Psaume 75 (74) - "Jugement total et universel" : Ps 75, 1-4 : Du maître de chant. "Ne détruis pas." Psaume. D'Asaph. Cantique. À toi nous rendons grâce, ô Dieu, nous rendons grâce, en invoquant ton nom, en racontant tes merveilles. "Au moment que j'aurai décidé, je ferai, moi, droite justice; la terre s'effondre et tous ses habitants; j'ai fixé, moi, ses colonnes.
Dans le psaume 75 (74 selon la numérotation greco-latine) attribué à Asaph, l'antienne du verset 2 introduit un oracle divin adressé aux impies et annonce leur jugement aux versets 3 à 6. Les versets suivants, 7 à 9, décrivent le jugement universel dont le juste se réjouit aux versets 10 et 11.
Le « Psaume 74 et son Antienne » psalmodié par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :
Antienne : « Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles »
Psaume 74 :
- A toi, Dieu, nous rendons grâce ; nous rendons grâce, et ton nom est proche : on proclame tes merveilles !
- « Oui, au moment que j'ai fixé, moi, je jugerai avec droiture. Que s'effondrent la terre et ses habitants, moi seul en ai posé les colonnes !
- « Aux arrogants, je dis : plus d'arrogance ! Et aux impies : ne levez pas votre front ! Ne levez pas votre front contre le ciel, ne parlez pas en le prenant de haut !
- Ce n'est pas du levant ni du couchant, ni du désert, que vient le relèvement. Non, c'est Dieu qui jugera : il abaisse les uns, les autres il les relève.
- Le Seigneur tient en main une coupe où fermente un vin capiteux ; il le verse, et tous les impies de la terre le boiront jusqu'à la lie.
- Et moi, j'annoncerai toujours dans mes hymnes au Dieu de Jacob : « je briserai le front des impies, et le front du juste s'élèvera ! »
Rendons gloire au Père tout puissant, à son fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 74 (75) en français (La Bible de Jérusalem, 1998) :
Ps 74, 1 : Du maître de chant. "Ne détruis pas." Psaume. D'Asaph. Cantique.
Ps 74, 2 : À toi nous rendons grâce, ô Dieu, nous rendons grâce, en invoquant ton nom, en racontant tes merveilles.
Ps 74, 3 : "Au moment que j'aurai décidé, je ferai, moi, droite justice;
Ps 74, 4 : la terre s'effondre et tous ses habitants; j'ai fixé, moi, ses colonnes.
Ps 74, 5 : "J'ai dit aux arrogants : Pas d'arrogance ! aux impies : Ne levez pas le front,
Ps 74, 6 : ne levez pas si haut votre front, ne parlez pas en raidissant l'échine."
Ps 74, 7 : Car ce n'est plus du levant au couchant, ce n'est plus au désert des montagnes
Ps 74, 8 : qu'en vérité, Dieu le juge, abaisse l'un ou élève l'autre
Ps 74, 9 : Yahvé a en main une coupe, et c'est de vin fermenté qu'est rempli le breuvage; il en versera, ils en suceront la lie, ils boiront, tous les impies de la terre.
Ps 74, 10 : Et moi, j'annoncerai à jamais, je jouerai pour le Dieu de Jacob;
Ps 74, 11 : je briserai la vigueur des impies; et la vigueur du juste se dressera.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 74 (75) en français (AELF : Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones) :
Ps 74, 02 : A toi, Dieu, nous rendons grâce ; + nous rendons grâce, et ton nom est proche : on proclame tes merveilles !
Ps 74, 03 : « Oui, au moment que j'ai fixé, moi, je jugerai avec droiture.
Ps 74, 04 : Que s'effondrent la terre et ses habitants : moi seul en ai posé les colonnes !
Ps 74, 05 : « Aux arrogants, je dis : Plus d'arrogance ! et aux impies : Ne levez pas votre front !
Ps 74, 06 : Ne levez pas votre front contre le ciel, ne parlez pas en le prenant de haut ! »
Ps 74, 07 : Ce n'est pas du levant ni du couchant, ni du désert, que vient le relèvement.
Ps 74, 08 : Non, c'est Dieu qui jugera : il abaisse les uns, les autres il les relève.
Ps 74, 09 : Le Seigneur tient en main une coupe où fermente un vin capiteux ; il le verse, et tous les impies de la terre le boiront jusqu'à la lie.
Ps 74, 10 : Et moi, j'annoncerai toujours dans mes hymnes au Dieu de Jacob : +
Ps 74, 11 : « Je briserai le front des impies, * et le front du juste s'élèvera ! »
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 74 (75) en latin (La Vulgate) :
Ps 74, 01 : In finem ne corrumpas psalmus Asaph cantici
Ps 74, 02 : Confitebimur tibi Deus confitebimur et invocabimus nomen tuum narrabimus mirabilia tua
Ps 74, 03 : cum accepero tempus ego iustitias iudicabo
Ps 74, 04 : liquefacta est terra et omnes qui habitant in ea ego confirmavi columnas eius diapsalma
Ps 74, 05 : dixi iniquis nolite inique facere et delinquentibus nolite exaltare cornu
Ps 74, 06 : nolite extollere in altum cornu vestrum nolite loqui adversus Deum iniquitatem
Ps 74, 07 : quia neque ab oriente neque ab occidente neque a desertis montibus
Ps 74, 08 : quoniam Deus iudex est hunc humiliat et hunc exaltat
Ps 74, 09 : quia calix in manu Domini vini meri plenus mixto et inclinavit ex hoc in hoc verum fex eius non est exinanita bibent omnes peccatores terrae
Ps 74, 10 : ego autem adnuntiabo in saeculum cantabo Deo Iacob
Ps 74, 11 : et omnia cornua peccatorum confringam et exaltabuntur cornua iusti
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto. Sicut erat in principio, et nunc, et semper, et in saecula saeculorum. Amen.
Sermon de Saint Augustin sur le Psaume 74 : « Le Christ est mort pour nous, pécheurs » :
Notre vie est réussie pourvu que nous pratiquions ce que nous entendons et chantons. Entendre, c'est ensemencer ; pratiquer, c'est faire porter du fruit à la semence. J'en avais déjà précédemment averti votre charité : n'entrez pas à l'église sans porter du fruit, ce qui arrive lorsque l'on entend des paroles aussi bonnes sans agir bien. Car, ainsi que dit l'Apôtre, c'est par sa Grâce que nous sommes sauvés ; cela ne vient pas de nos actes, il n'y a pas de quoi s'en vanter ; oui, c'est par sa Grâce que nous sommes sauvés. Cela n'a pas été précédé par une vie méritoire que Dieu aurait aimée, et qui Lui aurait fait dire : Venons en aide à ces hommes, car ils mènent une vie excellente.
Notre vie Lui déplaisait, tout ce que nous faisions Lui déplaisait, mais non pas ce que Lui-même a fait en nous. Par conséquent, Il condamnera ce que nous avons fait, et Il sauvera ce que Lui-même a fait.
Donc, nous n'étions pas bons. Et Dieu a eu pitié de nous ; Il a envoyé son Fils, qui mourrait non pour des bons mais pour des méchants, non pour des justes mais pour des impies. En effet, le Christ est mort pour des impies. Et quelle est la suite du texte ? Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile, peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien. On peut trouver peut-être quelqu'un qui ait le courage de mourir pour un homme de bien. Mais pour un injuste, pour un impie, pour un criminel, qui donc voudrait mourir, sinon le Christ seul, Lui qui est tellement juste qu’Il justifie même les injustes ?
Nous n'avions donc, mes frères, aucune œuvre bonne ; toutes nos œuvres étaient mauvaises. Alors que les hommes agissaient ainsi, la Miséricorde de Dieu ne les a pas abandonnés. Et Dieu a envoyé son Fils pour qu’Il nous rachète, non à prix d'or ou d'argent, mais au prix de son Sang répandu. Il a été l’Agneau sans tâche conduit à l'abattoir pour les brebis tâchées (si du moins elles étaient seulement tâchées et non pas profondément viciées !) Nous avons donc reçu cette Grâce. Vivons d'une manière qui en soit digne, pour ne pas Lui faire injure. Un si grand Médecin est venu à nous, Il a fait partir tous nos péchés. Si nous voulons retomber malades, nous nuirons à nous-mêmes, et en outre nous serons ingrats envers le Médecin.
Suivons donc Ses chemins, ceux qu’Il nous a montrés, surtout le chemin d'humilité qu’Il est devenu pour nous. En effet, Il nous a montré le chemin de l'humilité par Ses enseignements, et Il l'a réalisé en souffrant pour nous. Le Verbe s'est fait chair et a fait Sa demeure parmi nous afin de pouvoir mourir, Lui qui ne pouvait pas mourir. L'immortel a adopté la mortalité afin de mourir pour nous et, par Sa mort, de tuer notre mort.
Voilà ce que le Seigneur a fait, ce qu’Il nous a donné. Grand, Il s'est abaissé ; abaissé, Il a été tué ; tué, mais aussi ressuscitant et élevé dans les hauteurs, afin de ne pas nous abandonner, morts, au séjour des morts. Il voulait au contraire nous faire monter en Lui, lors de la Résurrection des morts, nous que, naguère, Il a fait monter en nous donnant la foi et la profession de foi qui rendent justes. Donc, Il nous a enseigné le chemin de l'abaissement. Si nous gardons ce chemin, nous rendrons grâce au Seigneur, car ce n'est pas sans motif que nous chantons : Nous Te rendrons grâce, Seigneur, nous Te rendrons grâce, et nous invoquerons ton Nom.
Saint Augustin (354-430)