« Ô Dieu, mon Dieu, je veille aspirant à Vous dès l'aurore. Mon âme a soif de Vous ; combien ma chair aussi est altérée de Vous ! »
« Deus, Deus meus, ad te de luce vigilo. Sitivit in te anima mea ; quam multipliciter tibi caro mea ! »
Comme on ne voit point que David se soit jamais retiré dans le Désert de l'Idumée, il y a plus d'apparence qu'il faut lire dans le titre, selon la langue originale, le Désert de la Judée situé entre Jérusalem et la mer Morte. La plupart des Interprètes rapportent ce Psaume 62 au temps de Saül, et croient que David le composa lorsqu'il s'enfuit dans le Désert de Ziph pour éviter la fureur de ce Prince si animé contre lui. D'autres ont crû qu'il pouvait avoir été composé lorsque la révolte d'Absalom l'obligea de se retirer dans des lieux déserts, à cause qu'il s'y donne à lui-même le nom de Roi, ce qu'il n'a guère pu faire avant la mort de Saül. Il y déplore son exil et son grand désir de posséder Dieu. Car dans cet éloignement où il était du Tabernacle et de l’Arche du Seigneur, il envisageait son éloignement de sa Vraie Patrie, qui était le Ciel : ce qui fait que cette Prière du Matin remplie de Saints désirs et d'un ardent amour, malgré la situation désolée du suppliant, convient très bien à tous les Justes qui soupirent durant l'exil de la vie présente. Deux parties dans ce Psaume 62 : David donne un libre cours à ses sentiments d'amoureuse confiance en Jéhovah (versets 2-9) et il prédit la ruine de ses ennemis et son propre triomphe (versets 10-12). La Sainte Église Catholique désigne le Psaume LXII comme la « Prière du Matin » et ordonne de le réciter chaque matin à l'Office de Laudes à l'aube du jour.
Le Psaume LXII en latin « Deus, Deus meus, ad te de luce vigilo » (Vulgate) :
Ps. LXII, 1 : Psalmus David, cum esset in deserto Idumææ.
Ps. LXII, 2 : Deus, Deus meus, ad te de luce vigilo. Sitivit in te anima mea ; quam multipliciter tibi caro mea !
Ps. LXII, 3 : In terra deserta, et invia, et inaquosa, sic in sancto apparui tibi, ut viderem virtutem tuam et gloriam tuam.
Ps. LXII, 4 : Quoniam melior est misericordia tua super vitas, labia mea laudabunt te.
Ps. LXII, 5 : Sic benedicam te in vita mea, et in nomine tuo levabo manus meas.
Ps. LXII, 6 : Sicut adipe et pinguedine repleatur anima mea, et labiis exultationis laudabit os meum.
Ps. LXII, 7 : Si memor fui tui super stratum meum, in matutinis meditabor in te.
Ps. LXII, 8 : Quia fuisti adjutor meus, et in velamento alarum tuarum exultabo.
Ps. LXII, 9 : Adhæsit anima mea post te ; me suscepit dextera tua.
Ps. LXII, 10 : Ipsi vero in vanum quæsierunt animam meam. Introibunt in inferiora terræ ;
Ps. LXII, 11 : tradentur in manus gladii ; partes vulpium erunt.
Ps. LXII, 12 : Rex vero lætabitur in Deo ; laudabuntur omnes qui jurant in eo, quia obstructum est os loquentium iniqua.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.
Le Psaume 62 en français « Ô Dieu, mon Dieu, je veille aspirant à Vous dès l'aurore » (Vulgate) :
Ps 62, 1 : Psaume de David lorsqu'il était dans le désert d'Idumée.
Ps 62, 2 : Ô Dieu, mon Dieu, je veille aspirant à Vous dès l'aurore. Mon âme a soif de Vous ; combien ma chair aussi est altérée de Vous !
Ps 62, 3 : Dans cette terre déserte, et sans chemin, et sans eau, c'est ainsi que je me suis présenté devant Vous dans le Sanctuaire, pour contempler votre Puissance et votre Gloire.
Ps 62, 4 : Car votre Miséricorde est meilleure que des vies ; mes lèvres Vous loueront.
Ps 62, 5 : Ainsi je Vous bénirai toute ma vie, et je lèverai mes mains en votre Nom.
Ps 62, 6 : Que mon âme soit comme rassasiée et engraissée, et ma bouche Vous louera avec des lèvres d'allégresse.
Ps 62, 7 : Si je me souviens de Vous sur ma couche, dès le matin je méditerai sur Vous.
Ps 62, 8 : Car Vous avez été mon Défenseur, et je me réjouirai à l'ombre de Vos ailes.
Ps 62, 9 : Mon âme s'est attachée à Votre suite ; Votre droite m'a soutenu.
Ps 62, 10 : Quant à eux, c'est en vain qu'ils ont cherché à m'ôter la vie. Ils entreront dans les profondeurs de la terre ;
Ps 62, 11 : Ils seront livrés au pouvoir du glaive ; ils deviendront la proie des renards.
Ps 62, 12 : Mais le Roi se réjouira en Dieu ; tous ceux qui jurent par Lui se féliciteront, car la bouche de ceux qui profèrent l'iniquité a été fermée.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
« Heureux ceux qui peuvent en toute vérité comparer leur désir de Dieu avec la soif d’une terre altérée. Les heures d’aridité où, privés de l’élan que donne la douce rosée de certaines Grâces actuelles, nous sentons languir nos puissances de bien faire, ne doivent pas nous décourager, mais au contraire nous faire désirer et chercher Dieu plus ardemment » (R-P. Étienne Hugueny, o.p.)
Le Psaume 62 « Seigneur, ô mon Dieu, dès l'aurore mon âme soupire vers Toi » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 62, 1 : Psaume de David lorsqu'il était dans le désert d'Idumée.
Ps 62, 2 : Seigneur, ô mon Dieu, dès l'aurore
Mon âme soupire vers Toi ;
Ta soif ardente la dévore,
Dans une chair tout en émoi.
Ps 62, 3 : Ainsi qu'une terre épuisée
De l'inextricable désert
Attend que la douce rosée
Humecte son sein entr'ouvert,
A Cadès, comme dans ton Temple,
Devant Toi, Seigneur, je parais,
Jusqu'à ce qu'enfin je contemple
Ta Gloire, dans ton Saint Palais
Ps 62, 4 : Où ma bouche reconnaissante
Dira, chantera tour à tour
Ta Miséricorde touchante,
Et mon impérissable amour.
Ps 62, 5 : Oui tel, tous les jours de ma vie,
Bénissant tes Sages Desseins,
Plein de ta Grandeur Infinie,
Au Ciel j'élèverai les mains ;
Ps 62, 6 : L'âme remplie et saturée
Des délices de ta Maison,
Et la langue comme enivrée
Et de louange et d'oraison.
Ps 62, 7 : Ce n'est pas assez que ma bouche
Proclame tes Bontés sans fin ;
Je m'en ressouviens sur ma couche,
Et pense à Toi jusqu'au matin.
Ps 62, 8 : Ne suis-je pas sous Ta tutelle,
Et n'es-Tu pas mon Défenseur ?
C'est donc à l'ombre de Ton aile
Que se réjouira mon cœur.
Ps 62, 9 : Mon âme, à Te suivre attachée,
Du sentier ne s'écarte pas ;
Et, pour tant d'autres yeux cachée,
Ta droite a soutenu mes pas.
Ps 62, 10 : Ils avaient cherché ma ruine ;
Mais ils conspirèrent en vain ;
Et ta Sentence leur destine
Les gouffres de Ton souterrain.
Ps 62, 11 : Livrés à la main de l'épée
Au pied même de leurs remparts,
Leur race infâme est extirpée
Et donnée en proie aux renards.
Ps 62, 12 : Mais le Roi, par une victoire
Dont il Te reporte l'honneur,
Couvert des rayons de ta Gloire,
Se réjouit dans le Seigneur.
Le peuple nage dans l'ivresse,
Et vante la fidélité
Dont les efforts et la sagesse
Ont fait taire l'iniquité.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 62 (AELF) et son Antienne psalmodiés par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :
Antienne : « Je T'ai contemplé au Sanctuaire, j'ai vu ta Force et ta Gloire. Ton Amour vaut mieux que la vie, Alléluia, Alléluia, Alléluia ! »
Ps 62, 2 : Dieu, Tu es mon Dieu, je Te cherche dès l'aube : mon âme a soif de Toi ; après Toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau.
Ps 62, 3 : Je T'ai contemplé au Sanctuaire, j'ai vu ta Force et ta Gloire.
Ps 62, 4 : Ton Amour vaut mieux que la vie : Tu seras la louange de mes lèvres !
Ps 62, 5 : Toute ma vie je vais Te bénir, lever les mains en invoquant ton Nom.
Ps 62, 6 : Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta Louange.
Ps 62, 7 : Dans la nuit, je me souviens de Toi et je reste des heures à Te parler.
Ps 62, 8 : Oui, Tu es venu à mon secours : je crie de joie à l'ombre de Tes ailes.
Ps 62, 9 : Mon âme s'attache à Toi, Ta main droite me soutient.
Ps 62, 10 : Mais ceux qui pourchassent mon âme, qu'ils descendent aux profondeurs de la terre,
Ps 62, 11 : Qu'on les passe au fil de l'épée, qu'ils deviennent la pâture des loups !
Ps 62, 12 : Et le roi se réjouira de son Dieu. Qui jure par Lui en sera glorifié, tandis que l'homme de mensonge aura la bouche close !
Rendons Gloire au Père Tout Puissant, à son Fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 62 « Dieu, c'est Toi mon Dieu, je Te cherche, mon âme a soif de Toi » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 62, 1 : Psaume de David lorsqu'il était dans le désert d'Idumée.
Ps 62, 2 : Dieu, c'est Toi mon Dieu, je Te cherche, mon âme a soif de Toi, après Toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau.
Ps 62, 3 : Oui, au Sanctuaire je T'ai contemplé, voyant ta Puissance et ta Gloire.
Ps 62, 4 : Meilleur que la vie, ton Amour ; mes lèvres diront ton Éloge.
Ps 62, 5 : Oui, je veux Te bénir en ma vie, à ton Nom, élever les mains ;
Ps 62, 6 : Comme de graisse et de moelle se rassasie mon âme, lèvres jubilantes, louange en ma bouche.
Ps 62, 7 : Quand je songe à Toi sur ma couche, au long des veilles je médite sur Toi,
Ps 62, 8 : Toi qui fus mon secours, et je jubile à l'ombre de Tes ailes ;
Ps 62, 9 : Mon âme se presse contre Toi, Ta droite me sert de soutien.
Ps 62, 10 : Mais ceux qui poussent mon âme à sa perte, qu'ils descendent au profond de la terre !
Ps 62, 11 : Qu'on les livre au tranchant de l'épée, qu'ils deviennent la part des chacals !
Ps 62, 12 : Et le roi se réjouira en Dieu ; qui jure par Lui en tirera Louange quand les menteurs auront la bouche fermée.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.