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Psaume 85 - « Prière dans l'épreuve »


« Penchez, Seigneur, Votre oreille, et exaucez-moi, car je suis indigent et pauvre »
« Inclina, Domine, aurem tuam, et exaudi me, quoniam inops et pauper sum ego »

Il paraît par toute la suite de ce Psaume 85 que David était pressé par quelque grande affliction comme pouvait être la persécution de Saül ou pendant la révolte d'Absalom, lorsqu'il composa ce Psaume, qui ne contient autre chose, selon que le porte le titre même, qu'une Prière très ardente qu'il fait à Dieu, afin qu'Il daigne l'écouter dans sa misère, et l'assister. C'est pourquoi ce Psaume est très propre pour nous soutenir dans les grandes tentations, où l'exemple et les paroles de ce Saint homme peuvent nous servir beaucoup pour nous exciter à n'avoir recours en ces rencontres qu'à Dieu Seul. On voit aussi dans ce Psaume une prophétie très claire touchant la conversion générale des Gentils. Le Saint roi est plongé dans de vives angoisses ; il court même un grand danger pour sa vie, tant ses injustes et cruels ennemis le haïssent. Mais il a confiance en Dieu, dont il implore ardemment le Secours. David ayant eu à exprimer à diverses reprises dans ses Psaumes ces mêmes sentiments de douleur, de crainte et d'espérance, il n'est pas étonnant qu'il le fasse ici en employant plusieurs formules dont il s'était déjà servi ailleurs. La division de cette demande de secours dans un grave péril n'est pas très nettement marquée. On peut cependant admettre l'arrangement qui suit : pressant appel à la Bonté de Dieu (versets 1-7) ; appel à son infinie Puissance (versets 8-10) ; promesses d'Actions de Grâces (versets 11-13) ; plainte contre des ennemis injustes et nouvel appel à la Divine Bonté (versets 14-17). Le Nom Sacré Adonai est employé sept fois dans le texte hébreu et il est probable que cette circonstance a été intentionnelle de la part du chantre sacré. La Sainte Église Catholique chante les versets 1-4 du Psaume LXXXV à l’Introït « Inclína, Dómine, aurem tuam ad me » du Quinzième Dimanche après la Pentecôte (Dominica Decima Quinta post Pentecosten) ; les versets 1.3-5 à l’Introït « Miserere mihi, Domine » du Seizième Dimanche après la Pentecôte (Dominica Decima Sexta post Pentecosten) et les versets 12.5 à l'Offertoire et 9-10 à la Communion de la Fête du Très Saint Nom de Jésus (Sanctissimi Nominis Iesu)


Le Psaume LXXXV en latin « Inclina, Domine, aurem tuam » (Vulgate) :
Ps. LXXXV, 1 : Oratio ipsi David. Inclina, Domine, aurem tuam, et exaudi me, quoniam inops et pauper sum ego.
Ps. LXXXV, 2 : Custodi animam meam, quoniam sanctus sum ; salvum fac servum tuum, Deus meus, sperantem in te.
Ps. LXXXV, 3 : Miserere mei, Domine, quoniam ad te clamavi tota die.
Ps. LXXXV, 4 : Lætifica animam servi tui, quoniam ad te, Domine, animam meam levavi.
Ps. LXXXV, 5 : Quoniam tu, Domine, suavis et mitis, et multæ misericordiæ omnibus invocantibus te.
Ps. LXXXV, 6 : Auribus percipe, Domine, orationem meam, et intende voci deprecationis meæ.
Ps. LXXXV, 7 : In die tribulationis meæ clamavi ad te, quia exaudisti me.
Ps. LXXXV, 8 : Non est similis tui in diis, Domine, et non est secundum opera tua.
Ps. LXXXV, 9 : Omnes gentes quascumque fecisti venient, et adorabunt coram te, Domine, et glorificabunt nomen tuum.
Ps. LXXXV, 10 : Quoniam magnus es tu, et faciens mirabilia ; tu es Deus solus.
Ps. LXXXV, 11 : Deduc me, Domine, in via tua, et ingrediar in veritate tua ; lætetur cor meum, ut timeat nomen tuum.
Ps. LXXXV, 12 : Confitebor tibi, Domine Deus meus, in toto corde meo, et glorificabo nomen tuum in æternum ;
Ps. LXXXV, 13 : Quia misericordia tua magna est super me, et eruisti animam meam ex inferno inferiori.
Ps. LXXXV, 14 : Deus, iniqui insurrexerunt super me, et synagoga potentium quæsierunt animam meam, et non proposuerunt te in conspectu suo.
Ps. LXXXV, 15 : Et tu, Domine Deus, miserator et misericors, patiens, et multa misericordiæ, et verax.
Ps. LXXXV, 16 : Respice in me, et miserere mei ; da imperium tuum puero tuo, et salvum fac filium ancillæ tuæ.
Ps. LXXXV, 17 : Fac mecum signum in bonum, ut videant qui oderunt me, et confundantur, quoniam tu, Domine, adjuvisti me, et consolatus es me.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 85 en français « Penchez, Seigneur, Votre oreille » (Vulgate) :
Ps 85, 1 : Prière de David. Penchez, Seigneur, Votre oreille, et exaucez-moi, car je suis indigent et pauvre.
Ps 85, 2 : Gardez mon âme, car je suis Saint ; sauvez, mon Dieu, Votre serviteur qui espère en Vous.
Ps 85, 3 : Ayez pitié de moi, Seigneur, car j'ai crié vers Vous tout le jour.
Ps 85, 4 : Réjouissez l'âme de Votre serviteur, car j'ai élevé mon âme vers Vous, Seigneur.
Ps 85, 5 : Car Vous êtes, Seigneur, suave et doux, et plein de miséricorde pour tous ceux qui Vous invoquent.
Ps 85, 6 : Prêtez l'oreille, Seigneur, à ma prière, et soyez attentif à la voix de ma supplication.
Ps 85, 7 : Au jour de ma tribulation j'ai crié vers Vous, parce que Vous m'avez exaucé.
Ps 85, 8 : Seigneur, parmi les dieux nul ne Vous est semblable, et rien n'est comparable à vos Œuvres.
Ps 85, 9 : Toutes les nations que Vous avez créées viendront, et elles se prosterneront devant Vous, Seigneur, et elles rendront Gloire à votre Nom.
Ps 85, 10 : Car vous êtes Grand, et Vous faites des Prodiges ; Vous Seul êtes Dieu.
Ps 85, 11 : Conduisez-moi, Seigneur, dans Votre voie, et faites que j'entre dans Votre vérité ; que mon cœur mette sa joie à craindre votre Nom.
Ps 85, 12 : Je Vous louerai, Seigneur mon Dieu, de tout mon cœur, et je glorifierai éternellement votre Nom ;
Ps 85, 13 : Car votre Miséricorde est grande envers moi, et Vous avez retiré mon âme de l'Enfer le plus profond.
Ps 85, 14 : Ô Dieu, les méchants se sont élevés contre moi, et une troupe d'hommes puissants en a voulu à ma vie, et ils ne Vous ont pas eu présent devant leurs yeux.
Ps 85, 15 : Mais Vous, Seigneur Dieu, Vous êtes compatissant et clément, patient, et plein de miséricorde, et fidèle.
Ps 85, 16 : Regardez-moi, et ayez pitié de moi ; donnez Votre force à Votre serviteur, et sauvez le fils de Votre servante.
Ps 85, 17 : Opérez un signe en ma faveur, afin que ceux qui me haïssent le voient et soient confondus ; car c'est Vous, Seigneur, qui m'avez aidé et consolé.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 85 « Incline, Seigneur, Ton oreille ; je suis si pauvre, exauce-moi » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 85, 1 : Prière de David.
Incline, Seigneur, Ton oreille ;
Je suis si pauvre, exauce-moi ;
Et qu'enfin Ta bonté s'éveille,
Je suis indigent devant Toi.
Ps 85, 2 : Garde mon âme, elle est fidèle ;
Je suis, mon Dieu, l'un de tes Saints ;
Sauve un serviteur qui T'appelle,
Et se confie en Tes desseins.
Ps 85, 3-4 : Soulage, Seigneur, ma détresse,
J'ai crié vers Toi tout le jour ;
Console un cœur dans la tristesse ;
Vers Toi j'élève mon amour.
Ps 85, 5 : N'es-Tu pas rempli d'indulgence,
Et d'une admirable douceur ?
Tu Bénis avec abondance
Ceux qui réclament ta Faveur.
Ps 85, 4-6 : Écoute l'oraison plaintive
De Ton serviteur aux abois ;
Et prête une oreille attentive
Aux humbles accents de ma voix.
Ps 85, 7 : Si vers ta Majesté je crie,
Seigneur, pendant les mauvais jours,
C'est qu'il suffit que je Te prie,
Pour T'en faire arrêter le cours.
Ps 85, 8 : Tu n'as pas, Seigneur, Ton semblable,
Dans la foule des autres dieux ;
Et nulle œuvre n'est comparable
A Tes œuvres, ô Roi des Cieux.
Ps 85, 9 : Toutes les nations du monde
Viendront T'adorer, ô Seigneur ;
Au milieu d'une paix profonde,
Glorifiant leur créateur.
Ps 85, 10 : Car c'est Toi qui fais des merveilles,
Et que L'on retrouve en tout lieu ;
Toi qui tout connais et surveilles,
Qui seul es grand et Seul es Dieu.
Ps 85, 11 : Conduis-moi, Seigneur, dans Ta voie,
Jusqu'aux pieds de Ta vérité ;
Que Ta crainte verse Ta joie
Dans mon cœur encore attristé.
Ps 85, 12 : Des forces de toute mon âme,
Ô mon Dieu, je louerai ton Nom ;
A jamais, épris de Ta flamme,
Je célèbrerai Ton renom.
Ps 85, 13 : C'est Ta grande miséricorde
Qui rompant mes indignes fers,
En dépit de l'impure horde,
Tira mon âme des Enfers.
Ps 85, 14 : Contre moi s'éleva l'envie ;
La synagogue des méchants,
Qui cherche à m'arracher la vie,
Te préfère de vils penchants.
Ps 85, 15 : Mais Toi, Seigneur, dont la Clémence
Egala toujours la Bonté ;
Toi, le Dieu de la Patience,
Tu l'es de la Fidélité.
Ps 85, 16 : Vois les maux dont je me tourmente,
Et prends pitié de ma douleur ;
Aide le fils de Ta servante,
Et délivre Ton serviteur.
Ps 85, 17 : Console-moi par des Miracles
Qui confondent mes ennemis ;
Et leur fassent voir mes obstacles,
Par Ton assistance, aplanis.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Le Psaume 85 (AELF) et son Antienne psalmodiés par les Moines Bénédictins de l’Abbaye de Keur Moussa au Sénégal :



Antienne : « Je suis Ressuscité, et je me retrouve avec Toi, alléluia, alléluia »
Ps 85, 1 : Écoute, Seigneur, réponds-moi, car je suis pauvre et malheureux.
Ps 85, 2 : Veille sur moi qui suis fidèle, ô mon Dieu, sauve Ton serviteur qui s'appuie sur Toi.
Ps 85, 3 : Prends pitié de moi, Seigneur, Toi que j'appelle chaque jour.
Ps 85, 4 : Seigneur, réjouis Ton serviteur : vers Toi, j'élève mon âme !
Ps 85, 5 : Toi qui es bon et qui pardonnes, plein d'amour pour tous ceux qui T'appellent,
Ps 85, 6 : Écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui Te supplie.
Ps 85, 7 : Je T'appelle au jour de ma détresse, et Toi, Seigneur, Tu me réponds.
Ps 85, 8 : Aucun parmi les dieux n'est comme Toi, et rien n'égale tes Œuvres.
Ps 85, 9 : Toutes les nations, que Tu as faites, viendront se prosterner devant Toi et rendre Gloire à ton Nom, Seigneur,
Ps 85, 10 : Car Tu es grand et Tu fais des merveilles, Toi, Dieu, le Seul.
Ps 85, 11 : Montre-moi Ton chemin, Seigneur, que je marche suivant Ta vérité ; unifie mon cœur pour qu'il craigne ton Nom.
Ps 85, 12 : Je Te rends Grâce de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu, toujours je rendrai Gloire à ton Nom ;
Ps 85, 13 : Il est grand, ton Amour pour moi : Tu m'as tiré de l'abîme des morts.
Ps 85, 14 : Mon Dieu, des orgueilleux se lèvent contre moi, des puissants se sont ligués pour me perdre : ils n'ont pas souci de Toi.
Ps 85, 15 : Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d'amour et de vérité !
Ps 85, 16 : Regarde vers moi, prends pitié de moi. Donne à Ton serviteur Ta force, et sauve le fils de Ta servante.
Ps 85, 17 : Accomplis un signe en ma faveur ; alors mes ennemis, humiliés, verront que Toi, Seigneur, Tu m'aides et me consoles.
Rendons Gloire au Père Tout Puissant, à son Fils Jésus-Christ le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.


Le Psaume 85 « Tends l'oreille, Yahvé, réponds-moi » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 85, 1 : Prière de David. Tends l'oreille, Yahvé, réponds-moi, pauvre et malheureux que je suis ;
Ps 85, 2 : Garde mon âme, car je suis Ton ami, sauve Ton serviteur qui se fie en Toi. Tu es mon Dieu,
Ps 85, 3 : Pitié pour moi, Seigneur, c'est Toi que j'appelle tout le jour ;
Ps 85, 4 : Réjouis l'âme de Ton serviteur, quand j'élève mon âme vers Toi, Seigneur.
Ps 85, 5 : Seigneur, Tu es Pardon et Bonté, plein d'Amour pour tous ceux qui T'appellent ;
Ps 85, 6 : Yahvé, entends ma prière, attentif à la voix de ma plainte.
Ps 85, 7 : Au jour de l'angoisse, je T'appelle, car Tu me réponds, Seigneur ;
Ps 85, 8 : Entre les dieux, pas un comme Toi, rien qui ressemble à tes Œuvres.
Ps 85, 9 : Tous les païens viendront T'adorer, Seigneur, et rendre Gloire à ton Nom ;
Ps 85, 10 : Car Tu es Grand et Tu fais des Merveilles, Toi, Dieu, et Toi Seul.
Ps 85, 11 : Enseigne-moi, Yahvé, Tes voies, afin que je marche en Ta vérité, rassemble mon cœur pour craindre ton nom.
Ps 85, 12 : Je Te rends Grâce de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu, à jamais je rendrai Gloire à ton Nom,
Ps 85, 13 : Car ton Amour est grand envers moi, Tu as tiré mon âme du tréfonds du shéol.
Ps 85, 14 : Ô Dieu, des orgueilleux ont surgi contre moi, une bande de forcenés pourchasse mon âme, point de place pour Toi devant eux.
Ps 85, 15 : Mais Toi, Seigneur, Dieu de Tendresse et de Pitié, lent à la Colère, plein d'Amour et de Vérité,
Ps 85, 16 : Tourne-Toi vers moi, pitié pour moi ! Donne à Ton serviteur ta Force et ton Salut au fils de Ta servante,
Ps 85, 17 : Fais pour moi un signe de bonté. Ils verront, mes ennemis, et rougiront, car Toi, Yahvé, Tu m'aides et me consoles.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.



Le Commentaire de Saint augustin sur le Psaume 85 : « Jésus, Dieu avec Dieu, homme avec les hommes » :



Dieu ne pouvait pas faire de plus grand don aux hommes que d'établir le Verbe, par qui Il a tout créé, comme leur tête, et de les relier à Lui comme des membres, pour qu'il soit Fils de Dieu et fils d'homme, un seul Dieu avec le Père, un seul homme avec les hommes. C'est au point que lorsque nous parlons à Dieu dans la prière, nous ne séparons pas son Fils de Lui ; lorsque le corps du Fils est en prière, Il ne se sépare pas de Sa tête. Notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, est Seul le Sauveur de Son corps, Lui qui prie pour nous, et qui prie en nous, et qui est prié par nous.

Il prie pour nous comme notre prêtre ; Il prie en nous comme notre tête ; Il est prié par nous comme notre Dieu.

Reconnaissons donc notre voix en Lui, et Sa voix en nous. Et lorsqu'il est dit, au sujet du Seigneur Jésus Christ, surtout dans les prophéties, une parole qui concerne une bassesse indigne de Dieu, n'hésitons pas à la Lui attribuer, puisqu'il n'a pas hésité à s'unir à nous. Toute la création est à Son service, parce que toute la création est Son œuvre. Nous considérons Sa souveraineté et Sa divinité quand nous entendons dire : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Par Lui tout s'est fait, et sans Lui rien ne s'est fait. Alors nous contemplons cette divinité du Fils de Dieu qui surpasse et dépasse infiniment ce qu'il y a de plus haut chez les créatures. Mais d'autres endroits des Écritures nous Le font voir en train de gémir, de prier, de rendre grâce.

Alors nous hésitons à Lui rapporter ces paroles, parce que notre pensée, qui vient de contempler Sa divinité, répugne à descendre jusqu'à sa bassesse. Il nous semble que c'est Lui faire injure que de reconnaître ces paroles qui concernent l'homme chez celui auquel on adressait d'autres paroles lorsqu'on priait Dieu. On est embarrassé bien souvent, on essaie de changer le sens de ces mots ; on ne trouve rien dans l'Écriture qui ne nous invite à revenir à Lui et ne nous interdise de nous écarter de Lui.

Il faut donc s'éveiller, demeurer vigilant dans sa foi, et découvrir Celui que l'on contemplait peu de temps auparavant dans la condition de Dieu, comme ayant pris la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, Il s'est abaissé Lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir. Et lorsqu'Il était attaché à la Croix, Il a voulu s'approprier les paroles du Psaume en disant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »

Dans sa condition de Dieu, Il reçoit notre prière, et dans la condition de serviteur, Il prie. Là, Il est le créateur, ici Il est créé. Sans subir Lui-même de changement, Il assume la créature pour la changer, Il fait de nous un seul homme avec Lui, tête et corps. Nous prions donc vers Lui, par Lui, en Lui, nous parlons avec Lui et Il parle avec nous.

Saint Augustin (354-430) - Evêque d’Hippone en Algérie

Saint Augustin



Voir la Prière dans l’épreuve qui paraphrase le Psaume 85 « Seigneur, considérez l'extrême danger où je me trouve, ayez pitié de moi et sauvez-moi ! » du R. P. Louis Le Valois