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Psaume 47 - « La Cité Sainte de l'Église »


« Le Seigneur est Grand et digne de toute Louange, dans la Cité de notre Dieu, sur sa Sainte Montagne »
« Magnus Dominus et laudabilis nimis, in civitate Dei nostri, in monte sancto ejus »

Quoique Saint Jean Chrysostome et quelques autres Interprètes aient cru que le Psaume 47 traite du rétablissement de la ville de Jérusalem où Jéhovah protège merveilleusement Sion après le retour de la captivité de Babylone, comme d'autres le rapportent au contraire à d'autres temps soit à la défaite des Moabites et de leurs alliés, soit à l'insuccès de Rasin, roi de Syrie, et de Phacée, roi d'Israël, qui s'avançaient ensemble contre Jérusalem au temps d'Achaz ; et que tout ce que l'on en peut dire est fondé sur de simples conjectures, il semble qu'il est plus utile et plus sûr, de s'arrêter principalement à considérer dans ce Psaume XLVII avec Saint Ambroise et Saint Augustin : la Cité Sainte de l'Église, dont la ville de Jérusalem était la figure ; et dans cette Église chaque fidèle, qui en est une des pierres vivantes. Il devait être chanté le lundi, le second jour qui suivait le Sabbat, probablement au Sacrifice du matin.


Le Psaume XLVII en latin « Magnus Dominus et laudabilis nimis » (Vulgate) :
Ps. XLVII, 1 : Psalmus cantici, filiis Core, secunda sabbati.
Ps. XLVII, 2 : Magnus Dominus et laudabilis nimis, in civitate Dei nostri, in monte sancto ejus.
Ps. XLVII, 3 : Fundatur exultatione universæ terræ mons Sion ; latera aquilonis, civitas regis magni.
Ps. XLVII, 4 : Deus in domibus ejus cognoscetur, cum suscipiet eam.
Ps. XLVII, 5 : Quoniam ecce reges terræ congregati sunt, convenerunt in unum.
Ps. XLVII, 6 : Ipsi videntes, sic admirati sunt, conturbati sunt, commoti sunt.
Ps. XLVII, 7 : Tremor apprehendit eos ; ibi dolores ut parturientis.
Ps. XLVII, 8 : In spiritu vehementi conteres naves Tharsis.
Ps. XLVII, 9 : Sicut audivimus, sic vidimus in civitate Domini virtutum, in civitate Dei nostri. Deus fundavit eam in æternum.
Ps. XLVII, 10 : Suscepimus, Deus, misericordiam tuam in medio templi tui.
Ps. XLVII, 11 : Secundum nomen tuum, Deus, sic et laus tua in fines terræ. Justitia plena est dextera tua.
Ps. XLVII, 12 : Lætetur mons Sion, et exultent filiæ Judæ, propter judicia tua, Domine.
Ps. XLVII, 13 : Circumdate Sion, et complectimini eam ; narrate in turribus ejus.
Ps. XLVII, 14 : Ponite corda vestra in virtute ejus, et distribuite domos ejus, ut enarretis in progenie altera.
Ps. XLVII, 15 : Quoniam hic est Deus, Deus noster in æternum, et in sæculum sæculi ; ipse reget nos in sæcula.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 47 en français « Le Seigneur est Grand et digne de toute Louange » (Vulgate) :
Ps 47, 1 : Psaume cantique, des fils de Coré, pour le second jour de la semaine.
Ps 47, 2 : Le Seigneur est Grand et digne de toute Louange, dans la Cité de notre Dieu, sur sa Sainte Montagne.
Ps 47, 3 : C'est pour l'allégresse de toute la terre qu'a été fondé le Mont Sion, le côté de l'aquilon, la Cité du grand Roi.
Ps 47, 4 : Dieu se fera connaître dans ses maisons, lorsqu'Il la défendra.
Ps 47, 5 : Car voici que les rois de la terre se sont ligués, ils se sont avancés ensemble.
Ps 47, 6 : Eux-mêmes, en La voyant, ont été dans la stupeur, ils ont été troublés, vivement émus.
Ps 47, 7 : Un tremblement les a saisis ; il y a eu là des douleurs comme celles de la femme qui enfante.
Ps 47, 8 : Par un vent impétueux Vous briserez les vaisseaux de Tharsis.
Ps 47, 9 : Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu dans la Cité du Seigneur des armées, dans la Cité de notre Dieu. Dieu L'a établie à jamais.
Ps 47, 10 : Nous avons reçu, ô Dieu, votre Miséricorde au milieu de votre Temple.
Ps 47, 11 : Comme votre Nom, ô Dieu, ainsi votre Louange s'étend jusqu'aux extrémités de la terre. Votre Droite est pleine de Justice.
Ps 47, 12 : Que le Mont Sion se réjouisse, et que les filles de Juda soient dans l'allégresse, à cause de vos Jugements, Seigneur.
Ps 47, 13 : Faites le tour de Sion, et environnez-La ; racontez ces merveilles du haut de ses tours.
Ps 47, 14 : Appliquez-Vous à considérer sa force, et faites le dénombrement de ses maisons, pour en faire le récit à la génération future.
Ps 47, 15 : Car c'est là notre Dieu, notre Dieu pour l'Éternité et les siècles des siècles ; Il régnera sur nous à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 47 « Qu'Il est Grand Celui qu'on adore dans la Cité de notre Dieu ! » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 47, 1 : Psaume cantique, des fils de Coré, pour le second jour de la semaine.
Ps 47, 2 : Qu'Il est Grand celui qu'on adore
Dans la Cité de notre Dieu !
Sur sa Montagne qu'on L'honore,
Cette Montagne est le Saint Lieu.
Ps 47, 3 : En Bénédictions fertile,
S'élève l'aride Sion
Où le grand Roi fonda Sa ville,
Sur le flanc du septentrion ;
Ps 47, 3-4 : Où chacun de nous, en liesse,
Arrête un complaisant regard ;
Où Dieu veille à Sa forteresse,
Dont il s'est dit le Boulevard.
Ps 47, 5 : Voyez donc des rois de la terre
Un congrès s'était assemblé ;
Ligués, ils Lui portaient la guerre ;
Sous ses murs ils ont défilé.
Ps 47, 6 : De leurs yeux, après l'avoir vue
Sous le bouclier du Seigneur,
Stupéfaits, et l'âme éperdue,
Ils ont fui, saisis de frayeur.
Ps 47, 7 : Là, je les regarde qui tremblent,
Cédant à leur abattement,
Et qui, dans leur douleur, me semblent
Des femmes dans l'enfantement.
Ps 47, 8 : Tu brisas leur puissance éparse,
Comme, d'un vent impétueux,
Tu briseras des mers de Tharse
Les navires présomptueux.
Ps 47, 9 : Ce qu'avaient ouï nos oreilles,
Nous le voyons dans ta Cité ;
Notre Dieu, le Dieu des Merveilles,
La fonda pour l'Éternité.
Ps 47, 10 : Au milieu, Seigneur, de ton Temple,
Où l'esprit, avec plus d'attraits,
Vers Toi s'élève et Te contemple,
Nous ressentîmes Tes bienfaits.
Ps 47, 11 : Mais nos chants porteront la Gloire,
Ô Seigneur, de ton Nom Sacré
Où Tes hauts faits dans notre histoire
N'auront point encor pénétré.
Et, jusques aux confins du monde,
Ils apprendront au genre humain
Combien en justice Elle abonde,
La puissante et divine Main.
Ps 47, 12 : Sion sera dans l'allégresse,
Au souvenir de Tes serments ;
Et Juda dans la même ivresse,
A cause de Tes jugements.
Ps 47, 13 : Contournez la Montagne Sainte,
Examinez-en le parcours ;
Sur les rochers de son enceinte,
Comptez le nombre de ses tours ;
Ps 47, 14 : Des longs remparts qui l'environnent
Considérez la profondeur,
Et des palais qui la couronnent
Mesurez encor la hauteur ;
Afin que la race future
Connaisse, par votre récit,
Quel parfait repos nous assure
Le Dieu par qui tout réussit ;
Ps 47, 15 : Ce Dieu toujours, et d'âge en âge,
Notre Dieu, notre Protecteur,
Dont nous sommes tous l'héritage,
Ce Dieu notre Éternel Pasteur.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

« Prophète, que dites-vous ? Ce Dieu si Grand, vous restreignez ses Louanges à une seule ville, à une seule montagne ? Non, mais les Israélites sont parvenus longtemps avant les autres à la connaissance de Dieu. En cette ville était la Source de la Vraie Religion » (Saint Chrysostome)

Le Psaume 47 (AELF) et son Antienne psalmodiés par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :



Antienne : « La Montagne de Sion, la Cité du grand Roi, Dieu l'affermit pour toujours »
Ps 47, 2 : Il est Grand, le Seigneur, hautement loué, dans la ville de notre Dieu,
Ps 47, 3 : Sa Sainte Montagne, altière et belle, joie de toute la terre. La Montagne de Sion, c'est le pôle du monde, la Cité du grand Roi ;
Ps 47, 4 : Dieu se révèle, en Ses palais, vraie Citadelle.
Ps 47, 5 : Voici que des rois s'étaient ligués, ils avançaient tous ensemble ;
Ps 47, 6 : ils ont vu, et soudain stupéfaits, pris de panique, ils ont fui.
Ps 47, 7 : Et voilà qu'un tremblement les saisit : douleurs de femme qui accouche ;
Ps 47, 8 : Un vent qui souffle du désert a brisé les vaisseaux de Tarsis.
Ps 47, 9 : Nous l'avions entendu, nous l'avons vu dans la ville du Seigneur, Dieu de l'univers, dans la ville de Dieu, notre Dieu, qui l'affermira pour toujours.
Ps 47, 10 : Dieu, nous revivons ton Amour au milieu de ton Temple.
Ps 47, 11 : Ta louange, comme ton Nom, couvre l'étendue de la terre. Ta main droite qui donne la victoire
Ps 47, 12 : Réjouit la Montagne de Sion ; les villes de Juda exultent devant tes Jugements.
Ps 47, 13 : Longez les remparts de Sion, comptez ses tours ;
Ps 47, 14 : Que vos cœurs s'éprennent de ses murs : contemplez ses palais. Et vous direz aux âges qui viendront :
Ps 47, 15 : « Ce Dieu est notre Dieu, pour toujours et à jamais, notre Guide pour les siècles. »
Rendons Gloire au Père Tout Puissant, à son Fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.

« Ô grande Cité, annonce-le du haut de tes tours : Celui-là est Dieu, notre Dieu. Il est homme aussi : Il a été méprisé ; mais Il nous protège contre la mort, et Il nous gouverne, car Il est notre Roi » (Saint Augustin)

Le Psaume 47 « Grand, Yahvé, et louable hautement » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 47, 1 : Psaume cantique, des fils de Coré, pour le second jour de la semaine.
Ps 47, 2 : Grand, Yahvé, et louable hautement dans la ville de notre Dieu, le Mont Sacré,
Ps 47, 3 : Superbe d'élan, joie de toute la terre ; le Mont Sion, Cœur de l'Aquilon, Cité du grand Roi :
Ps 47, 4 : Dieu, du milieu de Ses palais, s'est révélé Citadelle.
Ps 47, 5 : Voici, des rois s'étaient ligués, avançant à la fois ;
Ps 47, 6 : Ils virent, et du coup stupéfaits, pris de panique, ils décampèrent.
Ps 47, 7 : Là, un tremblement les saisit, un frisson d'accouchée,
Ps 47, 8 : Ce fut le vent d'est qui brise les vaisseaux de Tarsis.
Ps 47, 9 : Comme on nous l'avait dit, nous l'avons vu dans la Ville de notre Dieu, dans la Ville de Yahvé Sabaot ; Dieu l'affermit à jamais.
Ps 47, 10 : Nous méditons, Dieu, ton Amour au milieu de ton Temple !
Ps 47, 11 : Comme ton Nom, Dieu, ta Louange, jusqu'au bout de la terre ! Ta droite est remplie de Justice,
Ps 47, 12 : Le Mont Sion jubile ; les filles de Juda exultent devant tes Jugements.
Ps 47, 13 : Longez Sion, parcourez-la, dénombrez ses tours ;
Ps 47, 14 : Que vos cœurs s'attachent à ses murs, détaillez ses palais ; pour raconter aux âges futurs
Ps 47, 15 : Que Lui est Dieu, notre Dieu aux siècles des siècles, Lui, Il nous conduit !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.



Le Sermon de Saint Augustin sur le Psaume 47 : « L'Église tirée des nations » :


Tout ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu. Bienheureuse Église ! À une époque Tu as entendu, à une époque Tu as vu. Elle a entendu les promesses, Elle voit les réalisations ; Elle a entendu avec la prophétie, Elle voit avec l'Évangile. Car tout ce qui s'accomplit maintenant a été prophétisé auparavant. Lève les yeux et regarde à travers le monde ; constate que Ton héritage va jusqu'aux extrémités de la terre ; constate qu'elle est déjà réalisée, cette Parole : Tous les rois de la terre se prosterneront devant Lui, toutes les nations Le serviront. Constate la réalisation de cette Parole : Dieu, élève-Toi sur les cieux, que ta Gloire domine la terre ! Regarde Celui dont les pieds et les mains ont été cloués, dont on a pu compter les os tandis qu’Il était suspendu à la Croix, dont les vêtements ont été tirés au sort ; constate qu’Il règne, Celui qu'on a vu crucifié ; constate qu’Il trône dans le ciel, Celui qu'on a méprisé tandis qu’Il marchait sur la terre. Constate donc que ceci est réalisé : Tous les confins de la terre se souviendront, et reviendront vers le Seigneur; toutes les familles des nations se prosterneront devant Lui. En voyant cela, exclame-toi joyeusement : Tout ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu.

C'est donc à juste titre qu'on l'appelle « Église tirée des nations ». Écoute, ma fille, et vois ; oublie ton peuple et la maison de ton père. Écoute, et vois : d'abord écoute ce que tu ne vois pas ; ensuite tu verras ce que tu as écouté. Le Seigneur a dit : Un peuple que je ne connaissais pas s'est mis à mon service ; dès qu'il m'a entendit, il a obéi. S'il a obéi dès qu'il a entendu, c'est donc qu'il n'a pas vu. Et où s'est-elle réalisée, cette Parole : Ils verront, ceux à qui on ne l'avait pas annoncé; et ils comprendront, ceux qui n'avaient pas entendu parler ? Ceux à qui les prophètes n'avaient pas été envoyés, c'est eux qui ont été les premiers à entendre et à comprendre les prophètes. Et ceux qui n'avaient pas été les premiers à entendre, dans la suite ont admiré ceux qui avaient entendu. Ceux à qui les prophètes ont été envoyés sont restés là, porteurs des livres et ne comprenant pas la vérité ; détenteurs des tables de l'alliance et ne jouissant pas de l'héritage. Mais nous, tout ce que nous avions entendu dire, nous L'avons vu.

Dans la cité du Seigneur de l'univers, dans la cité de notre Dieu. C'est là que nous avons entendu, c'est là aussi que nous voyons. Dieu l'a fondée pour toujours. Qu'ils ne se vantent pas, ceux qui disent : Voici que le Christ est ici, voici qu'il est là. Celui qui parle ainsi favorise la division. Or, Dieu a promis l'unité : les rois ont été rassemblés dans l'unité, ils n'ont pas été dispersés par leur désunion. Mais peut-être que cette cité qui a dominé le monde sera un jour renversée, contrairement à la parole : Dieu l'a fondée pour toujours. Si Dieu l'a fondée pour toujours, comment peux-tu craindre la chute de Celui qui la soutient ?

Ainsi soit-il.

Saint Augustin (354-430)

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