Psaume 61 (60) - "Prière d'un exilé" : Ps 61, 1-3 : Du maître de chant. Sur les instruments à cordes. De David. Écoute, ô Dieu, mes cris, sois attentif à ma prière. Du bout de la terre vers toi j'appelle, le coeur me manque. Au rocher qui s'élève loin de moi, conduis-moi.
Le psaume 61 (60 selon la numérotation latine) : Exaudi Deus en latin est attribué à David. A la plainte du lévite exilé loin du mont Sion (versets 2 à 6) s'ajoute une prière pour le roi (versets 7 et 8) dont l'insistance sur un règne indéfini rejoint la prophetie de Natân et annonce le Christ Roi.
Dans la liturgie des Heures, le psaume 60 (61) est chanté à l’office du milieu du jour du samedi de la deuxième semaine (II).
Le « Psaume 60 et son Antienne » psalmodié par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :
Antienne : « Du bout de la terre je t'appelle, car tu es pour moi un abri »
Psaume 60 :
Dieu, entends ma plainte, exauce ma prière ; des terres lointaines je t'appelle quand le cœur me manque.
Jusqu'au rocher trop loin de moi tu me conduiras, car tu es pour moi un refuge, un bastion, face à l'ennemi.
Je veux être chez toi pour toujours, me réfugier à l'abri de tes ailes. Oui, mon Dieu, tu exauces mon vœu, tu fais largesse à ceux qui craignent ton nom.
Accorde au roi des jours et des jours que ses années deviennent des siècles ! Qu'il trône à jamais devant la face de Dieu ! Assigne à sa garde Amour et Vérité.
Alors, je chanterai sans cesse ton nom, j'accomplirai mon vœu jour après jour.
Rendons gloire au Père tout puissant, à son fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 60 (61) en français (La Bible de Jérusalem, 1998) :
Ps 60, 1 : Du maître de chant. Sur les instruments à cordes. De David.
Ps 60, 2 : Écoute, ô Dieu, mes cris, sois attentif à ma prière.
Ps 60, 3 : Du bout de la terre vers toi j'appelle, le coeur me manque. Au rocher qui s'élève loin de moi, conduis-moi.
Ps 60, 4 : Car tu es pour moi un abri, une tour forte devant l'ennemi.
Ps 60, 5 : Qu'à jamais je loge sous ta tente et m'abrite au couvert de tes ailes !
Ps 60, 6 : Car toi, ô Dieu, tu écoutes mes vœux : tu accordes le domaine de ceux qui craignent ton nom.
Ps 60, 7 : Aux jours du roi ajoute les jours; ses années : génération sur génération.
Ps 60, 8 : Qu'il trône à jamais devant la face de Dieu ! Assigne Amour et Fidélité pour le garder.
Ps 60, 9 : Alors je jouerai sans fin pour ton nom, accomplissant mes voeux jour après jour.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 60 (61) en latin "Exaudi Deus" (La Vulgate) :
1 in finem in hymnis David
2 exaudi Deus deprecationem meam intende orationi meae
3 a finibus terrae ad te clamavi dum anxiaretur cor meum in petra exaltasti me deduxisti me
4 quia factus es spes mea turris fortitudinis a facie inimici
5 inhabitabo in tabernaculo tuo in saecula protegar in velamento alarum tuarum diapsalma
6 quoniam tu Deus meus exaudisti orationem meam dedisti hereditatem timentibus nomen tuum
7 dies super dies regis adicies annos eius usque in diem generationis et generationis
8 permanet in aeternum in conspectu Dei misericordiam et veritatem quis requiret eius
9 sic psalmum dicam nomini tuo in saeculum saeculi ut reddam vota mea de die in diem
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto. Sicut erat in principio, et nunc, et semper, et in saecula saeculorum. Amen.
L’Homélie de Saint Augustin sur le Psaume 60 : « Dans le Christ, c'est nous qui sommes tentés » :
« Entends ma plainte, Seigneur, écoute ma prière » . Qui donc parle ? Il semble que ce soit un seul homme. Regarde si c'est un seul : « Des extrémités de la terre, je crie vers Toi, parce que mon cœur est angoissé ». Il n'est donc plus un seul désormais ; mais il est un seul parce que le Christ est unique, et pourtant nous sommes tous Ses membres. Car, est-ce qu'un seul homme « crie des extrémités de la terre » ? Ce qui crie des extrémités de la terre ne peut être que cet héritage au sujet duquel le Père a entendu cette Parole : « Demande, et je te donne les nations en héritage, les extrémités de la terre pour domaine ».
Ce domaine du Christ, cet héritage du Christ, ce corps du Christ, cette unique Église du Christ, cette unité que nous sommes, c'est elle qui crie des extrémités de la terre. Mais que crie-t-elle ? Ce que j'ai dit tout à l'heure : « Entends ma plainte, Seigneur, écoute ma prière ; des extrémités de la terre, je crie vers Toi ». J'ai crié cela vers Toi « des extrémités de la terre » , c'est-à-dire de partout.
Mais pourquoi ai-je crié cela ? « Parce que mon cœur est angoissé » . Le corps du Christ montre qu'il est, à travers toutes les nations, sur toute la terre, non pas dans une grande gloire, mais dans une grande épreuve.
Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l'épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations.
Il est donc angoissé, celui qui crie des extrémités de la terre, mais il n'est pas abandonné. Car le Christ a voulu nous préfigurer, nous qui sommes son Corps, dans lequel Il est mort, est ressuscité et monté au ciel ; c'est ainsi que la Tête a pénétré la première là où les membres sont certains de pouvoir La suivre.
Il nous a donc transfigurés en Lui, quand Il a voulu être tenté par Satan. On lisait tout à l'heure dans l'évangile que le Seigneur Jésus Christ, au désert, était tenté par le diable. Parfaitement ! Le Christ était tenté par le diable ! Dans le Christ, c'est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi Sa chair, pour te donner le salut ; tenait de toi la mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les honneurs ; donc Il tenait de toi la tentation, pour te donner la victoire.
Si c'est en Lui que nous sommes tentés, c'est en Lui que nous dominons le diable. Tu remarques que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a vaincu ? Reconnais que c'est toi qui es tenté en lui ; et alors reconnais que c'est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de Lui le diable ; mais, s'il n'avait pas été tenté, Il ne t'aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire.
Saint Augustin d’Hippone (354-430)