c'est Votre droite et Votre bras, et la Lumière de votre Visage, parce que Vous les aimiez.
Ps 43, 5 : Vous êtes, Vous, mon Roi et mon Dieu, Vous qui ordonnez le Salut de Jacob.
Ps 43, 6 : Par Vous nous renverserons nos ennemis, et en votre Nom nous mépriserons ceux qui se lèvent contre nous.
Ps 43, 7 : Car ce n'est pas dans mon arc que je me confierai, et ce n'est pas mon glaive qui me sauvera.
Ps 43, 8 : Mais c'est Vous qui nous avez sauvés de ceux qui nous affligeaient, et qui avez confondu ceux qui nous haïssaient.
Ps 43, 9 : En Dieu nous nous glorifierons tout le jour, et nous célébrerons à jamais votre Nom.
Ps 43, 10 : Mais maintenant Vous nous avez repoussés et couverts de honte, et Vous ne sortez plus, ô Dieu, avec nos armées.
Ps 43, 11 : Vous nous avez fait tourner le dos à nos ennemis, et ceux qui nous haïssent nous mettaient au pillage.
Ps 43, 12 : Vous nous avez livrés comme des brebis de boucherie, et Vous nous avez dispersés parmi les nations.
Ps 43, 13 : Vous avez vendu Votre peuple à vil prix, et il n'y a pas eu foule dans l'achat qui s'en est fait.
Ps 43, 14 : Vous nous avez rendus l'opprobre de nos voisins, un objet d'insulte et de moquerie pour ceux qui nous entourent.
Ps 43, 15 : Vous nous avez rendus la fable des nations ; les peuples branlent la tête à notre sujet.
Ps 43, 16 : Tout le jour ma honte est devant mes yeux, et la confusion de mon visage me couvre tout entier,
Ps 43, 17 : À la voix de celui qui m'outrage et m'injurie, à la vue de l'ennemi et du persécuteur.
Ps 43, 18 : Tous ces maux sont venus sur nous, et nous ne Vous avons pas oublié, et nous n'avons pas agi iniquement contre votre Alliance.
Ps 43, 19 : Et notre cœur ne s'est point retiré en arrière, et Vous avez détourné nos pas de Votre voie.
Ps 43, 20 : Car Vous nous avez humiliés dans un lieu d'affliction, et l'ombre de la mort nous a recouverts.
Ps 43, 21 : Si nous avons oublié le Nom de notre Dieu, et si nous avons étendu nos mains vers un dieu étranger,
Ps 43, 22 : Dieu n'en redemandera-t-Il pas compte ? Car Il connaît les secrets du cœur. Car à cause de Vous nous sommes tous les jours livrés à la mort ; on nous regarde comme des brebis de boucherie.
Ps 43, 23 : Levez-Vous ; pourquoi dormez-Vous, Seigneur ? Levez-Vous, et ne nous repoussez pas à jamais.
Ps 43, 24 : Pourquoi détournez-Vous votre Visage ? Pourquoi oubliez-Vous notre misère et notre tribulation ?
Ps 43, 25 : Car notre âme est humiliée dans la poussière, notre sein est collé à la terre.
Ps 43, 26 : Levez-Vous, Seigneur ; secourez-nous, et rachetez-nous à cause de votre Nom.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 43 « Nous ouïmes de nos oreilles et nos pères nous ont appris » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 43, 1 : Pour la fin, des fils de Coré, pour l'instruction.
Ps 43, 2 : Nous ouïmes de nos oreilles,
Et nos pères nous ont appris,
Ô Dieu, les antiques Merveilles
Dont Tu frappas leurs yeux surpris.
Ps 43, 3 : Chez les nations dispersées,
De Ta main, Tu les fis s'asseoir ;
Et de cent races expulsées
Tu détruisis l'ancien pouvoir.
Ps 43, 4 : Et ce n'est pas leur cimeterre
Qui leur assura le succès
Leur bras non plus qui de la terre
Leur ouvrit le facile accès ;
Ce fut Ta droite redoutable,
Et la Puissance de Ton bras ;
Ce fut Ton regard favorable,
Et l'Amour que Tu leur portas.
Ps 43, 5 : Mon Roi, mon Dieu, toujours le même,
Tu veux délivrer Israël ;
Fais donc devant Jacob qui T'aime
Marcher son Salut Éternel.
Ps 43, 6 : En Toi, pleins d'une ardeur guerrière,
Nous abattrons nos ennemis ;
Nous foulerons, dans la poussière,
Nos tributaires insoumis.
Ps 43, 7 : Je ne mets pas ma confiance
Dans mon arc qui se brisera ;
Et n'ai pas la folle espérance
Que mon glaive me sauvera.
Ps 43, 8 : De ceux qui nous chargeaient de chaînes
Ne nous as-Tu pas délivrés ;
Et ceux qui nous vouaient des haines.
Ne les as-Tu pas atterrés ?
Ps 43, 9 : Aussi, glorieux de l'hommage
Que nous Te rendons chaque jour,
Nous célèbrerons d'âge en âge
Ton Nom, par un juste retour.
Ps 43, 10 : Cependant Tu nous répudies,
Nous couvrant d'un affront cruel ;
Et ce n'est plus Toi qui rallies,
Ô Dieu, les bandes d'Israël.
Ps 43, 11 : Mais c'est Toi qui nous mets en fuite,
En présence des ennemis ;
Et nous livres à la poursuite
De ceux dont nous sommes haïs.
Ps 43, 12 : Comme un troupeau que l'on destine
Au couteau qui doit l'égorger,
Tu disperses notre ruine
Aux régions de l'étranger.
Ps 43, 13 : De ce peuple que Tu préfères
Tu vends l'infortuné débris ;
Tu ne le mets pas aux enchères,
Et n'en exiges pas le prix.
Ps 43, 14 : A nos voisins, à des rebelles
Nous signalant comme un rebut,
Aux sarcasmes des infidèles
Tu nous exposes comme un but ;
Ps 43, 15 : Et places, comme des proverbes,
Nos noms aux lèvres des gentils
Qui hochent leurs têtes superbes
En nous regardant si petits.
Ps 43, 16 : Sous mes yeux toujours est ma honte,
Égale au moins à mon affront ;
De ma joue en flamme elle monte,
Et couvre bientôt tout mon front,
Ps 43, 17 : A l'injuste voix du reproche
Et de l'outrage gratuit ;
Ou même à l'odieuse approche
De l'ennemi qui nous poursuit.
Ps 43, 18 : Quand ces douleurs nous arrivèrent,
Nous ne T'avions pas oublié ;
Le peuple qu'elles abreuvèrent
Était Ton fidèle allié.
Ps 43, 19 : De Ta sévère obédience
Nous n'écartions pas notre cœur ;
Aux sentiers de ton Alliance
Nous avancions avec ardeur,
Ps 43, 20 : Lorsque, dans un abîme sombre
Tu nous jetas, chargés de fers,
Et n'ayant, pour abri, que l'ombre
Dont la mort nous a recouverts.
Ps 43, 21 : Si, de notre Dieu tutélaire
Oubliant le Nom Glorieux,
Aux dieux d'une race étrangère
Nous avions adressé nos vœux,
Ps 43, 22 : En présence d'un si grand crime
Dieu ne l'eût-Il pas recherché ;
Lui qui, dans la pensée intime,
Reconnaît un obscur péché ?
C'est pour Toi que nous assassine,
Tous les jours, le fer étranger,
Comme le troupeau qu'on destine
Au couteau qui doit l'égorger.
Ps 43, 23 : Ta Miséricorde sommeille,
Seigneur, en face de ces maux ;
Qu'enfin donc Elle se réveille ;
Lève-Toi, sors de Ton repos.
Ps 43, 24 : Pourquoi détourner ton Visage,
Seigneur, de notre pauvreté,
Oublieux de notre esclavage,
Et de Ton ancienne bonté ?
Ps 43, 25 : Humiliés, dans la poussière,
Nous rendons le dernier soupir ;
Prosternés, collés sur la terre,
Elle va nous ensevelir.
Ps 43, 26 : Réveille-Toi, sauve Toi-même,
En nous, la Gloire de ton Nom ;
Rachète le peuple qui T'aime,
Seigneur, malgré Ton abandon.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 43 « Dieu, nous avons entendu dire » (AELF) :
Ps 43, 1 : Pour la fin, des fils de Coré, pour l'instruction.
Ps 43, 2 : Dieu, nous avons entendu dire, et nos pères nous ont raconté, quelle action Tu accomplis de leur temps, aux jours d'autrefois.
Ps 43, 3 : Toi, par Ta main, Tu as dépossédé les nations, et ils purent s'implanter ; et Tu as malmené des peuplades, et ils purent s'étendre.
Ps 43, 4 : Ce n'était pas leur épée qui possédait le pays, ni leur bras qui les rendait vainqueurs, mais Ta droite et Ton bras, et la Lumière de ta Face, car Tu les aimais.
Ps 43, 5 : Toi, Dieu, Tu es mon Roi, Tu décides des victoires de Jacob :
Ps 43, 6 : Avec Toi, nous battions nos ennemis ; par ton Nom, nous écrasions nos adversaires.
Ps 43, 7 : Ce n'est pas sur mon arme que je compte, ni sur mon épée, pour la victoire.
Ps 43, 8 : Tu nous as donné de vaincre l'adversaire, Tu as couvert notre ennemi de honte.
Ps 43, 9 : Dieu était notre louange, tout le jour : sans cesse nous rendions Grâce à ton Nom.
Ps 43, 10 : Maintenant, Tu nous humilies, Tu nous rejettes, Tu ne sors plus avec nos armées.
Ps 43, 11 : Tu nous fais plier devant l'adversaire, et nos ennemis emportent le butin.
Ps 43, 12 : Tu nous traites en bétail de boucherie, Tu nous disperses parmi les nations.
Ps 43, 13 : Tu vends Ton peuple à vil prix, sans que Tu gagnes à ce marché.
Ps 43, 14 : Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins, aux rires, aux moqueries de l'entourage.
Ps 43, 15 : Tu fais de nous la fable des nations ; les étrangers haussent les épaules.
Ps 43, 16 : Tout le jour, ma déchéance est devant moi, la honte couvre mon visage,
Ps 43, 17 : Sous les sarcasmes et les cris de blasphème, sous les yeux de l'ennemi qui se venge.
Ps 43, 18 : Tout cela est venu sur nous sans que nous T'ayons oublié : nous n'avions pas trahi ton Alliance.
Ps 43, 19 : Notre cœur ne s'était pas détourné et nos pieds n'avaient pas quitté Ton chemin
Ps 43, 20 : Quand Tu nous poussais au milieu des chacals et nous couvrais de l'ombre de la mort.
Ps 43, 21 : Si nous avions oublié le Nom de notre Dieu, tendu les mains vers un dieu étranger,
Ps 43, 22 : Dieu ne l'eût-Il pas découvert, Lui qui connaît le fond des cœurs ?
Ps 43, 23 : C'est pour Toi qu'on nous massacre sans arrêt, qu'on nous traite en bétail d'abattoir.
Ps 43, 24 : Réveille-Toi ! Pourquoi dors-Tu, Seigneur ? Lève-Toi ! Ne nous rejette pas pour toujours.
Ps 43, 25 : Pourquoi détourner ta Face, oublier notre malheur, notre misère ?
Ps 43, 26 : Oui, nous mordons la poussière, notre ventre colle à la terre.
Ps 43, 27 : Debout ! Viens à notre aide ! Rachète-nous, au Nom de ton Amour.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 43 « Ô Dieu, nous avons ouï de nos oreilles » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 43, 1 : Pour la fin, des fils de Coré, pour l'instruction.
Ps 43, 2 : Ô Dieu, nous avons ouï de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l'Œuvre que Tu fis de leurs jours, aux jours d'autrefois,
Ps 43, 3 : Et par Ta main. Pour les planter, Tu expulsas des nations, pour les étendre, Tu malmenas des peuples ;
Ps 43, 4 : Ni leur épée ne conquit le pays, ni leur bras n'en fit des vainqueurs, mais ce furent Ta droite et Ton bras et la Lumière de ta Face, car Tu les aimais.
Ps 43, 5 : C'est Toi, mon Roi, mon Dieu, qui décidais les victoires de Jacob ;
Ps 43, 6 : Par Toi, nous enfoncions nos adversaires, par ton Nom, nous piétinions nos agresseurs.
Ps 43, 7 : Ni dans mon arc n'était ma confiance, ni mon épée ne me fit vainqueur ;
Ps 43, 8 : Par toi nous vainquions nos adversaires, Tu couvrais nos ennemis de honte ;
Ps 43, 9 : En Dieu nous jubilions tout le jour, célébrant sans cesse ton Nom.
Ps 43, 10 : Et pourtant, Tu nous as rejetés et bafoués, Tu ne sors plus avec nos armées ;
Ps 43, 11 : Tu nous fais reculer devant l'adversaire, nos ennemis ont pillé à cœur joie.
Ps 43, 12 : Comme animaux de boucherie Tu nous livres et parmi les nations Tu nous as dispersés ;
Ps 43, 13 : Tu vends Ton peuple à vil prix sans T'enrichir à ce marché.
Ps 43, 14 : Tu fais de nous l'insulte de nos voisins, fable et risée de notre entourage ;
Ps 43, 15 : Tu fais de nous le proverbe des nations, hochement de tête parmi les peuples.
Ps 43, 16 : Tout le jour, mon déshonneur est devant moi et la honte couvre mon visage,
Ps 43, 17 : Sous les clameurs d'insulte et de blasphème, au spectacle de la haine et de la vengeance.
Ps 43, 18 : Tout cela nous advint sans T'avoir oublié, sans avoir trahi ton Alliance,
Ps 43, 19 : Sans que nos cœurs soient revenus en arrière, sans que nos pas aient quitté Ton sentier
Ps 43, 20 : Tu nous broyas au séjour des chacals, nous couvrant de l'ombre de la mort.
Ps 43, 21 : Si nous avions oublié le Nom de notre Dieu, tendu les mains vers un dieu étranger,
Ps 43, 22 : Est-ce que Dieu ne l'eût pas aperçu, Lui qui sait les secrets du cœur ?
Ps 43, 23 : C'est pour Toi qu'on nous massacre tout le jour, qu'on nous traite en moutons d'abattoir.
Ps 43, 24 : Lève-Toi, pourquoi dors-Tu, Seigneur ? Réveille-Toi, ne rejette pas jusqu'à la fin !
Ps 43, 25 : Pourquoi caches-Tu ta Face, oublies-Tu notre oppression, notre misère ?
Ps 43, 26 : Car notre âme est effondrée en la poussière, notre ventre est collé à la terre.
Ps 43, 27 : Debout, viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton Amour !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
COMMENTAIRE de SAINT AMBROISE sur le PSAUME 43
Que Dieu nous éclaire par la Lumière de son Visage
(Ce commentaire fut le dernier travail d'Ambroise, quelques semaines avant sa mort)
« Pourquoi détournes-tu ton visage ? » Nous croyons que Dieu détourne son visage quand nous sommes dans l'affliction au point que les ténèbres recouvrent notre cœur et empêchent nos yeux de recevoir l'éclat de la vérité ! En effet, si Dieu veille sur notre intelligence et daigne visiter notre esprit, nous sommes certains que rien ne pourra nous plonger dans l'obscurité. Car le visage de l'homme est plus lumineux que les autres membres de son corps ; et, lorsque nous regardons quelqu'un, nous le découvrons s'il est inconnu, et nous le reconnaissons s'il est connu, parce qu'il ne peut échapper à notre regard. Or, combien plus le visage de Dieu éclaire-t-il celui qu'il regarde ?
La belle parole de l'Apôtre, qui est vraiment l'interprète du Christ, concerne cela comme le reste, pour éclairer vos esprits par une pensée et une sentence appropriées. Il affirme en effet : « Dieu a dit : Que la lumière brille au milieu des ténèbres. Et c'est lui-même qui a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire qui rayonne sur le visage du Christ ». Nous venons d'apprendre quel endroit de notre être reçoit la lumière du Christ. Il est en effet le rayon éternel des cœurs, et le Père l'a envoyé sur la terre pour que nous soyons éclairés par son visage. C'est ainsi que nous pouvons contempler les réalités éternelles et célestes, alors que nous étions auparavant captifs de l'obscurité terrestre.
Pourquoi parler du Christ, alors que l'Apôtre Pierre a dit à l'homme boiteux de naissance : « Regarde-nous ? » Il regarda Pierre et fut éclairé par la grâce de la foi. Car il n'aurait pas été guéri s'il n'avait pas cru.
Par conséquent, alors qu'il y avait une telle gloire chez les Apôtres, quand Zachée apprit le passage du Seigneur Jésus, il monta sur un arbre, parce que sa petite taille l'empêchait de le voir au milieu de la foule. Il vit le Christ et il trouva la lumière, il le vit, et lui, qui auparavant dérobait l'argent des autres, apporta le sien.
« Pourquoi détournes-tu ton visage ? » C'est-à-dire : Bien que tu détournes de nous ton visage, cependant, « la lumière de ton visage, Seigneur, est imprimée en nous ». Nous le gardons en nous et il resplendit dans notre cœur, car personne ne pourrait survivre si tu détournais ton visage.
Saint Ambroise de Milan (340-397)