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Psaume 83 - « Ardent soupir vers la Maison de Dieu »


« Que vos Tabernacles sont aimables, Seigneur des Armées ! »
« Quam dilecta tabernacula tua, Domine virtutum ! »

Le sujet de ce Psaume 83 paraît le même que celui du Psaume 41, où l'on voit David dans un grand désir de revoir le Tabernacle du Seigneur, lorsque les persécutions qu'il souffrait L'en éloignaient ; ou plutôt dans une grande ardeur qui le faisait soupirer vers le Ciel durant l'exil de cette vie ; ce qui semble avoir été le sens principal du Saint Esprit, selon l'application qu'en fait à présent la Sainte Église Catholique. Brûlante effusion d'amour pour les Sacrés Parvis, ce Psaume est un long et ardent soupir vers la Maison de Dieu, et il chante, non sans un accent de mélancolie plaintive, le bonheur de ceux qui habitent auprès du Sanctuaire. On lui a en effet trouvé depuis longtemps, et à bon droit, de frappants rapports de ressemblance avec le Psaume XLI. Ils sont l'un et l'autre l'expression intime d'un amour très vif pour les Sacrés Parvis. Composés l'un et l'autre parmi de rudes épreuves, et loin du Tabernacle (versets 7-8), ils contiennent le désir et l'espoir d'un prompt retour du poète à Sion, avec des félicitations adressées aux hommes privilégiés qui habitent sans cesse auprès de Dieu. Enfin ils ont l'un et l'autre un fils de Coré pour auteur. Il est donc probable qu'ils auront été composés à la même occasion, c'est-à-dire au moment de la révolte d'Absalom, lorsque David, avec une poignée de serviteurs fidèles, dut aller chercher un abri de l'autre côté du Jourdain. Le psalmiste faisait partie de la suite du roi, et partageait toutes ses souffrances. Trois strophes, dont les deux premières sont marquées par le sélah hébreu : ardents soupirs vers le Sanctuaire et bonheur de ceux qui L'habitent (versets 2-5) ; prospérité de ceux qui ont confiance en Dieu (versets 6-9) ; supplication pressante et nouvelles félicitations pour ceux qui espèrent au Seigneur (versets 10-13). Ne respirant que l’amour de la Maison de Dieu, ce Psaume LXXXIII est chanté à l’Office de la Dédicace d’une Église ou d’une Cathédrale. Il reçoit aussi une très riche application à la Fête-Dieu au Troisième Nocturne et à la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ au Deuxième Nocturne.


Le Psaume LXXXIII en latin « Quam dilecta tabernacula tua » (Vulgate) :
Ps. LXXXIII, 1 : In finem, pro torcularibus, filiis Core, Psalmus.
Ps. LXXXIII, 2 : Quam dilecta tabernacula tua, Domine virtutum !
Ps. LXXXIII, 3 : Concupiscit, et deficit anima mea in atria Domini. Cor meum et caro mea exultaverunt in Deum vivum.
Ps. LXXXIII, 4 : Etenim passer invenit sibi domum, et turtur nidum sibi, ubi ponat pullos suos. Altaria tua, Domine virtutum, rex meus, et Deus meus !
Ps. LXXXIII, 5 : Beati qui habitant in domo tua, Domine ; in sæcula sæculorum laudabunt te.
Ps. LXXXIII, 6 : Beatus vir cujus est auxilium abs te ; ascensiones in corde suo disposuit,
Ps. LXXXIII, 7 : In valle lacrymarum, in loco quem posuit.
Ps. LXXXIII, 8 : Etenim benedictionem dabit legislator ; ibunt de virtute in virtutem, videbitur Deus deorum in Sion.
Ps. LXXXIII, 9 : Domine, Deus virtutum, exaudi orationem meam ; auribus percipe, Deus Jacob.
Ps. LXXXIII, 10 : Protector noster, aspice, Deus, et respice in faciem christi tui.
Ps. LXXXIII, 11 : Quia melior est dies una in atriis tuis super millia. Elegi abjectus esse in domo Dei mei,
Ps. LXXXIII, 12 : Magis quam habitare in tabernaculis peccatorum. Quia misericordiam et veritatem diligit Deus ; gratiam et gloriam dabit Dominus.
Ps. LXXXIII, 13 : Non privabit bonis eos qui ambulant in innocentia. Domine virtutum, beatus homo qui sperat in te.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 83 en français « Que vos Tabernacles sont aimables » (Vulgate) :
Ps 83, 1 : Pour la fin, pour les pressoirs, Psaume des fils de Coré.
Ps 83, 2 : Que vos Tabernacles sont aimables, Seigneur des Armées !
Ps 83, 3 : Mon âme soupire et languit après les Parvis du Seigneur. Mon cœur et ma chair tressaillent d'amour pour le Dieu vivant
Ps 83, 4 : Car le passereau se trouve une maison, et la tourterelle un nid pour y placer ses petits. Vos Autels, Seigneur des Armées, mon Roi et mon Dieu !
Ps 83, 5 : Heureux ceux qui habitent dans votre Maison, Seigneur ; ils Vous loueront dans les siècles des siècles.
Ps 83, 6 : Heureux l'homme qui attend de Vous son Secours ; en son cœur il a disposé des ascensions,
Ps 83, 7 : Dans la vallée des larmes, jusqu'au lieu qu'il a déterminé.
Ps 83, 8 : Car le Divin Législateur donnera sa Bénédiction ; ils iront de Vertu en Vertu, ils verront le Dieu des dieux dans Sion.
Ps 83, 9 : Seigneur, Dieu des Armées, exaucez ma prière ; prêtez l'oreille, Dieu de Jacob.
Ps 83, 10 : Vous qui êtes notre Protecteur, regardez, ô Dieu, et jetez les yeux sur le Visage de votre Christ.
Ps 83, 11 : Car un seul jour passé dans vos Tabernacles vaut mieux que mille. J'ai choisi d'être des derniers dans la Maison de mon Dieu, plutôt que d'habiter dans les tentes des pécheurs.
Ps 83, 12 : Car Dieu aime la Miséricorde et la Vérité ; le Seigneur donnera la Grâce et la Gloire.
Ps 83, 13 : Il ne privera pas de Ses biens ceux qui marchent dans l'innocence. Seigneur des Armées, heureux l'homme qui espère en Vous.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 83 « Que ton Tabernacle est aimable, ô Seigneur, ô Dieu des Vertus » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 83, 1 : Pour la fin, pour les pressoirs, Psaume des fils de Coré.
Ps 83, 2 : Que ton Tabernacle est aimable,
Ô Seigneur, ô Dieu des Vertus ;
Ton Sanctuaire délectable,
Au milieu de tous tes Élus !
Ps 83, 3 : Mon âme aspire, consumée,
Aux Sacrés Parvis du Seigneur ;
Et ma chair s'élance, enflammée,
Vers le Dieu vivant de mon cœur.
Ps 83, 4 : Si la voyageuse hirondelle
Trouve, en nos maisons, des abris ;
Si la timide tourterelle,
Pour ses tourtereaux, à des nids,
Dieu des Vertus, que mon asile
Soit à l'ombre de tes Autels,
Mon Roi, mon Dieu, loin de Ta ville,
Objets de regrets si cruels !
Ps 83, 5 : Que le sort est digne d'envie,
De ceux qui gardent ta Maison ;
Et qui peuvent, toute la vie,
T'y célébrer en oraison.
Ps 83, 6 : Heureux l'homme dont l'espérance
Est dans la force de Ton bras
Élevant, jusqu'en ta Présence,
Son cœur qui ne Le dément pas
Ps 83, 7-8 : Sa vertu s'accroît aux alarmes ;
Il médite la Loi de Dieu,
Qui conduit, du vallon des larmes,
Où le Seigneur dispose un lieu.
Ps 83, 8 : Et du Législateur lui-même
L'attend la Bénédiction ;
Bientôt des dieux le Dieu suprême
A lui se fait voir en Sion.
Ps 83, 9 : Écoute ma prière ardente
Ô Dieu des bandes d'Israël ;
Et ne déçois pas mon attente,
Dieu de Jacob, Être Éternel.
Ps 83, 10 : Abaisse un regard plus propice,
Et ne nous abandonne point ;
Jette un coup d'œil, en ta Justice,
Sur le visage de ton Oint.
Ps 83, 11 : Une seule de nos journées
Nous est meilleure en Tes parvis,
Que ne le seraient des années
Loin de Tes augustes lambris.
Aussi de ta Maison Sacrée
J'ai toujours préféré le seuil,
A l'aire la plus retirée
Des tabernacles de l'orgueil.
Ps 83, 12 : J'y trouvais la Miséricorde
De l'Ami de la Vérité,
De notre Dieu qui nous accorde
Tant de Gloire dans sa Bonté.
Ps 83, 13 : A qui marche dans l'innocence
Il ne refuse pas Ses biens ;
Heureux qui met son espérance
En Toi, Seigneur, qui Seul soutiens !
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 83 (AELF) et son Antienne psalmodiés par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :



Antienne : « Heureux les habitants de Ta maison, Seigneur ! »
Ps 83, 2 : De quel amour sont aimées Tes demeures, Seigneur, Dieu de l'univers !
Ps 83, 3 : Mon âme s'épuise à désirer les parvis du Seigneur ; mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Ps 83, 4 : L'oiseau lui-même s'est trouvé une maison, et l'hirondelle, un nid pour abriter sa couvée : Tes autels, Seigneur de l'univers, mon Roi et mon Dieu !
Ps 83, 5 : Heureux les habitants de Ta maison : ils pourront Te chanter encore !
Ps 83, 6 : Heureux les hommes dont Tu es la force : des chemins s'ouvrent dans leur cœur !
Ps 83, 7 : Quand ils traversent la vallée de la soif, ils la changent en source ; de quelles Bénédictions la revêtent les pluies de printemps !
Ps 83, 8 : Ils vont de hauteur en hauteur, ils se présentent devant Dieu à Sion.
Ps 83, 9 : Seigneur, Dieu de l'univers, entends ma prière ; écoute, Dieu de Jacob.
Ps 83, 10 : Dieu, vois notre bouclier, regarde le visage de ton Messie.
Ps 83, 11 : Oui, un jour dans Tes parvis en vaut plus que mille. J'ai choisi de me tenir sur le seuil, dans la Maison de mon Dieu, plutôt que d'habiter parmi les infidèles.
Ps 83, 12 : Le Seigneur Dieu est un soleil, Il est un bouclier ; le Seigneur donne la Grâce, Il donne la Gloire. Jamais Il ne refuse le bonheur à ceux qui vont sans reproche.
Ps 83, 13 : Seigneur, Dieu de l'univers, heureux qui espère en Toi !
Rendons Gloire au Père Tout Puissant, à son Fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.


Le Psaume 83 « Que Tes demeures sont désirables, Yahvé Sabaot ! » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 83, 1 : Pour la fin, pour les pressoirs, Psaume des fils de Coré.
Ps 83, 2 : Que Tes demeures sont désirables, Yahvé Sabaot !
Ps 83, 3 : Mon âme soupire et languit après les parvis de Yahvé, mon cœur et ma chair crient de joie vers le Dieu vivant.
Ps 83, 4 : Le passereau même a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle, où elle pose ses petits ; Tes autels, Yahvé Sabaot, mon Roi et mon Dieu.
Ps 83, 5 : Heureux les habitants de Ta maison, ils Te louent sans cesse.
Ps 83, 6 : Heureux les hommes dont la force est en Toi, qui gardent au cœur les montées.
Ps 83, 7 : Quand ils passent au val du Baumier, où l'on ménage une fontaine, surcroît de Bénédiction, la pluie d'automne les enveloppe.
Ps 83, 8 : Ils marchent de hauteur en hauteur, Dieu leur apparaît dans Sion.
Ps 83, 9 : Yahvé Dieu Sabaot, écoute ma prière, prête l'oreille, Dieu de Jacob ;
Ps 83, 10 : Ô Dieu notre bouclier, vois, regarde la face de ton Messie.
Ps 83, 11 : Mieux vaut un jour en Tes parvis que mille à ma guise, rester au seuil dans la Maison de mon Dieu qu'habiter la tente de l'impie.
Ps 83, 12 : Car Yahvé Dieu est rempart et bouclier, Il donne Grâce et Gloire ; Yahvé ne refuse pas le bonheur à ceux qui marchent en Parfaits.
Ps 83, 13 : Yahvé Sabaot, heureux qui se fie en Toi !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.



La Prière du R. P. Denis Petau « Dieu des Armées, heureux celui qui met en Vous seul toute son espérance ! »


Voici une Prière qui paraphrase le Psaume 83 « Dieu des Armées, heureux celui qui met en Vous seul toute son espérance ! » du Révérend Père Denis Petau (1583-1652), en latin Dionysius Petavius, théologien et philologue Jésuite qui passa sa vie à enseigner d'abord à Reims et à La Flèche, puis au collège de Clermont à Paris.

« Que Tes parvis sont ravissants, mon Dieu, Roi aux innombrables légions ! Auguste sanctuaire du Dominateur de l’univers, c’est vers Vous que soupire mon âme inquiète et languissante de désirs ! Mon cœur et ma chair se glorifient et tressaillent sans cesse dans le Dieu de l’immortalité. Le passereau a su trouver un asile qui suffit à ses besoins ; sous le feuillage de quelque bois, la tourterelle suspend son nid où, devenue mère, elle dépose sa tendre couvée. Pour moi, Dieu des armées, ô mon Seigneur, ô mon Dieu, tes Autels embaumés d’un parfum si doux et si pur... c’est là que je veux fixer à jamais mon séjour. Heureux ceux qui habitent tes Palais, ô grand Roi ! La, pendant des siècles sans fin, ils chanteront des hymnes à ta Gloire. Trois fois heureux l’indigent qui voit venir à lui ton Secours. Dans cette vallée de larmes qui est sa demeure, il s’élèvera peu à peu au gré de ses désirs... Le législateur les bénira, et ses bénédictions seront pour eux la source d’intarissables prospérités. Ils monteront rapidement de vertus en vertus, jusqu’au moment où viendra s’offrir à leurs regards le Dieu des dieux, dans l’enceinte sacrée des superbes murs de Sion. Seigneur, à qui seul les armées du ciel obéissent, écoute ma prière, prête-moi une oreille bienveillante. Ô Toi, le seul Dieu qu’adore la brillante postérité de Jacob, fais luire sur nous la douce sérénité de ton Regard, ou plutôt repose tes Yeux sur la face tout aimable de ton Christ... Oui, un seul jour passé dans ton Temple vaut mieux que des siècles passés loin de Toi au sein des plaisirs. J’ai choisi de vivre obscur et méprisé dans la Maison de mon Dieu, plutôt que d’habiter les somptueuses tentes de l’impie. Notre grand Bien aime la vérité ; Il aime la Miséricorde ; Il nous donnera la Grâce et la Gloire. Il ne privera pas des véritables biens l’homme qui marche dans l’innocence. Dieu des armées, heureux celui qui met en Vous seul toute son espérance ! »

Ainsi soit-il.

Révérend Père Denis Petau (1583-1652) – « Le Cœur de Jésus », Ascétisme et littérature d’après le R-P Eugène Desjardins, pages 401-403, aux éditions Julien-Lanier, 1855

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