home Les 150 psaumes Site-Catholique.fr
×

Psaume 80 - « Pour célébrer Saintement une grande Solennité Religieuse »


« Tressaillez d'allégresse en Dieu notre Protecteur ; chantez avec transport en l'Honneur du Dieu de Jacob »
« Exultate Deo adjutori nostro ; jubilate Deo Jacob »

Comme les premiers jours de chaque mois, et surtout du mois de Septembre, étaient destinés à renouveler la mémoire de l'Alliance que Dieu avait faite avec son Peuple par la Loi Sainte qu'Il lui donna après qu'Il l'eut fait sortir d'Egypte, le Prophète qui a composé ce Psaume 80, soit que ce soit le Roi David qui le donna à chanter à Asaph, ou que ce soit Asaph même qui l'ait composé, y exhorte tout le peuple à célébrer ces sortes de Fêtes avec toute la reconnaissance, toute la joie, et tout le respect qu'ils devaient à Dieu ; afin que le souvenir du sujet même pour lequel ils les célébraient, les enflammât d'une nouvelle ardeur pour l'exacte observation de la Loi de Dieu. Les Israélites sont invités à célébrer avec zèle une grande Solennité Religieuse, et à se montrer généralement fidèles au Culte unique du Très-Haut. Ce Psaume 80 a pour thème et pour but d'exhorter les Hébreux à célébrer Saintement, et avec un vif enthousiasme, une des Fêtes les plus Solennelles du culte théocratique ; de les exciter à demeurer toujours fidèles au Seigneur, qui les a comblés de tant de Grâces, et qui est tout désireux de les Bénir à jamais. Les commentateurs n'ont pas réussi à se mettre d'accord au sujet de la Fête en question, et c'est là, en réalité, un petit problème exégétique moralement insoluble. La Tradition Juive, et cet argument a bien son poids en pareille matière, a toujours été pour la Fête dite des Trompettes, qu'on célébrait le premier jour du septième mois (Lev. XXIII, 24 ; Num. XXIX, 1-6). Divers interprètes ont adopté celle des Tabernacles, qui avait lieu quinze jours plus tard (Lev. XXIII, 33). De nombreux exégètes contemporains donnent leurs préférences à la Pâque. Division du poème : un prélude lyrique dans lequel le poète adresse à ses frères sa pressante invitation relative à la Fête (versets 2-6) ; le corps du Psaume, au genre épique, où Jéhovah Lui-même excite les Hébreux à n'avoir pas d'autre Dieu que Lui (versets 7-17) ; et cinq strophes (versets 2-4, 5-6, 7-8, 9-13, 14-17). Dans la Sainte Église Catholique le Psaume LXXX se chante à l’Introït de la Fête-Dieu aux Matines et au Troisième Nocturne. Le très pur froment désigne ici Celui que nous avons vu nommé dans le Psaume 66, verset 6 : le « Fruit de la terre ». On reconnaît le grand Mystère de sa Chair sous la figure du pain, l’Eucharistie.


Le Psaume LXXX en latin « Exultate Deo adjutori nostro » (Vulgate) :
Ps. LXXX, 1 : In finem, pro torcularibus, Psalmus ipsi Asaph.
Ps. LXXX, 2 : Exultate Deo adjutori nostro ; jubilate Deo Jacob.
Ps. LXXX, 3 : Sumite psalmum, et date tympanum, psalterium jucundum, cum cithara.
Ps. LXXX, 4 : Buccinate in neomenia tuba, in insigni die solemnitatis vestræ.
Ps. LXXX, 5 : Quia præceptum in Israel est, et judicium Deo Jacob.
Ps. LXXX, 6 : Testimonium in Joseph posuit illud, cum exiret de terra Ægypti ; linguam quam non noverat audivit.
Ps. LXXX, 7 : Divertit ab oneribus dorsum ejus ; manus ejus in cophino servierunt.
Ps. LXXX, 8 : In tribulatione invocasti me, et liberavi te. Exaudivi te in abscondito tempestatis ; probavi te apud aquam contradictionis.
Ps. LXXX, 9 : Audi, populus meus, et contestabor te. Israel, si audieris me,
Ps. LXXX, 10 : Non erit in te deus recens, neque adorabis deum alienum.
Ps. LXXX, 11 : Ego enim sum Dominus Deus tuus, qui eduxi te de terra Ægypti. Dilata os tuum, et implebo illud.
Ps. LXXX, 12 : Et non audivit populus meus vocem meam, et Israel non intendit mihi.
Ps. LXXX, 13 : Et dimisi eos secundum desideria cordis eorum ; ibunt in adinventionibus suis.
Ps. LXXX, 14 : Si populus meus audisset me, Israel si in viis meis ambulasset,
Ps. LXXX, 15 : Pro nihilo forsitan inimicos eorum humiliassem, et super tribulantes eos misissem manum meam.
Ps. LXXX, 16 : Inimici Domini mentiti sunt ei, et erit tempus eorum in sæcula.
Ps. LXXX, 17 : Et cibavit eos ex adipe frumenti, et de petra melle saturavit eos.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 80 en français « Tressaillez d'allégresse en Dieu notre Protecteur » (Vulgate) :
Ps 80, 1 : Pour la fin, pour les pressoirs, Psaume d'Asaph.
Ps 80, 2 : Tressaillez d'allégresse en Dieu notre Protecteur ; chantez avec transport en l'Honneur du Dieu de Jacob.
Ps 80, 3 : Entonnez le cantique, et faites résonner le tambourin, le psaltérion harmonieux, avec la harpe.
Ps 80, 4 : Sonnez de la trompette à la néoménie, au jour insigne de votre Solennité.
Ps 80, 5 : Car c'est un Précepte pour Israël, et une Ordonnance du Dieu de Jacob.
Ps 80, 6 : Il en fit un statut pour Joseph, lorsqu'il sortait de la terre d'Égypte ; il entendit une langue qu'il ne connaissait pas.
Ps 80, 7 : Il a déchargé ses épaules des fardeaux ; ses mains portèrent la corbeille.
Ps 80, 8 : Dans la tribulation tu m'as invoqué, et je t'ai délivré. Je t'ai exaucé du sein de la tempête ; je t'ai éprouvé auprès des eaux de contradiction.
Ps 80, 9 : Écoute, mon peuple, et je t'avertirai. Israël, si tu m'écoutes,
Ps 80, 10 : Il n'y aura pas chez toi de dieu nouveau, et tu n'adoreras pas de dieu étranger.
Ps 80, 11 : Car je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait sortir de la terre d'Égypte. Élargis ta bouche, et je la remplirai.
Ps 80, 12 : Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, et Israël ne m'a point obéi.
Ps 80, 13 : Et je les ai abandonnés aux désirs de leur cœur ; ils marcheront au gré de leurs conseils.
Ps 80, 14 : Si mon peuple m'avait écouté, si Israël avait marché dans mes voies,
Ps 80, 15 : J'aurais pu facilement humilier leurs ennemis, et j'aurais appesanti ma main sur leurs oppresseurs.
Ps 80, 16 : Les ennemis du Seigneur Lui ont menti, et le temps de leur misère durera sans fin.
Ps 80, 17 : Et cependant Il les a nourris de la fleur du froment, et Il les a rassasiés du miel sorti du rocher.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

« Le Prophète nous exhorte à louer Dieu avec cette Sainte Joie qui naît de l’amour ; celui qui verrait en l’Office Divin un fardeau et non de doux cantiques, prouverait qu’il aime peu Celui à qui s’adresse la psalmodie » (Bellarmin).

Le Psaume 80 « Célébrez tous, avec ivresse, notre Protecteur, l'Éternel » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 80, 1 : Pour la fin, pour les pressoirs, Psaume d'Asaph.
Ps 80, 2 : Célébrez tous, avec ivresse,
Notre Protecteur, l'Éternel ;
Et poussez des cris d'allégresse
Devant le grand Dieu d'Israël.
Ps 80, 3 : Pour entonner de Saints Cantiques,
Faites retentir vos tambours ;
Prenez vos nables magnifiques,
Et vos harmonieux kinnours.
Ps 80, 4 : Et que de la néoménie
La trompette sonne, en ce jour
Qu'illustre la cérémonie
Dont il annonce le retour.
Ps 80, 5 : Cette solennité fameuse
Est de précepte en Israël ;
Une règle judicieuse,
Jacob, de ton Maître Éternel,
Ps 80, 6 : A Joseph sacré témoignage,
Lorsque de l'Egypte il sortit ;
Lorsqu'il entendit un langage
Dont il a méconnu l'esprit ;
Ps 80, 7 : Alors que de masses énormes
Dieu daigna décharger son dos ;
Et du panier ses mains difformes
Par la torture des fardeaux.
Ps 80, 8 : Tu m'invoquas dans l'esclavage,
Et bientôt je te délivrai ;
Tu m'appelas pendant l'orage,
Sans qu'on me vît, je m'y montrai.
Si je fais subir une épreuve
Aux fils de mon adoption,
C'est encor moi qui les abreuve
Aux eaux de contradiction.
Ps 80, 9 : Écoute, ô toi que je préfère,
Ô mon peuple, ma volonté ;
Israël, tu pourrais me plaire ;
Écoute, voilà mon traité :
Ps 80, 10 : Parmi tes tribus fraternelles,
N'admets jamais de dieux récents ;
Aux dieux des races infidèles,
Tu n'offriras pas ton encens.
Ps 80, 11 : Car c'est, de l'Égypte farouche,
Moi ton vrai Dieu qui te tirai,
Moi l'Éternel ; ouvre la bouche,
Ouvre-la, je la remplirai.
Ps 80, 12 : On ne saurait plus s'y méprendre,
Tout mon peuple est sourd à ma voix ;
Israël ne veut pas m'entendre,
Et va se soustraire à mes Lois.
Ps 80, 13 : Je l'abandonne donc en proie
Aux désirs de son cœur pervers ;
Qu'il aille, et marche dans la voie
Des caprices qui lui sont chers.
Ps 80, 14 : Si mon peuple voulait m'entendre,
Israël suivre mes sentiers ;
Ne pourrais-je pas le défendre
Mieux que ne le font ses guerriers ?
Ps 80, 15 : Ceux dont il redoute les armes,
Je les humilierais soudain ;
Ceux qui prolongent ses alarmes,
Je les courberais sous ma main.
Ps 80, 16 : Et bientôt lui rendraient hommage
Tous les ennemis du Seigneur,
Qui d'un peuple devenu sage
Eterniserait le bonheur.
Ps 80, 17 : Du pur froment d'un sol fertile,
Mon peuple, je te nourrirais ;
Du miel que la roche distille,
Aussi je te rassasierais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

« Depuis la Dernière Cène, le Christ nourrit ses disciples, non plus de la manne, mais du froment qui a commencé par mourir et qui est ressuscité. Lui-même est ce froment et Lui-même est cette pierre qui a fait couler des torrents d’eau pour le peuple d’Israël dans le désert. Il les abreuve d’un miel spirituel, en sorte que tous ceux qui croient et reçoivent l’Aliment Eucharistique, sentent en leur bouche la douceur du miel » (Saint Jérôme).

Le Psaume 80 « Criez de joie pour Dieu, notre force » (AELF) :
Ps 80, 1 : Pour la fin, pour les pressoirs, Psaume d'Asaph.
Ps 80, 2 : Criez de joie pour Dieu, notre force, acclamez le Dieu de Jacob.
Ps 80, 3 : Jouez, musiques, frappez le tambourin, la harpe et la cithare mélodieuse.
Ps 80, 4 : Sonnez du cor pour le mois nouveau, quand revient le jour de notre fête.
Ps 80, 5 : C'est là, pour Israël, une Règle, une Ordonnance du Dieu de Jacob ;
Ps 80, 6 : Il en fit, pour Joseph, une Loi quand Il marcha contre la terre d'Égypte. J'entends des mots qui m'étaient inconnus :
Ps 80, 7 : J'ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ; ses mains ont déposé le fardeau.
Ps 80, 8 : Quand tu criais sous l'oppression, je t'ai sauvé ; je répondais, caché dans l'orage, je t'éprouvais près des eaux de Mériba.
Ps 80, 9 : Écoute, je t'adjure, ô mon peuple ; vas-tu m'écouter, Israël ?
Ps 80, 10 : Tu n'auras pas chez toi d'autres dieux, tu ne serviras aucun dieu étranger.
Ps 80, 11 : C'est moi, le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait monter de la terre d'Égypte ! Ouvre ta bouche, moi, je l'emplirai.
Ps 80, 12 : Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, Israël n'a pas voulu de moi.
Ps 80, 13 : Je l'ai livré à son cœur endurci : qu'il aille et suive ses vues !
Ps 80, 14 : Ah ! Si mon peuple m'écoutait, Israël, s'il allait sur mes chemins !
Ps 80, 15 : Aussitôt j'humilierais ses ennemis, contre ses oppresseurs je tournerais ma main.
Ps 80, 16 : Mes adversaires s'abaisseraient devant lui ; tel serait leur sort à jamais !
Ps 80, 17 : Je le nourrirais de la fleur du froment, je te rassasierais avec le miel du rocher !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.


Le Psaume 80 « Criez de joie pour Dieu notre force » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 80, 1 : Pour la fin, pour les pressoirs, Psaume d'Asaph.
Ps 80, 2 : Criez de joie pour Dieu notre force, acclamez le Dieu de Jacob.
Ps 80, 3 : Ouvrez le concert, frappez le tambourin, la douce harpe ainsi que la lyre ;
Ps 80, 4 : Sonnez du cor au mois nouveau, à la pleine lune, au jour de notre fête.
Ps 80, 5 : Car Israël a une Loi, un Jugement du Dieu de Jacob,
Ps 80, 6 : Un témoignage qu'Il mit en Joseph quand il sortit contre la terre d'Égypte. Un langage inconnu se fait entendre
Ps 80, 7 : Du fardeau j'ai déchargé son épaule, ses mains ont lâché le couffin ;
Ps 80, 8 : Dans la détresse tu as crié, je t'ai sauvé. Je te répondis caché dans l'orage, je t'éprouvai aux eaux de Meriba.
Ps 80, 9 : Écoute, mon peuple, je t'adjure, ô Israël, si tu pouvais m'écouter !
Ps 80, 10 : Qu'il n'y ait point chez toi un dieu d'emprunt, n'adore pas un dieu étranger ;
Ps 80, 11 : C'est moi, Yahvé, ton Dieu, qui t'ai fait monter de la terre d'Égypte, ouvre large ta bouche, et je l'emplirai.
Ps 80, 12 : Mon peuple n'a pas écouté ma voix, Israël ne s'est pas rendu à moi ;
Ps 80, 13 : Je les laissai à leur cœur endurci, ils marchaient ne suivant que leur conseil.
Ps 80, 14 : Ah ! Si mon peuple m'écoutait, si dans mes voies marchait Israël,
Ps 80, 15 : En un instant j'abattrais ses adversaires et contre ses oppresseurs tournerais ma main.
Ps 80, 16 : Les ennemis de Yahvé l'aduleraient, et leur temps serait à jamais révolu.
Ps 80, 17 : Je l'aurais nourri de la fleur du froment, je t'aurais rassasié avec le miel du rocher.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.