« Venez, réjouissons-nous devant le Seigneur ; poussons des cris de joie vers Dieu, notre Sauveur » « Venite, exultemus Domino ; jubilemus Deo salutari nostro »
Ce Psaume 94 attribué à David selon Saint Paul Apôtre aux Hébreux (III, 7-19 et IV, 1-13) est une vive exhortation à louer Dieu du cœur, de la voix, et par les œuvres, et à se soumettre sans délai à ses Saintes Lois. Ce Cantique de Louange Invitatoire à louer Dieu et à obéir à ses Commandements est une exhortation adressée au peuple hébreu pour le presser d'être fidèle à Jéhovah et à se montrer docile à la Divine Parole. Deux parties nettement tranchées : le psalmiste invite les Israélites à louer Dieu à cause de sa Toute-Puissance et de sa Bonté (versets 1-7) ; il les invite à ne pas abuser des Grâces du Seigneur mais à obéir à ses Ordres (versets 8-11). Chez les Juifs, ce Psaume est chanté le vendredi soir pour ouvrir le Sabbat. La Sainte Église Catholique met tous les jours dans la bouche de ses Ministres ce Psaume XCIV au commencement de l'Office de la Nuit, afin d'exciter dans leurs cœurs une ardeur toujours nouvelle pour le chant des louanges de Dieu et de les faire souvenir qu'ils doivent sans cesse se rendre attentifs à sa Voix Divine. Dans le Bréviaire Romain, il sert d'« Invitatoire » sous une forme légèrement différente de celle de la Vulgate, parce que notre version latine suit le texte du Psautier dit Gallican, tandis que le Bréviaire a conservé pour l'Invitatoire le texte du Psautier Romain.
Le Psaume XCIV en latin « Venite, exultemus Domino »(Vulgate): Ps. XCIV, 1 : Laus cantici, ipsi David. Venite, exultemus Domino ; jubilemus Deo salutari nostro. Ps. XCIV, 2 : Præoccupemus faciem ejus in confessione, et in psalmis jubilemus ei. Ps. XCIV, 3 : Quoniam Deus magnus Dominus, et rex magnus super omnes deos. Ps. XCIV, 4 : Quia in manu ejus sunt omnes fines terræ ; et altitudines montium ipsius sunt. Ps. XCIV, 5 : Quoniam ipsius est mare, et ipse fecit illud, et siccam manus ejus formaverunt. Ps. XCIV, 6 : Venite, adoremus, et procidamus, et ploremus ante Dominum qui fecit nos ; Ps. XCIV, 7 : Quia ipse est Dominus Deus noster, et nos populus pascuæ ejus, et oves manus ejus. Ps. XCIV, 8 : Hodie si vocem ejus audieritis, nolite obdurare corda vestra, Ps. XCIV, 9 : Sicut in irritatione, secundum diem tentationis in deserto, ubi tentaverunt me patres vestri, probaverunt me, et viderunt opera mea. Ps. XCIV, 10 : Quadraginta annis offensus fui generationi illi ; et dixi Semper hi errant corde. Ps. XCIV, 11 : Et isti non cognoverunt vias meas ; ut juravi in ira mea : Si introibunt in requiem meam. Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.
Le Psaume 94 chanté par les Sœurs Bénédictines de Notre-Dame de l'Annonciation du Barroux :
Le Psaume 94 en français « Venez, réjouissons-nous devant le Seigneur »(Vulgate): Ps 94, 1 : Cantique de louange de David. Venez, réjouissons-nous devant le Seigneur ; poussons des cris de joie vers Dieu, notre Sauveur. Ps 94, 2 : Allons au-devant de Lui avec des louanges, et chantons des cantiques à sa Gloire. Ps 94, 3 : Car le Seigneur est le Grand Dieu, et le Grand Roi au-dessus de tous les dieux. Ps 94, 4 : Dans Sa main sont tous les confins de la terre, et les sommets des montagnes Lui appartiennent. Ps 94, 5 : La mer est à Lui, et c'est Lui qui l'a faite, et Ses mains ont formé le continent. Ps 94, 6 : Venez, adorons et prosternons-nous, et pleurons devant le Seigneur qui nous a faits ; Ps 94, 7 : Car Il est le Seigneur notre Dieu, et nous, nous sommes le peuple de Son pâturage, et les brebis de Sa main. Ps 94, 8 : Aujourd'hui, si vous entendez sa Voix, gardez-vous d'endurcir vos cœurs, Ps 94, 9 : Comme lorsqu'ils excitèrent ma colère, au jour de la tentation dans le désert, où vos pères m'ont tenté, m'ont mis à l'épreuve, et ont vu mes œuvres. Ps 94, 10 : Pendant quarante ans je fus irrité contre cette génération ; et je dis : Leur cœur ne cesse de s'égarer. Ps 94, 11 : Et ils n'ont pas connu mes voies ; de sorte que j'ai juré dans ma colère : Ils n'entreront point dans mon Repos. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 94« Venez dans une Sainte Ivresse, réjouissons-nous au Seigneur ; poussons le cri de l'allégresse devant le Dieu notre Sauveur » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) : Ps 94, 1 : Cantique de louange de David.
Venez ; dans une Sainte Ivresse,
Réjouissons-nous au Seigneur ;
Poussons le cri de l'allégresse
Devant le Dieu notre Sauveur. Ps 94, 2 : Que nos transports, en sa Présence,
Soudain éclatent dans les airs ;
A nos chants de reconnaissance,
Mêlons le bruit de nos concerts. Ps 94, 3 : Car le Seigneur qui nous inspire,
C'est le Dieu grand qui règne aux Cieux,
Le grand Roi dont s'étend l'empire
Sur la tête de tous les dieux. Ps 94, 4 : Des fondements de notre terre
Sa main sonde les profondeurs ;
Et la foudre de Son tonnerre
Des monts sillonne les hauteurs. Ps 94, 5 : C'est à Lui qu'appartient l'abîme
Dont Il a creusé les bassins ;
Et la terre est l'Œuvre sublime
Qui s'échappa d'entre Ses mains. Ps 94, 6 : Venez, et que chacun adore,
Prosterné devant le Seigneur ;
À genoux, que chacun implore
Les Grâces de son créateur. Ps 94, 7 : C'est notre Dieu ; d'âges en âges
Sa main daigna nous diriger,
Et nous peuplons les pâturages
Dont Il veut être le Berger. Ps 94, 8 : Aujourd'hui s'Il vous fait entendre
Les Enseignements de Sa voix,
Doucement laissez-Les descendre
En des cœurs moins durs qu'autrefois ; Ps 94, 9 : Moins durs qu'au jour de ma Colère,
Quand vos pères m'ont éprouvé,
Et qu'aux Œuvres qu'ils m'ont vu faire,
Au désert, ils m'ont retrouvé. Ps 94, 10 : J'avais supporté cette race
Quarante ans, malgré mes dégoûts ;
Toujours, méconnaissant ma trace,
Leurs cœurs excitaient mon courroux. Ps 94, 11 : Je leur jurai, dans ma colère,
Qu'ils verraient s'aggraver leurs maux,
Et n'entreraient pas dans la terre
Longtemps promise à leur Repos. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 94« Venez, crions de joie pour le Seigneur »(AELF): Ps 94, 1 : Cantique de louange de David. Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre Salut ! Ps 94, 2 : Allons jusqu'à Lui en rendant Grâce, par nos hymnes de fête acclamons-Le ! Ps 94, 3 : Oui, le grand Dieu, c'est le Seigneur, le grand Roi au-dessus de tous les dieux : Ps 94, 4 : Il tient en main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes sont à Lui ; Ps 94, 5 : À Lui la mer, c'est Lui qui l'a faite, et les terres, car Ses mains les ont pétries. Ps 94, 6 : Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Ps 94, 7 : Oui, Il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu'Il conduit, le troupeau guidé par Sa main. Aujourd'hui écouterez-vous sa Parole ? Ps 94, 8 : Ne fermez pas votre cœur comme au désert, comme au jour de tentation et de défi, Ps 94, 9 : Où vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit. Ps 94, 10 : Quarante ans leur génération m'a déçu, et j'ai dit : Ce peuple a le cœur égaré, il n'a pas connu mes chemins. Ps 94, 11 : Dans ma colère, j'en ai fait le serment : Jamais ils n'entreront dans mon Repos. Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 94(AELF) chanté par les Moines de Ganagobie de l’Abbaye Bénédictine de Notre-Dame dans les Alpes de Haute Provence entre Sisteron et Manosque :
Le Psaume 94« Venez, crions de joie pour Yahvé »(Bible de Jérusalem de 1998): Ps 94, 1 : Cantique de louange de David. Venez, crions de joie pour Yahvé, acclamons le Rocher de notre Salut ; Ps 94, 2 : Approchons de sa Face en rendant Grâce, au son des musiques acclamons-Le. Ps 94, 3 : Car c'est un Dieu grand que Yahvé, un Roi grand par-dessus tous les dieux ; Ps 94, 4 : En sa Main sont les creux de la terre et les hauts des montagnes sont à Lui ; Ps 94, 5 : À Lui la mer, c'est Lui qui l'a faite, la terre ferme, Ses mains l'ont façonnée. Ps 94, 6 : Entrez, courbons-nous, prosternons-nous ; à genoux devant Yahvé qui nous a faits ! Ps 94, 7 : Car c'est Lui notre Dieu, et nous le peuple de Son bercail, le troupeau de Sa main. Aujourd'hui si vous écoutiez Sa voix ! Ps 94, 8 : N'endurcissez pas vos cœurs comme à Meriba, comme au jour de Massa dans le désert, Ps 94, 9 : Où vos pères m'éprouvaient, me tentaient, alors qu'ils me voyaient agir ! Ps 94, 10 : 40 ans cette génération m'a dégoûté et je dis : Toujours ces cœurs errants, ces gens-là n'ont pas connu mes Voies. Ps 94, 11 : Alors j'ai Juré en ma colère jamais ils ne parviendront à mon Repos. Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
L’Évangile de Saint Paul dans la Lettre aux Hébreux (3, 7-19 et 4, 1-13) sur le Psaume 94 :
« C’est pourquoi, comme le dit l’Esprit Saint dans un psaume (Ps 94) : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi, comme au jour de l’épreuve dans le désert, quand vos pères m’ont mis à l’épreuve et provoqué. Alors ils m’ont vu à l’œuvre pendant quarante ans ; oui, je me suis emporté contre cette génération, et j’ai dit : Toujours ils ont le cœur égaré, ils n’ont pas connu mes chemins. Dans ma colère, j’en ai fait le serment : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! Frères, veillez à ce que personne d’entre vous n’ait un cœur mauvais que le manque de foi sépare du Dieu vivant. Au contraire, encouragez-vous les uns les autres, jour après jour, aussi longtemps que retentit l’« aujourd’hui » de ce psaume, afin que personne parmi vous ne s’endurcisse en se laissant tromper par le péché. Car nous sommes devenus les compagnons du Christ, si du moins nous maintenons fermement, jusqu’à la fin, notre engagement premier. Il est dit en effet : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi. Qui donc a défié Dieu après l’avoir entendu ? N’est-ce pas tous ceux que Moïse avait fait sortir d’Égypte ? Contre qui Dieu s’est-il emporté pendant quarante ans ? N’est-ce pas contre ceux qui avaient péché, et dont les cadavres sont tombés dans le désert ? À qui a-t-il fait le serment qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient refusé de croire ? Nous constatons qu’ils n’ont pas pu entrer à cause de leur manque de foi. Craignons donc, tant que demeure la promesse d’entrer dans le repos de Dieu, craignons que l’un d’entre vous n’arrive, en quelque sorte, trop tard. Certes, nous avons reçu une Bonne Nouvelle, comme ces gens-là ; cependant, la parole entendue ne leur servit à rien, parce qu’elle ne fut pas accueillie avec foi par ses auditeurs. Mais nous qui sommes venus à la foi, nous entrons dans le repos dont il est dit : Dans ma colère, j’en ai fait le serment : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! Le travail de Dieu, assurément, était accompli depuis la fondation du monde, comme l’Écriture le dit à propos du septième jour : Et Dieu se reposa le septième jour de tout son travail. Et dans le psaume, de nouveau : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! Puisque certains doivent encore y entrer, et que les premiers à avoir reçu une Bonne Nouvelle n’y sont pas entrés à cause de leur refus de croire, il fixe de nouveau un jour, un aujourd’hui, en disant bien longtemps après, dans le psaume de David déjà cité : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur. Car si Josué leur avait donné le repos, David ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Ainsi, un repos sabbatique doit encore advenir pour le peuple de Dieu. Car Celui qui est entré dans son repos s’est reposé lui aussi de son travail, comme Dieu s’est reposé du sien. Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que plus personne ne tombe en suivant l’exemple de ceux qui ont refusé de croire. Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes ».
La Prière du Père Benoît Billot « Chaque matin, la foule des priants se laisse éveiller à l'appel de ce Psaume 94 »
Voici la Prière « Chaque matin, la foule des priants se laisse éveiller à l'appel de ce Psaume 94 » de Frère Benoît Billot (1933-….) du Monastère Bénédictin du Prieuré Saint Grégoire de Rungis transféré à Etiolles (Essonne) qui a fondé en 1985 « La Maison de Tobie » pour promouvoir la vie spirituelle en rapport avec le corps, le psychisme et la rencontre des autres religions en s’appuyant sur des traditions méditatives chrétiennes et orientales.
« Chaque matin, la foule des priants se laisse éveiller à l'appel de ce Psaume 94, chaque matin, le voilà qui emplit ma bouche et résonne à mes oreilles. Oui, c'est bien aujourd'hui que je veux entendre Ta voix, au milieu du fracas incessant des mille autres voix qui emplissent ma tête et mes sens. Pourquoi Ta voix ne résonne-t-elle pas comme le roulement du tonnerre ? Pourquoi se fait-Elle sentir seulement dans la discrétion, comme un doux souffle de vent à peine perceptible ? Une fois encore, j'ai ouvert le Livre des Psaumes. Ligne après ligne, j'écoute le cri du Quatre-vingt-quatorzième. Mon cœur est-il donc si endurci, que je ne perçoive que des mots imprimés sur un morceau de papier, et peut-être trop souvent répétés ? Ton souffle va-t-il faire frémir la feuille et animer les paroles ? Parle, Seigneur, et permets à mon cœur d'accueillir ce message que Tu me destines pour aujourd'hui ! »