Psaume 86 (85) - "Prière dans l'épreuve" : Ps 86, 1-2 : Prière. De David. Tends l'oreille, Yahvé, réponds-moi, pauvre et malheureux que je suis; garde mon âme, car je suis ton ami, sauve ton serviteur qui se fie en toi.
Le psaume 86 (85 selon la numérotation greco-latine), attribué à David, est une composition héllénistique sans grande unité littéraire qui reflète l'état d'âme de Juifs dévots, précurseurs des Assidéens de l'époque maccabéenne.
Dans la liturgie des Messes dominicales et des fêtes, le psaume 85 (86) est chanté le 16ième Dimanche du temps ordinaire de l’année A.
Le « Psaume 85 et son Antienne » psalmodié par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :
Antienne : « Je suis ressuscité, et je me retrouve avec toi, alléluia, alléluia »
Psaume 85 :
- Écoute, Seigneur, réponds-moi, car je suis pauvre et malheureux. Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu, sauve ton serviteur qui s'appuie sur toi.
- Prends pitié de moi, Seigneur, toi que j'appelle chaque jour. Seigneur, réjouis ton serviteur : vers toi, j'élève mon âme !
- Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent, écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie.
- Je t'appelle au jour de ma détresse, et toi, Seigneur, tu me réponds. Aucun parmi les dieux n'est comme toi, et rien n'égale tes œuvres.
- Toutes les nations, que tu as faites, viendront se prosterner devant toi et rendre gloire à ton nom, Seigneur, car tu es grand et tu fais des merveilles, toi, Dieu, le seul.
- Montre-moi ton chemin, Seigneur, que je marche suivant ta vérité ; unifie mon cœur pour qu'il craigne ton nom.
- Je te rends grâce de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu, toujours je rendrai gloire à ton nom ; il est grand, ton amour pour moi : tu m'as tiré de l'abîme des morts.
- Mon Dieu, des orgueilleux se lèvent contre moi, des puissants se sont ligués pour me perdre : ils n'ont pas souci de toi.
- Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d'amour et de vérité !
- Regarde vers moi, prends pitié de moi. Donne à ton serviteur ta force, et sauve le fils de ta servante.
- Accomplis un signe en ma faveur ; alors mes ennemis, humiliés, verront que toi, Seigneur, tu m'aides et me consoles.
Rendons gloire au Père tout puissant, à son fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 85 (86) en français (La Bible de Jérusalem, 1998) :
Ps 85, 01 : Prière. De David. Tends l'oreille, Yahvé, réponds-moi, pauvre et malheureux que je suis;
Ps 85, 02 : garde mon âme, car je suis ton ami, sauve ton serviteur qui se fie en toi. Tu es mon Dieu,
Ps 85, 03 : pitié pour moi, Seigneur, c'est toi que j'appelle tout le jour;
Ps 85, 04 : réjouis l'âme de ton serviteur, quand j'élève mon âme vers toi, Seigneur.
Ps 85, 05 : Seigneur, tu es pardon et bonté, plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent;
Ps 85, 06 : Yahvé, entends ma prière, attentif à la voix de ma plainte.
Ps 85, 07 : Au jour de l'angoisse, je t'appelle, car tu me réponds, Seigneur;
Ps 85, 08 : entre les dieux, pas un comme toi, rien qui ressemble à tes oeuvres.
Ps 85, 09 : Tous les païens viendront t'adorer, Seigneur, et rendre gloire à ton nom;
Ps 85, 10 : car tu es grand et tu fais des merveilles, toi, Dieu, et toi seul.
Ps 85, 11 : Enseigne-moi, Yahvé, tes voies, afin que je marche en ta vérité, rassemble mon coeur pour craindre ton nom.
Ps 85, 12 : Je te rends grâce de tout mon coeur, Seigneur mon Dieu, à jamais je rendrai gloire à ton nom,
Ps 85, 13 : car ton amour est grand envers moi, tu as tiré mon âme du tréfonds du shéol.
Ps 85, 14 : O Dieu, des orgueilleux ont surgi contre moi, une bande de forcenés pourchasse mon âme, point de place pour toi devant eux.
Ps 85, 15 : Mais toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d'amour et de vérité,
Ps 85, 16 : tourne-toi vers moi, pitié pour moi ! Donne à ton serviteur ta force et ton salut au fils de ta servante,
Ps 85, 17 : fais pour moi un signe de bonté. Ils verront, mes ennemis, et rougiront, car toi, Yahvé, tu m'aides et me consoles.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 85 (86) en français (AELF : Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones) :
Ps 85, 01 : Écoute, Seigneur, réponds-moi, car je suis pauvre et malheureux.
Ps 85, 02 : Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu, sauve ton serviteur qui s'appuie sur toi.
Ps 85, 03 : Prends pitié de moi, Seigneur, toi que j'appelle chaque jour.
Ps 85, 04 : Seigneur, réjouis ton serviteur : vers toi, j'élève mon âme !
Ps 85, 05 : Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent,
Ps 85, 06 : écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie.
Ps 85, 07 : Je t'appelle au jour de ma détresse, et toi, Seigneur, tu me réponds.
Ps 85, 08 : Aucun parmi les dieux n'est comme toi, et rien n'égale tes oeuvres.
Ps 85, 09 : Toutes les nations, que tu as faites, viendront se prosterner devant toi * et rendre gloire à ton nom, Seigneur,
Ps 85, 10 : car tu es grand et tu fais des merveilles, toi, Dieu, le seul.
Ps 85, 11 : Montre-moi ton chemin, Seigneur, + que je marche suivant ta vérité ; unifie mon coeur pour qu'il craigne ton nom.
Ps 85, 12 : Je te rends grâce de tout mon coeur, Seigneur mon Dieu, toujours je rendrai gloire à ton nom ;
Ps 85, 13 : il est grand, ton amour pour moi : tu m'as tiré de l'abîme des morts.
Ps 85, 14 Mon Dieu, des orgueilleux se lèvent contre moi, + des puissants se sont ligués pour me perdre : ils n'ont pas souci de toi.
Ps 85, 15 : Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, * lent à la colère, plein d'amour et de vérité !
Ps 85, 16 : Regarde vers moi, prends pitié de moi. Donne à ton serviteur ta force, et sauve le fils de ta servante.
Ps 85, 17 : Accomplis un signe en ma faveur ; + alors mes ennemis, humiliés, * verront que toi, Seigneur, tu m'aides et me consoles.
Gloire au Père au Fils et au Saint-Esprit, au Dieu qui était, qui est et qui vient, pour les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 85 (86) en latin (La Vulgate) :
Ps 85, 01 : Oratio ipsi David inclina Domine aurem tuam et; exaudi me quoniam inops et pauper sum ego
Ps 85, 02 : custodi animam meam quoniam sanctus sum salvum fac servum tuum Deus meus sperantem in te
Ps 85, 03 : miserere mei Domine quoniam ad te clamabo tota die
Ps 85, 04 : laetifica animam servi tui quoniam ad te Domine animam meam levavi
Ps 85, 05 : quoniam tu Domine suavis et mitis et multae misericordiae omnibus invocantibus te
Ps 85, 06 : auribus percipe Domine orationem meam et intende voci orationis meae
Ps 85, 07 : in die tribulationis meae clamavi ad te quia exaudisti me
Ps 85, 08 : non est similis tui in diis Domine et non est secundum opera tua
Ps 85, 09 : omnes gentes quascumque fecisti venient et adorabunt coram te Domine et glorificabunt nomen tuum
Ps 85, 10 quoniam magnus es tu et faciens mirabilia tu es Deus solus
Ps 85, 11 : deduc me Domine in via tua et ingrediar in veritate tua laetetur cor meum ut timeat nomen tuum
Ps 85, 12 : confitebor tibi Domine Deus meus in toto corde meo et glorificabo nomen tuum in aeternum
Ps 85, 13 : quia misericordia tua magna est super me et eruisti animam meam ex inferno inferiori
Ps 85, 14 Deus iniqui insurrexerunt super me et synagoga potentium quaesierunt animam meam et non proposuerunt te in conspectu suo
Ps 85, 15 : et tu Domine Deus miserator et misericors patiens et multae misericordiae et verax
Ps 85, 16 : respice in me et miserere mei da imperium tuum puero tuo et salvum fac filium ancillae tuae
Ps 85, 17 : fac mecum signum in bono et videant qui oderunt me et confundantur quoniam tu Domine adiuvasti me et consolatus es me
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, sicut erat in principio et nunc et semper et in saecula saeculorum. Amen.
Le Commentaire de Saint augustin sur le Psaume 85 : « Jésus, Dieu avec Dieu, homme avec les hommes » :
Dieu ne pouvait pas faire de plus grand don aux hommes que d'établir le Verbe, par qui Il a tout créé, comme leur tête, et de les relier à Lui comme des membres, pour qu'il soit Fils de Dieu et fils d'homme, un seul Dieu avec le Père, un seul homme avec les hommes. C'est au point que lorsque nous parlons à Dieu dans la prière, nous ne séparons pas son Fils de Lui ; lorsque le corps du Fils est en prière, Il ne se sépare pas de Sa tête. Notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, est Seul le Sauveur de Son corps, Lui qui prie pour nous, et qui prie en nous, et qui est prié par nous.
Il prie pour nous comme notre prêtre ; Il prie en nous comme notre tête ; Il est prié par nous comme notre Dieu.
Reconnaissons donc notre voix en Lui, et Sa voix en nous. Et lorsqu'il est dit, au sujet du Seigneur Jésus Christ, surtout dans les prophéties, une parole qui concerne une bassesse indigne de Dieu, n'hésitons pas à la Lui attribuer, puisqu'il n'a pas hésité à s'unir à nous. Toute la création est à Son service, parce que toute la création est Son œuvre. Nous considérons Sa souveraineté et Sa divinité quand nous entendons dire : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Par Lui tout s'est fait, et sans Lui rien ne s'est fait. Alors nous contemplons cette divinité du Fils de Dieu qui surpasse et dépasse infiniment ce qu'il y a de plus haut chez les créatures. Mais d'autres endroits des Écritures nous Le font voir en train de gémir, de prier, de rendre grâce.
Alors nous hésitons à Lui rapporter ces paroles, parce que notre pensée, qui vient de contempler Sa divinité, répugne à descendre jusqu'à sa bassesse. Il nous semble que c'est Lui faire injure que de reconnaître ces paroles qui concernent l'homme chez celui auquel on adressait d'autres paroles lorsqu'on priait Dieu. On est embarrassé bien souvent, on essaie de changer le sens de ces mots ; on ne trouve rien dans l'Écriture qui ne nous invite à revenir à Lui et ne nous interdise de nous écarter de Lui.
Il faut donc s'éveiller, demeurer vigilant dans sa foi, et découvrir Celui que l'on contemplait peu de temps auparavant dans la condition de Dieu, comme ayant pris la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, Il s'est abaissé Lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir. Et lorsqu'Il était attaché à la Croix, Il a voulu s'approprier les paroles du Psaume en disant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Dans sa condition de Dieu, Il reçoit notre prière, et dans la condition de serviteur, Il prie. Là, Il est le créateur, ici Il est créé. Sans subir Lui-même de changement, Il assume la créature pour la changer, Il fait de nous un seul homme avec Lui, tête et corps. Nous prions donc vers Lui, par Lui, en Lui, nous parlons avec Lui et Il parle avec nous.
Saint Augustin (354-430) - Evêque d’Hippone en Algérie