« Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra ! Quoniam elevata est magnificentia tua super cælos »
« Seigneur, notre Maître, que votre Nom est admirable dans toute la terre ! Car votre Magnificence est élevée au-dessus des Cieux »
La Sainte Tradition de l’Église Catholique a conservée le Psaume 8 à l’Office de l’Ascension à cause du verset 2 ci-dessus ; à la Fête du Saint Nom de Jésus, la première Antienne de Matines est formée du verset 1 ; à l’Office des Saints Anges aux Fêtes des Saints Martyrs et des Saints Confesseurs. Le Psaume 8 est une Hymne de louange de Dieu et des merveilles de la création que nous retrouvons aux versets 5 à 7 dans l'Épître de Saint Paul aux Hébreux. Enfin, dans la Liturgie des Heures, le Psaume VIII est récité aux Laudes le samedi de la deuxième (II) et quatrième semaine (IV).
Le Psaume 8, attribué à David, apparaît aussi dans la nouvelle Liturgie Eucharistique de Vatican II : on le trouve à la Fête de la Trinité lors de l'année C. En semaine, il est proposé le jeudi de l'Octave de Pâques, le premier mardi du Temps Ordinaire, le 5ème mardi du Temps Ordinaire, et le 28ème samedi du Temps Ordinaire.
Le Psaume VIII en latin « Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra ! » (Vulgate) :
Ps. VIII, 1 : In finem, pro torcularibus, Psalmus David.
Ps. VIII, 2 : Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra ! Quoniam elevata est magnificentia tua super cælos.
Ps. VIII, 3 : Ex ore infantium et lactentium perfecisti laudem propter inimicos tuos, ut destruas inimicum et ultorem.
Ps. VIII, 4 : Quoniam videbo cælos tuos, opera digitorum tuorum, lunam et stellas quæ tu fundasti :
Ps. VIII, 5 : Quid est homo, quod memor es ejus ? Aut filius hominis, quoniam visitas eum ?
Ps. VIII, 6 : Minuisti eum paulo minus ab angelis ; gloria et honore coronasti eum,
Ps. VIII, 7 : Et constituisti eum super opera manuum tuarum.
Ps. VIII, 8 : Omnia subjecisti sub pedibus ejus, oves et boves universas, insuper et pecora campi ;
Ps. VIII, 9 : Volucres cæli, et pisces maris, qui perambulant semitas maris.
Ps. VIII, 10 : Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra !
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.
« Ce Psaume VIII, qui finit comme il a commencé, nous apprend que nous devons commencer et finir notre vie, nos années, nos mois, nos journées, nos heures, toutes nos actions, par admirer et adorer la Grandeur de Dieu, et que nous devons terminer toutes nos prières en jetant nos regards sur Jésus-Christ » (Dugnet)
Le Psaume 8 en français « Seigneur, notre Maître, que votre Nom est admirable dans toute la terre ! » (Vulgate) :
Ps 8, 1 : Psaume de David pour la Fin sur les pressoirs.
Ps 8, 2 : Seigneur, notre Maître, que votre Nom est admirable dans toute la terre ! Car votre Magnificence est élevée au-dessus des Cieux.
Ps 8, 3 : De la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle, Vous avez tiré une louange parfaite contre Vos adversaires, pour détruire l'ennemi et celui qui veut se venger.
Ps 8, 4 : Quand je considère vos Cieux, Œuvre de Vos doigts, la lune et les étoiles que Vous avez créées,
Ps 8, 5 : Je m'écrie : qu'est-ce que l'homme, pour que Vous Vous souveniez de lui ? Ou le fils de l'homme, pour que Vous le visitiez ?
Ps 8, 6 : Vous ne l'avez mis qu'un peu au-dessous des Anges ; Vous l'avez couronné de Gloire et d'Honneur,
Ps 8, 7 : Et Vous l'avez établi sur les Œuvres de Vos mains.
Ps 8, 8 : Vous avez mis toutes choses sous ses pieds, toutes les brebis et tous les bœufs, et même les animaux des champs ;
Ps 8, 9 : Les oiseaux du ciel, et les poissons de la mer, qui parcourent les sentiers de l'océan.
Ps 8, 10 : Seigneur, notre Maître, que votre Nom est admirable dans toute la terre !
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
« Après avoir chanté avec le Psalmiste la royauté de l’homme sur la création, il faut que nous nous hâtions d’en rapporter toute la Gloire au Dieu de qui nous la tenons : Seigneur, Notre Seigneur, que votre Nom est admirable dans toute la terre ! » (P. Hugueny)
Le Psaume 8 « Seigneur, notre souverain Maître, qu'Il est admirable, ton Nom ! » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps. 8, 1 : Psaume de David pour la Fin sur les pressoirs.
Ps. 8, 2 : Seigneur, notre souverain Maître,
Qu'Il est admirable, ton Nom !
Il est partout, le Nom de l'Être,
Un sujet d'admiration ;
Le grand Nom de l'Être suprême
Qui trône, à jamais Glorieux,
Le front ceint du vrai diadème,
Par delà tous les cieux des Cieux.
Ps. 8, 3 : Mais ta Louange la plus belle
Sort de la bouche des enfants,
Et des petits à la mamelle,
De ton Triomphe triomphants ;
Pour confondre Tes adversaires,
Pour anéantir l'ennemi,
Et le vengeur, et ces colères
Dont en vain il aura frémi.
Ps. 8, 4 : Si je contemple l'étendue
De tes Cieux, l'Œuvre de Tes doigts ;
La lune y roulant suspendue,
Les astres qu'affermit Ta voix ;
Ps. 8, 5 : Qu'est-ce que l'homme, m'écrié-je,
Que Tu te souviennes de lui ?
L'homme, avec les maux son cortège,
Que tu visites son abri ?
Ps. 8, 6 : Quelque temps, au-dessous des Anges,
A vivre par Toi destiné,
Tu l'as de grâce et de louanges
De gloire et d'honneur Couronné.
Ps. 8, 7 : Tu fais que partout on le craigne
En légitime souverain,
Et Tu veux Toi-même qu'il règne
Sur les Ouvrages de Ta main.
Ps. 8, 8 : A ses pieds courbant la nature,
Tu lui soumets les animaux,
Et ceux qui peuvent faire injure,
Et ceux des paisibles troupeaux ;
Ps. 8, 9 : Et ceux du fleuve aux claires ondes,
Et ceux des campagnes de l'air,
Et les phalanges vagabondes
Des sentiers obscurs de la mer.
Ps. 8, 10 : Seigneur, notre souverain Maître,
Qu'Il est admirable, ton Nom !
Il est partout, le Nom de l'Être,
Un sujet d'admiration.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Ce Psaume 8, selon le sentiment des plus savants interprètes, appuyé sur la Sainte Écriture, regarde principalement la Personne de Jésus-Christ Ressuscité, en qui Dieu a fait éclater toute la Magnificence de sa Grandeur ; quoi qu'il puisse aussi s'expliquer de l'homme.
Le Psaume 8 « Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton Nom par toute la terre ! » (AELF) :
Ps 8, 1 : Psaume de David pour la Fin sur les pressoirs.
Ps 8, 2 : Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton Nom par toute la terre ! Jusqu'aux cieux, ta Splendeur est chantée
Ps 8, 3 : Par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que Tu opposes à l'adversaire, où l'ennemi se brise en sa révolte.
Ps 8, 4 : A voir ton Ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que Tu fixas,
Ps 8, 5 : Qu'est-ce que l'homme pour que Tu penses à lui, le fils d'un homme, que Tu en prennes souci ?
Ps 8, 6 : Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu, le couronnant de gloire et d'honneur ;
Ps 8, 7 : Tu l'établis sur les œuvres de tes mains, Tu mets toute chose à ses pieds :
Ps 8, 8 : Les troupeaux de bœufs et de brebis, et même les bêtes sauvages,
Ps 8, 9 : Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui va son chemin dans les eaux.
Ps 8, 10 : Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton Nom par toute la terre !
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 8 « Yahvé, notre Seigneur, qu'il est puissant ton Nom par toute la terre ! » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 8, 1 : Psaume de David pour la Fin sur les pressoirs.
Ps 8, 2 : Yahvé, notre Seigneur, qu'il est puissant ton Nom par toute la terre ! Lui qui redit ta Majesté plus haute que les Cieux
Ps 8, 3 : Par la bouche des enfants, des tout petits, Tu L'établis, lieu fort, à cause de Tes adversaires pour réduire l'ennemi et le rebelle.
Ps 8, 4 : A voir ton Ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles, que Tu fixas,
Ps 8, 5 : Qu'est donc le mortel, que Tu t'en souviennes, le fils d'Adam, que Tu le veuilles visiter ?
Ps 8, 6 : A peine le fis-Tu moindre qu'un dieu ; Tu le couronnes de gloire et de beauté,
Ps 8, 7 : Pour qu'il domine sur l'Œuvre de tes mains ; tout fut mis par Toi sous ses pieds,
Ps 8, 8 : Brebis et bœufs, tous ensemble, et même les bêtes des champs,
Ps 8, 9 : L'oiseau du ciel et les poissons de la mer, quand il va par les sentiers des mers.
Ps 8, 10 : Yahvé, notre Seigneur, qu'il est puissant ton Nom par toute la terre !
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Commentaire de Saint Augustin sur le Psaume 8 de David sur les pressoirs : « LE PRESSOIR DE L’ÉGLISE » :
La grappe de raisin contient le vin et le marc : le marc formé des enveloppes a été nécessaire pour amener le vin à maturité ; le pressoir le sépare de cette enveloppe protectrice. Telle est l’œuvre de l’Eglise qui nourrit les petits du lait de la doctrine jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes et prennent la solide nourriture des parfaits.
1. La teneur du psaume 8 ne nous laisse rien voir à propos de ces pressoirs qui lui servent de titre, ce qui nous montrerait que souvent l’Ecriture nous désigne le même objet sous des figures multiples et variées. Nous pouvons donc, sous la dénomination de pressoirs, entendre l’Eglise, par la même raison qui nous l’a fait voir sous la figure d’une aire ; car l’aire ou le pressoir, n’ont d’autre objet que d’ôter au blé ou au raisin ces enveloppes dont ils avaient besoin pour naître, pour croître et pour arriver à la maturité de la moisson ou de la vendange. Ces enveloppes ou ces soutiens sont, pour le blé, la paille dont il est dépouillé dans l’aire, et pour le vin, les grappes dont on l’extrait au pressoir. Il en est de même dans l’Eglise. Les bons y sont mêlés à la foule des hommes terrestres, mélange qui leur est nécessaire, et sans lequel ils ne pourraient naître, ni devenir aptes à la parole de Dieu; et les ministres de l’Eglise travaillent à les séparer de cette foule au moyen d’un amour spirituel. Ainsi en agissent aujourd’hui les bons qui mettent l’intervalle, non des lieux, mais de l’amour, entre eux et les méchants, bien que, selon le corps, ils soient présents avec eux dans les mêmes églises. Un autre temps viendra où le froment sera séparé pour les greniers et le vin pour les celliers du Père céleste, selon le mot de l’Evangile : « Il amassera le froment pour ses greniers, et jettera la paille au feu inextinguible (Luc III, 17) ». La même pensée peut s’exprimer par cette autre comparaison : Il mettra son vin en réserve dans ses celliers et jettera le marc aux animaux ; et le ventre des animaux pourrait être comparé aux gouffres de l’enfer.
2. On peut encore entendre les pressoirs d’une autre manière, mais en les regardant toujours comme figure de l’Eglise. Le Verbe divin aurait pour emblème le raisin ; car on voit dans cette grappe suspendue au bois, que les émissaires d’Israël rapportaient de la terre promise (Nomb. XIII, 24), une figure de Jésus crucifié. Alors, quand le Verbe divin a besoin d’emprunter le son de la voix pour arriver à l’oreille des auditeurs, l’intelligence de ce Verbe est au son de la voix, comme le vin doux est au marc qui le contient ; et cette grappe sacrée arrive à nos oreilles comme sous la violence des pressoirs. C’est là qu’elle se déchire ; et le son de la voix est pour les oreilles, tandis que le sens arrive dans la mémoire des auditeurs comme dans un réservoir, pour se déverser ensuite dans la règle des mœurs et dans les mouvements de notre âme, comme le vin coule de la cuve dans les celliers, où il prendra sa force en vieillissant, si la négligence ne le laisse pas aigrir. Car il s’est aigri chez les Juifs, qui ont abreuvé le Seigneur de ce vinaigre (Jean, XIX, 29). Au contraire, il aura de la douceur et de la force, le produit de cette vigne mystérieuse du Nouveau Testament que le Seigneur doit boire avec ses élus dans le royaume de son Père (Luc, XXII, 18).
3. Souvent encore, le nom de pressoir désigne le martyre ; car après avoir passé sous le pressoir de la persécution, les restes mortels de ceux qui ont donné leur vie pour Jésus-Christ sont jetés sur la terre comme le marc, tandis que les âmes ont pris leur essor pour le repos de l’éternel séjour. Mais ce sens figuratif ne s’éloigne point des fruits que produit l’Eglise. Le nom de pressoir donné à ce psaume nous reporte donc à l’établissement de l’Eglise, alors que le Seigneur ressuscitait pour monter au ciel. Ce fut alors qu’il envoya l’Esprit-Saint ; et les disciples qui en étaient remplis, prêchèrent avec confiance la parole de Dieu, et formèrent des Eglises.
4. C’est pourquoi il est dit avec raison : « Seigneur, notre Dieu, que votre nom est grand par toute la terre (Psaume 8, 2) ! » Mais comment ce nom est-il grand dans l’univers entier ? Et le Prophète répond : « C’est que votre magnificence est élevée au-dessus des cieux (Ibid.) ». Le sens serait alors : Seigneur, qui êtes notre Dieu, dans quelle admiration vous jetez les habitants de la terre ! Puisque, de votre abaissement en ce monde, vous avez fait éclater votre gloire par-dessus les cieux : pour ceux en effet qui vous voyaient monter au ciel, et pour ceux qui y croyaient, cette ascension montrait avec quelle puissance vous en étiez descendu.
5. C’est de la bouche des enfants nouveau-nés et à la mamelle, que vous avez tiré une louange parfaite, à l’encontre de vos ennemis (Psaume 8, 3) ». Par ces enfants nouveau-nés et à la mamelle, nous ne pouvons entendre que ceux dont l’Apôtre a dit : « Comme à des enfants en Jésus-Christ, je vous ai donné du lait et non des viandes solides (I Cor. III, 2) ». Ils étaient figurés par ces autres enfants qui précédaient Jésus-Christ en chantant ses louanges, et en faveur desquels Jésus cita ce passage dans sa réponse aux Juifs qui le pressaient de leur imposer silence : « N’avez-vous donc point lu cette parole, dit le Sauveur : C’est de la bouche des enfants nouveau nés et à la mamelle, que vous avez tiré une louange parfaite (Matt. XXI, 16) ? » Il a raison de ne point dire seulement : « Vous avez tiré votre louange » ; mais, « une louange parfaite ». Car il y a des fidèles dans l’Eglise, qui ont quitté le lait pour une nourriture plus solide, et c’est d’eux que parle saint Paul quand il dit : « Nous prêchons aux parfaits la sagesse divine (Cor. II, 6) » mais ils ne sont pas seuls pour former l’Eglise, car s’ils étaient seuls, Dieu abandonnerait la faiblesse humaine. Or, c’est par égard pour cette faiblesse, qu’il veut donner pour nourriture, à ceux qui sont incapables de comprendre les choses spirituelles et éternelles, la foi historique de tout ce qui s’est accompli dans le temps, depuis les Patriarches et les Prophètes, par celui qui est l’incomparable puissance et la sagesse de Dieu, et particulièrement dans le mystère de l’Incarnation. Quiconque y adhère par la foi y trouve le salut, lorsque, entraîné par cette autorité, il se soumet aux préceptes qui le purifient, s’enracine solidement la charité, devient capable de courir avec les saints, non plus comme l’enfant qui a besoin de lait, mais comme le jeune homme qui prend une nourriture solide, et peut comprendre la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur, connaître même l’amour de Jésus-Christ pour nous, qui surpasse toute connaissance (Eph. III, 18, 19).
6. « C’est de la bouche des enfants nouveau-nés et à la mamelle, que vous avez tiré une louange parfaite, à cause de vos ennemis ». Par ennemis de ce qu’a fait Jésus, et Jésus crucifié, nous devons entendre en général, tous ceux qui défendent de croire à l’inconnu, et qui nous promettent une connaissance claire. Telle est la conduite des hérétiques et de ceux que leurs superstitions idolâtres ont fait appeler philosophes : non qu’il soit mauvais de promettre la science, mais ils veulent écarter la foi qui est l’échelle salutaire et indispensable pour nous élever à une certitude dont l’objet ne peut être que les choses éternelles. Cette négligence d’un moyen si utile et si nécessaire nous prouve à elle seule, qu’ils n’ont point cette science promise au mépris de la foi. « C’est donc de la bouche des enfants nouveau-nés et à la mamelle, Seigneur, que vous avez tiré une louange parfaite », en nous disant par votre Prophète : « Si vous ne croyez, vous ne comprendrez point (Isa. VII, 9, suiv. les LXX.) », et en nous disant vous-même : « Bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui l’ont cru (Jean, XX, 29). A cause de vos ennemis », de ces mêmes hommes à l’occasion desquels vous avez dit : « Je vous rends grâces, Dieu du ciel et de la terre, qui avez dérobé ces mystères aux sages, pour les révéler aux petits (Matt. XI, 25) ». Le Seigneur les appelle sages, non qu’ils le soient en effet, mais parce qu’ils croient l’être. « Afin de détruire l’ennemi et le défenseur (Psaume 8, 3) ». Quel ennemi, sinon l’hérétique, à la fois ennemi et défenseur de la foi chrétienne, qu’il attaque, et que néanmoins il paraît défendre ? On pourrait encore appeler ennemis et défenseurs, les philosophes du siècle : car le Fils de Dieu est la force et la sagesse de Dieu, qui éclaire tous ceux que la vérité a rendus sages. Or, ces philosophes, ainsi nommés parce qu’ils font profession d’aimer la sagesse, paraissent la défendre, bien qu’ils en soient les ennemis, puisqu’ils ne cessent de prêcher des superstitions dangereuses, et de porter les hommes au culte des éléments de ce monde.
7. « Pour moi, je considère vos cieux, l’ouvrage de vos doigts (Psaume 8, 4) ». Nous lisons que Dieu écrivit la loi de son doigt, pour la donner à Moïse, son saint et fidèle serviteur (Exod. XXXI, 18), et dans ce doigt de Dieu, beaucoup d’interprètes voient l’Esprit-Saint. Si donc par les doigts de Dieu, nous pouvons entendre aussi les ministres remplis de 1’Esprit-Saint, parce que c’est lui qui agit en eux : comme ce sont eux qui nous ont préparé toutes les divines Ecritures, il nous est permis aussi d’entendre par les cieux les livres de l’un et de l’autre Testament. Il est dit aussi de Moïse, que les mages de Pharaon, voyant qu’il les surpassait, s’écrièrent : « Celui-ci est le doigt de Dieu (Id. VIII, 19) ». Quoique cette expression d’Isaïe : « Le ciel sera replié comme un livre (Isa. XXXIV, 4) », s’applique au ciel éthéré, on peut très bien l’entendre encore dans le sens allégorique des livres de l’Ecriture. « Pour moi donc, je considère les cieux qui sont l’ouvrage de vos mains », c’est-à-dire, je lirai, je comprendrai ces Ecritures, que vous avez écrites par vos ministres, que dirigeaient l’Esprit-Saint.
8. On peut donc aussi voir les livres saints, dans ces cieux dont il disait auparavant : « Votre magnificence est élevée au-dessus des cieux », ce qui signifiait : Parce que votre magnificence est plus élevée que les cieux, et qu’elle surpasse toutes les paroles des Ecritures ; voilà que vous avez tiré de la bouche des enfants nouveau-nés et à la mamelle, la louange la plus parfaite, en contraignant à commencer par croire aux saintes Ecritures, ceux qui désirent arriver à la connaissance de votre grandeur; et cette grandeur est bien au-dessus des Ecritures, puisqu’elle surpasse tous les efforts et toutes les expressions du langage. Dieu donc a voulu abaisser les Ecritures jusqu’au niveau des enfants nouveau-nés et à la mamelle, comme l’a dit un autre psaume : «Il a abaissé les cieux et il est descendu (Ps. XVII, 19) » : et il l’a fait à cause de ses ennemis, qui détestent la croix de Jésus-Christ, et dont les discours orgueilleux ne peuvent même, en disant la vérité, devenir utiles aux enfants nouveau-nés et à la mamelle. C’est ainsi qu’est détruit l’ennemi et le défenseur, qui veut défendre tantôt la sagesse, tantôt le nom du Christ, et qui attaque néanmoins la vérité dont il garantit la prompte intelligence, puisqu’il ruine la foi qui en est la base. On peut le convaincre encore de ne posséder point la vérité, puisqu’en ruinant la foi qui est l’échelle pour y arriver, il prouve qu’il en ignore le chemin. Si donc on veut détruire ce téméraire, cet aveugle prometteur de la vérité, qui en est à la fois l’ennemi et le défenseur, il faut regarder les cieux, l’ouvrage des doigts de Dieu, c’est-à-dire comprendre les saintes Ecritures qui s’abaissent jusqu’à cette lenteur des enfants qu’elles nourrissent d’abord par l’humble croyance des faits historiques accomplis pour notre salut, qu’elles fortifient ensuite jusqu’à les élever à la sublime intelligence des vérités éternelles. Ces cieux donc, ou les livres saints, sont l’ouvrage des doigts de Dieu, puisqu’ils sont écrits par le Saint-Esprit qui animait les saints et agissait en eux. Pour ceux qui ont cherché leur gloire plutôt que le salut des hommes, ils ont parlé sans l’Esprit-Saint, en qui sont les entrailles de la divine miséricorde.
9. « Je verrai donc les cieux, l’ouvrage de vos doigts, la lune et les étoiles que vous avez établies (Psaume 8, 4). C’est dans le ciel que sont établies la lune et les étoiles; parce que l’Eglise universelle, souvent désignée par la lune, et les églises particulières, que désignerait, selon moi, la dénomination d’étoiles, sont basées sur les saintes Ecritures, que nous avons reconnues dans la dénomination des cieux. Dans un autre psaume, nous verrons plus à propos comment le nom de lune convient à l’Eglise, en expliquant cette parole: « Les pécheurs ont bandé leur arc pour percer, dans l’obscurité de la lune, les hommes au cœur droit (Id. X, 3 ) ».
10. « Qu’est-ce que l’homme pour que vous vous souveniez de lui, ou le fils de l’homme pour que vous le visitiez (Psaume 8, 5) ? » On peut se demander quelle est la différence entre l’homme et le fils de l’homme ; car s’il n’y en avait aucune, le Prophète n’aurait pas dit avec la disjonctive : « L’homme ou le fils de l’homme ». Si le Prophète avait dit : « Qu’est-ce que l’homme pour que vous vous souveniez de lui, et le fils de l’homme pour que vous le visitiez ? il semblerait faire une répétition du mot homme ». Mais en disant : « L’homme, ou le fils de l’homme », il montre qu’il met entre ces deux expressions une différence. Retenons bien d’abord que tout fils de l’homme est un homme, bien que tout homme ne soit point fils de l’homme ; car Adam est un homme sans être fils de l’homme, Il est donc bien de remarquer ici quelle est la différence entre l’homme et le fils de l’homme : et alors ceux qui portent l’image de l’homme terrestre qui n’est point fils de l’homme, sont désignés par le nom d’hommes, tandis que l’on appellerait fils de l’homme, ceux qui portent l’image de l’homme céleste (I Cor. XV, 49). L’homme terrestre, c’est le vieil homme, tandis qu’on appelle homme nouveau (Eph. IV, 22) l’homme céleste. Mais l’homme nouveau provient du vieil homme, puisque la régénération spirituelle ne s’opère que par le changement de notre vie terrestre et mondaine ; et c’est ce qui le fait appeler fils de l’homme. Ici donc l’homme est terrestre, le fils de l’homme est céleste ; le premier est loin de Dieu, tandis que l’autre est devant lui ; alors il se souvient de l’un qui est à une longue distance, et il visite l’autre en l’éclairant à la lumière de sa face. Car « le salut est loin des pécheurs (Ps. CXVIII, 155), et sur nous, ô Dieu, est empreinte la lumière de votre face (Id. IV, 7) ». Ainsi encore, dans un autre psaume, le Prophète associe les hommes aux animaux, dit que Dieu les sauve avec les bêtes de somme, non sans doute en leur communiquant sa lumière intérieure, mais par une extension de sa miséricorde qui descend avec bonté jusqu’aux dernières créatures : car Dieu sauve les hommes charnels comme il sauve les animaux; mais il sépare les fils des hommes, de ces hommes qu’il associait aux animaux ; il les proclame, bienheureux d’une manière plus relevée, et par l’effet de la vérité qui les éclaire, et de la source de vie qui se répand en eux. « Seigneur », dit-il, « vous sauverez les hommes et les animaux, selon que vous multipliez votre bienveillance, ô Dieu. Mais les enfants des hommes espéreront à l’ombre de vos ailes, ils seront enivrés de l’abondance des biens de votre maison, vous les abreuverez au torrent de vos délices. Car c’est en vous qu’est la source de la vie, et dans votre lumière nous verrons la lumière. Etendez votre miséricorde à ceux qui vous connaissent (Id. XXXV, 7-11). Ainsi, le Seigneur dans sa bonté se souvient de l’homme, comme il se souvient des animaux, car cette bonté s’étend jusqu’à ceux qui sont éloignés de lui ; mais il visite le fils de l’homme quand il étend sur lui sa miséricorde pour le couvrir comme de ses ailes, quand il l’éclaire à la splendeur de sa propre lumière, l’abreuve de ses délices, l’enivre de l’abondance de sa maison, et lui fait oublier les misères et les égarements de sa vie passée. C’est ce fils de l’homme, ou cet homme nouveau, qu’enfante avec douleur et gémissement la pénitence du vieil homme. Cet homme, quoique nouveau, s’appelle néanmoins charnel, tant qu’il est nourri de lait : « Je n’ai pu », dit l’Apôtre, « vous parler comme à des hommes spirituels, mais seulement comme à des hommes charnels ». Et pour leur montrer qu’ils sont régénérés en Jésus-Christ, il ajoute : « Je vous ai traités comme de petits enfants en Jésus-Christ, vous donnant du lait, non une nourriture solide (I Cor. III, 1-3) ». Pour cet homme nouveau, retombé dans sa première vie, ce qui arrive souvent, c’est qu’il encourt le reproche d’être homme : « N’êtes-vous pas des hommes », dit saint Paul, « et ne marchez-vous pas tout à fait comme des hommes (Id. 3) ? »
11. Le fils de l’homme a donc été visité tout d’abord dans la personne de cet Homme-Dieu, né de la vierge Marie. L’infirmité de cette chair, que daigna porter la Sagesse divine, et les ignominies de la Passion, ont fait dire au Prophète : « Vous l’avez rendu quelque peu inférieur aux anges (Psaume 8, 6) ». Puis il se hâte de marquer la Gloire de sa Résurrection et de son Ascension : « Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur, en l’établissant sur toutes les œuvres de vos mains (Id. 7) ». Comme les anges sont aussi l’œuvre des mains de Dieu, nous croyons que le Fils unique de Dieu est au-dessus des anges, comme nous croyons qu’il n été quelque peu inférieur aux anges, dans les ignominies de sa naissance temporelle et de sa passion.
l2. « Vous avez mis tout à ses pieds (Psaume 8, 8) ». Tout, dit le Prophète, sans exception; et afin qu’on ne pût entendre ces paroles dans un autre sens, l’Apôtre veut que la foi les accepte ainsi, quand il dit : « Excepté celui-là seul qui lui a tout assujetti (I Cor. XV, 27). Il s’appuie, dans l’Epître aux Hébreux, sur le témoignage de ce Psaume, quand il nous ordonne de croire que tout est soumis à Jésus-Christ (Héb. II, 8), sans aucune exception. Toutefois le Prophète ne paraît pas beaucoup ajouter, quand il énumère « toutes les brebis, les bœufs, et même les bêtes sauvages ; les oiseaux du ciel, les poissons de la mer qui se promènent dans ses sentiers (Psaume 8, 9) ». Il paraît négliger les Vertus, les Puissances, et toutes les armées angéliques, négliger même les hommes, pour soumettre à Jésus-Christ les animaux : à moins que par les bœufs et les brebis, nous n’entendions les âmes saintes, qui produisent les fruits de l’innocence, ou qui travaillent à rendre la terre fertile, c’est-à-dire à obtenir des hommes terrestres une régénération dans les biens spirituels. Par ces âmes saintes, nous devons donc entendre non-seulement les hommes, mais aussi les anges, si nous voulons conclure de ce verset que tout est soumis à Jésus-Christ Notre-Seigneur. Car il n’y aura plus rien qui ne lui soit soumis, si les princes d’entre les esprits, pour ainsi parler, lui sont assujettis. Mais comment prouver que par brebis, on peut entendre les plus élevés en sainteté, non-seulement des hommes, mais encore des créatures angéliques ? Est-ce par ce que le Sauveur nous dit qu’il a laissé quatre-vingt-dix-neuf brebis sur les montagnes, ou dans les hauteurs des cieux, afin de descendre pour une seule (Matt. XVIII, 12 ; Luc, XV, 4) ? Par cette brebis tombée, si nous entendons la nature humaine déchue en Adam, parce que Eve avait été tirée de son côté (Gen. II, 22), ce qu’il n’est pas temps d’examiner ici pour le traiter d’une manière spirituelle, il ne reste plus pour les quatre-vingt-dix-neuf brebis, que des natures angéliques et non des âmes humaines. Quant aux bœufs, il est facile de les entendre des anges car si l’Ecriture désigne les hommes quand elle dit : « Vous ne lierez point la bouche au bœuf qui foule le grain (Deut. XXV, 4) », c’est que les hommes, en portant la parole de Dieu, sont des messagers comme les anges (Saint Augustin joue sur le mot Angelus, messager ; d’où evangelizare, porter la parole.) : combien nous sera-t-il plus facile de désigner sous la figure des bœufs, les anges eux-mêmes, ces messagers de la vérité, puisque les évangélistes qui partagent leur nom, sont désignés par les bœufs (I Cor. IX, 9 ; I Tim. V, 8) ? Donc, « vous lui avez assujetti toutes les brebis et tous les bœufs », c’est-à-dire toutes les créatures spirituelles ; et par là, nous comprenons aussi tous les hommes qui vivent saintement dans l’Eglise ou sous les pressoirs, et qui sont désignés maintenant sous la figure de la lune et des étoiles.
13. « Et même les animaux des champs ». Et même, n’est point inutile ici. D’abord, parce que ces troupeaux des champs peuvent s’entendre des brebis et des bœufs ; car si les chèvres sont les animaux des rochers et des lieux escarpés, les brebis et les bœufs seront les animaux des campagnes. Donc, après avoir énuméré « les brebis, les bœufs, et les animaux des champs », on peut fort bien se demander quels sont ces animaux des champs, puisque l’on peut désigner ainsi les brebis et les bœufs. Mais l’expression, « et même, insuper », nous force à y trouver je ne sais quelle différence ; et cette expression, « et même », embrasse non seulement les animaux des champs, mais les oiseaux du ciel, les poissons de la mer, qui parcourent les sentiers de l’abîme. Quelle est donc cette différence ? Rappelons-nous les pressoirs, où le vin est mêlé au marc, et l’aire qui contient la paille et le froment (Marc, III, 12), et les filets qui renferment de bons et de mauvais poissons (Matt. XIII, 47), et l’arche de Noé, qui abrite des animaux purs et des animaux impurs (Gen. VII, 8); et vous verrez que l’Eglise ici-bas, jusqu’au jour du jugement, renferme non-seulement des brebis et des bœufs, c’est-à-dire de saints laïques et de saints ministres, mais « encore des animaux des champs, des oiseaux du ciel, des poissons de la mer, qui parcourent les sentiers de l’abîme ». Ces animaux des champs figurent très bien les hommes qui mettent leur joie dans les voluptés charnelles, où ils n’ont rien d’escarpé, rien de fatigant à gravir. On peut appeler campagne, cette voie large qui conduit à la mort (Gen. IV, 8); Abel fut tué dans la campagne (Ps. XXXV, 7). Aussi devons-nous craindre qu’en descendant ces montagnes de la justice divine, dont le Prophète a dit : « Votre justice, ô Dieu, est comme les plus hautes montagnes », pour nous mettre à l’aise dans les faciles voluptés de la chair, nous ne soyons égorgés par le démon. Maintenant, dans ces oiseaux du ciel voyons les orgueilleux, dont il est dit « Ils opposent leur bouche au ciel (Id. LXXII, 9).Voyons-les s’élever à des hauteurs comme sur l’aile des vents, ceux qui disent : « Nous glorifierons notre parole, nos lèvres sont indépendantes, qui dominera sur nous (Ps. XI, 5) ? » Voyez encore dans les poissons de la mer, ces curieux qui parcourent sans cesse les sentiers de l’abîme, ou qui cherchent dans le gouffre du siècle les biens temporels : biens futiles, qui doivent périr aussi promptement que les sentiers tracés sur la mer disparaissent, quand l’eau se rejoint après avoir livré passage au vaisseau qui fuyait, ou à tout autre nageur. Le Prophète ne dit pas seulement qu’ils parcourent ces sentiers de l’abîme, mais qu’ils les parcourent sans cesse, perambulants, pour montrer leur infatigable obstination à rechercher des choses futiles et peu durables. Ces trois vices capitaux, la volupté charnelle, l’orgueil, la curiosité, renferment tous les péchés. Saint Jean me paraît les énumérer en disant : « Gardez-vous d’aimer le monde, car tout ce qui est dans le monde, est convoitise de la chair, convoitise des yeux, ambition du siècle (Jean, II 15, 16) ». C’est dans les yeux que règne la curiosité. Il est facile de voir à quoi se rapportent les autres convoitises. Telle fut aussi la triple tentation de l’Homme-Dieu, par la nourriture, ou l’appétit de la chair, quand le démon lui dit : « Faites que ces pierres se changent en pain (Matt. IV, 3) »; par la vaine gloire, alors qu’il le porta sur une haute montagne pour lui montrer et lui promettre tous les royaumes de la terre, s’il veut l’adorer ; par la curiosité, quand il lui suggéra de se précipiter du haut du temple, afin de voir si les anges le soutiendraient. Et comme cet ennemi ne put faire prévaloir aucune de ces suggestions, il est dit dans l’Evangile, « que Satan épuisa toute tentation (Luc, IV, 13) ». Dans le sens des pressoirs, tout est mis sous les pieds de Jésus-Christ, non-seulement le vin, mais le marc ; non-seulement les brebis et les bœufs, c’est-à-dire les âmes saintes des fidèles, soit dans le peuple chrétien, soit chez les ministres, mais encore les animaux de la volupté, les oiseaux de l’orgueil, les poissons de la curiosité. Or, ces sortes de pécheurs, nous en sommes témoins, sont dans l’Eglise confondus avec les bons et les saints. Que Dieu donc agisse dans son Eglise, qu’il sépare du marc le vin pur. Quant à nous, travaillons à devenir un vin excellent, à compter parmi les brebis et les bœufs ; mais ne figurons jamais, ni dans le marc de raisin, ni parmi les animaux des campagnes, ni parmi les oiseaux du ciel, ni parmi ces poissons de la mer toujours parcourant les sentiers de l’abîme. Toutefois ces animaux n’ont pas qu’une seule signification, et pourraient s’expliquer autrement ; cela dépend du lieu où ils se trouvent, et ailleurs ils ont une autre signification. Il est de règle que, dans les symboles, il faut examiner, d’après la pensée du texte, la signification d’une figure. Tel est l’enseignement du Christ et des Apôtres. Répétons donc le dernier verset, par lequel déjà le Prophète avait commencé, et disons : « Seigneur, notre Dieu, que votre nom est admirable sur toute la terre ! » Car, après avoir exposé le texte du psaume 8, il est bon d’en redire le premier verset qui en contient toute la pensée.
Saint Augustin (354-430)