home Les 150 psaumes Site-Catholique.fr
×

Psaume 87 - « Prière d'un Juste grièvement affligé »


« Seigneur, Dieu de mon Salut, le jour et la nuit, j'ai crié devant Vous »
« Domine, Deus salutis meæ, in die clamavi et nocte coram te »

Soit qu'Eman, dont il est parlé dans le titre, ait été l'auteur de ce Psaume 87, ou plutôt que David l’ait composé sous son nom, il parait que lorsqu'il le composa, il était pressé d'une très grande affliction. Le Saint Esprit nous a tracé en la personne de celui qui l'a composé une excellente figure des Souffrances et de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ : ce qui peut nous être marqué par l'intelligence, dont il est parlé dans le titre, comme nous étant nécessaire pour pénétrer les Mystères cachés sous la lettre. Cette Prière d'un Juste grièvement affligé est une élégie d'une tristesse poignante, où nous voyons un Juste, horriblement affligé de corps et d'âme, délaissé des hommes et de Dieu même, cherchant toutefois sa consolation dans la prière et invoquant avec foi le Secours du Seigneur. Le suppliant a expérimenté toutes les douleurs ; il les décrit dans un langage presque constamment lugubre, sans manifester ses sentiments d'espérance, comme cela a lieu d'ordinaire dans les autres élégies. Ses plaintes ont beaucoup d'analogie avec celles de Job. Aussi a-t-on dit que ce poème est « le plus sombre du Psautier ». Dans la Liturgie de la Sainte Église Catholique, ce Psaume LXXXVII est appliqué à Notre Seigneur Jésus-Christ le Vendredi-Saint au Troisième Nocturne : l’Antienne nous montre Jésus-Christ abandonné des Siens et prisonnier des Juifs ; le Samedi-Saint au Troisième Nocturne, l’Antienne rappelle la descente aux limbes ; et aussi à l’Église pour la Fête de la Dédicace : c’est une prière de l’Église souffrant ici-bas et aspirant à la Vision de Dieu dans l’Église du Ciel.


Le Psaume LXXXVII en latin « Domine, Deus salutis meæ » (Vulgate) :
Ps. LXXXVII, 1 : Canticum Psalmi, filiis Core, in finem, pro Maheleth ad respondendum, intellectus Eman Ezrahitæ.
Ps. LXXXVII, 2 : Domine, Deus salutis meæ, in die clamavi et nocte coram te.
Ps. LXXXVII, 3 : Intret in conspectu tuo oratio mea ; inclina aurem tuam ad precem meam.
Ps. LXXXVII, 4 : Quia repleta est malis anima mea, et vita mea inferno appropinquavit.
Ps. LXXXVII, 5 : Estimatus sum cum descendentibus in lacum ; factus sum sicut homo sine adjutorio,
Ps. LXXXVII, 6 : Inter mortuos liber ; sicut vulnerati dormientes in sepulcris, quorum non es memor amplius, et ipsi de manu tua repulsi sunt.
Ps. LXXXVII, 7 : Posuerunt me in lacu inferiori, in tenebrosis, et in umbra mortis.
Ps. LXXXVII, 8 : Super me confirmatus est furor tuus, et omnes fluctus tuos induxisti super me.
Ps. LXXXVII, 9 : Longe fecisti notos meos a me ; posuerunt me abominationem sibi. Traditus sum, et non egrediebar ;
Ps. LXXXVII, 10 : Oculi mei languerunt præ inopia. Clamavi ad te, Domine, tota die ; expandi ad te manus meas.
Ps. LXXXVII, 11 : Numquid mortuis facies mirabilia ? Aut medici suscitabunt, et confitebuntur tibi ?
Ps. LXXXVII, 12 : Numquid narrabit aliquis in sepulcro misericordiam tuam, et veritatem tuam in perditione ?
Ps. LXXXVII, 13 : Numquid cognoscentur in tenebris mirabilia tua, et justitia tua in terra oblivionis ?
Ps. LXXXVII, 14 : Et ego ad te, Domine, clamavi, et mane oratio mea præveniet te.
Ps. LXXXVII, 15 : Ut quid, Domine, repellis orationem meam ? Avertis faciem tuam a me ?
Ps. LXXXVII, 16 : Pauper sum ego, et in laboribus a juventute mea ; exaltatus autem, humiliatus sum et conturbatus.
Ps. LXXXVII, 17 : In me transierunt iræ tuæ, et terrores tui conturbaverunt me.
Ps. LXXXVII, 18 : Circumdederunt me sicut aqua tota die ; circumdederunt me simul.
Ps. LXXXVII, 19 : Elongasti a me amicum et proximum, et notos meos a miseria.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.


Le Psaume 87 en français « Seigneur, Dieu de mon Salut » (Vulgate) :
Ps 87, 1 : Cantique psaume des fils de Coré, pour la fin, sur Mahéleth, pour répondre, instruction d'Eman l'Ezrahite.
Ps 87, 2 : Seigneur, Dieu de mon Salut, le jour et la nuit, j'ai crié devant Vous.
Ps 87, 3 : Que ma prière pénètre jusqu'à Vous ; prêtez l'oreille à ma supplication.
Ps 87, 4 : Car mon âme est remplie de maux, et ma vie s'approche du séjour des morts.
Ps 87, 5 : On me compte parmi ceux qui descendent dans la fosse ; je suis devenu comme un homme dénué de tout secours,
Ps 87, 6 : Abandonné parmi les morts ; comme les blessés qui dorment dans les sépulcres, dont Vous ne Vous souvenez plus, et qui ont été repoussés de Votre main.
Ps 87, 7 : Ils m'ont mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux et à l'ombre de la mort.
Ps 87, 8 : Votre fureur s'est appesantie sur moi, et Vous avez fait passer sur moi tous Vos flots.
Ps 87, 9 : Vous avez éloigné de moi ceux qui me connaissaient ; ils ont fait de moi l'objet de leur abomination. J'ai été livré, et sans pouvoir sortir ;
Ps 87, 10 : Mes yeux se sont affaiblis par l'affliction. J'ai crié vers Vous, Seigneur, tout le jour ; j'ai étendu vers Vous mes mains.
Ps 87, 11 : Ferez-Vous des miracles pour les morts ? Ou les médecins les ressusciteront-ils, afin qu'ils Vous louent ?
Ps 87, 12 : Quelqu'un racontera-t-il dans le sépulcre votre Miséricorde, et votre Vérité dans le tombeau ?
Ps 87, 13 : Vos merveilles seront-elles connues dans les ténèbres, et votre Justice dans la terre de l'oubli ?
Ps 87, 14 : Et moi, Seigneur, je crie vers Vous, et le matin ma prière va au-devant de Vous.
Ps 87, 15 : Pourquoi, Seigneur, rejetez-Vous ma prière, et détournez-Vous de moi votre Visage ?
Ps 87, 16 : Je suis pauvre et dans les travaux depuis ma jeunesse ; après avoir été exalté, j'ai été humilié et troublé.
Ps 87, 17 : Votre colère a passé sur moi, et Vos terreurs m'ont épouvanté.
Ps 87, 18 : Elles m'ont environné comme l'eau tout le jour ; elles m'ont environné toutes ensemble.
Ps 87, 19 : Vous avez éloigné de moi mes amis et mes proches, et ceux qui me connaissaient, à cause de ma misère.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

« Conservez toujours le désir de prier ; se recueillir souvent, porter en toutes ses actions le souvenir de Dieu, c’est là crier vers le Seigneur jour et nuit » (Berthier)

Le Psaume 87 « Seigneur, le Salut de ma vie, je T'adresse encor ma clameur ; vers Toi, jour et nuit, je m'écrie, ô Dieu, tant de fois mon Sauveur » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 87, 1 : Cantique psaume des fils de Coré, pour la fin, sur Mahéleth, pour répondre, instruction d'Eman l'Ezrahite.
Ps 87, 2 : Seigneur, le Salut de ma vie,
Je T'adresse encor ma clameur ;
Vers Toi, jour et nuit, je m'écrie,
Ô Dieu, tant de fois mon Sauveur.
Ps 87, 3 : Que ma prière Te réveille,
En pénétrant jusques à Toi ;
Et prête une attentive oreille
Aux accents de mon désarroi.
Ps 87, 4 : Mon âme s'est rassasiée
Des maux dont je suis tout couvert ;
Et, près de ma vie oubliée,
Déjà le tombeau s'est ouvert.
Ps 87, 5-6 : Entre ceux qu'engloutit l'abîme
Depuis longtemps je suis compté
Privé de tout commerce intime,
Et parmi les morts rejeté ;
Ps 87, 6 : Comme ceux qu'a blessés l'épée
Dans leurs sépulcres sont couchés.
Leur mémoire T'est échappée,
Car Ta main les a retranchés.
Ps 87, 7 : Dans les souterrains les plus sombres
Où, de Ton ordre, l'on m'a mis,
Entouré de funèbres ombres,
Je me lamente et je gémis.
Ps 87, 8 : Tu sus prolonger Ta tempête
Qui m'environna de ses eaux ;
Et Tu fis passer sur ma tête
De Ta colère tous les flots.
Ps 87, 9 : Ceux-là que je pouvais connaître,
Tu les as éloignés de moi ;
A chacun Tu m'as fait paraître
Un objet d'horreur et d'effroi.
Ps 87, 9-10 : Enfermé comme dans un piège,
Je voudrais en vain m'échapper ;
Et de la douleur qui m'assiège
Mes yeux semblent se dissiper.
Ps 87, 10 : Pourtant, Seigneur, vers Toi je crie,
Tout le jour à Toi je me plains ;
Écoute celui qui Te prie,
Suppliantes j'étends mes mains.
Ps 87, 11 : Voudrais-Tu donc que Tes merveilles
Éclatassent parmi les morts ?
Ou s'il faut que Tu les réveilles,
Ils Te loueront dans leurs transports.
Ps 87, 12 : Est-ce dans la tombe muette
Qu'on proclamera ta Bonté ;
Dans la mort que rien n'inquiète
Qu'on publiera ta Vérité ?
Ps 87, 13 : Qui reconnaîtra ta Puissance,
Où l'ombre a tout enseveli ;
Et ta Justice et ta Prudence,
Aux froides terres de l'oubli ?
Ps 87, 14 : Et moi, Seigneur, moi je T'implore
Dans les termes de la raison ;
Et je m'empresse, dès l'aurore,
De T'adresser mon oraison.
Ps 87, 15 : Pourquoi rejeter mon hommage,
Ô Seigneur, puisque Tu l'entends ;
Et détournes-Tu ton Visage,
Quand j'appelle, et que je T'attends ?
Ps 87, 16 : Je suis pauvre, et, dès ma jeunesse,
J'ai subi de rudes travaux ;
Triomphant, puis dans la détresse,
Je suis troublé de tant de maux.
Ps 87, 17 : Sur ma tête de Ta colère
Ont passé les flots destructeurs ;
Et mon courage s'oblitère,
Troublé de toutes Tes terreurs,
Ps 87, 18 : Qui telles que des eaux profondes
M'ont enveloppé tout le jour ;
Ensemble de leurs noires ondes
Resserrant le vaste contour.
Ps 87, 19 : Et le proche que je préfère
Tu l'as éloigné de mes yeux ;
J'ai vu fuir, devant ma misère,
Les amis que j'aimais le mieux.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

« Le Prophète ne fait ici que dire en d’autres termes cette Parole du Christ : Mon âme est triste jusqu’à la mort. Or, si Notre Seigneur a voulu ressentir en Lui ces mouvements de l’infirmité humaine, ce n’est point par nécessité, mais par un effet de sa Compassion. C’est qu’il Lui a plu de personnifier en Lui cette Église dont Il a daigné se faire le Chef, en sorte qu’Il représente Ses membres. Et dès lors s’il arrive à quelque fidèle de passer par la tristesse au milieu des épreuves humaines, qu’il ne se croit pas déshérité de la Grâce, qu’il ne regarde point ces impressions comme des péchés mais comme des marques de l’humaine faiblesse. Puisque notre vie terrestre est sujette à tant de maux, remplie de tant de dangers, aspirons à la quitter pour passer des maux aux Biens, des incertitudes à la pleine Vérité, de la mort à la Vie » (Saint Ambroise, De la fuite du monde, livre IV)

Le Psaume 87 « Seigneur, mon Dieu et mon Salut » (AELF) :
Ps 87, 1 : Cantique psaume des fils de Coré, pour la fin, sur Mahéleth, pour répondre, instruction d'Eman l'Ezrahite.
Ps 87, 2 : Seigneur, mon Dieu et mon Salut, dans cette nuit où je crie en ta Présence,
Ps 87, 3 : Que ma prière parvienne jusqu'à Toi, ouvre l'oreille à ma plainte.
Ps 87, 4 : Car mon âme est rassasiée de malheur, ma vie est au bord de l'abîme ;
Ps 87, 5 : On me voit déjà descendre à la fosse, je suis comme un homme fini.
Ps 87, 6 : Ma place est parmi les morts, avec ceux que l'on a tués, enterrés, ceux dont Tu n'as plus souvenir, qui sont exclus, et loin de Ta main.
Ps 87, 7 : Tu m'as mis au plus profond de la fosse, en des lieux engloutis, ténébreux ;
Ps 87, 8 : Le poids de Ta colère m'écrase, Tu déverses Tes flots contre moi.
Ps 87, 9 : Tu éloignes de moi mes amis, Tu m'as rendu abominable pour eux ; enfermé, je n'ai pas d'issue :
Ps 87, 10 : À force de souffrir, mes yeux s'éteignent. Je T'appelle, Seigneur, tout le jour, je tends les mains vers Toi :
Ps 87, 11 : Fais-Tu des miracles pour les morts ? Leur ombre se dresse-t-elle pour T'acclamer ?
Ps 87, 12 : Qui parlera de ton Amour dans la tombe, de ta Fidélité au royaume de la mort ?
Ps 87, 13 : Connaît-on dans les ténèbres Tes miracles, et Ta justice, au pays de l'oubli ?
Ps 87, 14 : Moi, je crie vers Toi, Seigneur ; dès le matin, ma prière Te cherche :
Ps 87, 15 : Pourquoi me rejeter, Seigneur, pourquoi me cacher ta Face ?
Ps 87, 16 : Malheureux, frappé à mort depuis l'enfance, je n'en peux plus d'endurer Tes fléaux ;
Ps 87, 17 : Sur moi, ont déferlé Tes orages : Tes effrois m'ont réduit au silence.
Ps 87, 18 : Ils me cernent comme l'eau tout le jour, ensemble ils se referment sur moi.
Ps 87, 19 : Tu éloignes de moi amis et familiers ; ma compagne, c'est la ténèbre.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

« Dans le Jardin de l'Agonie, Jésus a pu dire : « Ma compagne, c'est la ténèbre ». Quand la détresse nous brise, unissons notre voix à Celle du Christ qui a été exaucé en tout. Seigneur, unique Salut des malheureux, dans le cri de ceux qu'on abandonne, entends Jésus qui t'interroge. Dans les corps qui m'inspirent que dégoût, vois le Corps de ton Fils en Croix. Dans l'effroi de ceux qui sont sur leurs fins, reconnais l'Agonie de ton Bien-Aimé. Ne feras-Tu pas pour les hommes qui Te cherchent ce que Tu as fait pour Lui ? »

Le Psaume 87 « Yahvé, Dieu de mon Salut » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 87, 1 : Cantique psaume des fils de Coré, pour la fin, sur Mahéleth, pour répondre, instruction d'Eman l'Ezrahite.
Ps 87, 2 : Yahvé, Dieu de mon Salut, lorsque je crie la nuit devant Toi,
Ps 87, 3 : Que jusqu'à Toi vienne ma prière, prête l'oreille à mes sanglots.
Ps 87, 4 : Car mon âme est rassasiée de maux et ma vie est au bord du shéol ;
Ps 87, 5 : Déjà compté comme descendu dans la fosse, je suis un homme fini
Ps 87, 6 : Congédié chez les morts, pareil aux tués qui gisent dans la tombe, eux dont tu n'as plus souvenir et qui sont retranchés de Ta main.
Ps 87, 7 : Tu m'as mis au tréfonds de la fosse, dans les ténèbres, dans les abîmes ;
Ps 87, 8 : Sur moi pèse Ta colère, Tu déverses toutes Tes vagues.
Ps 87, 9 : Tu as éloigné de moi mes compagnons, Tu as fait de moi une horreur pour eux ; je suis enfermé et ne puis sortir,
Ps 87, 10 : Mon œil est usé par le malheur. Je T'appelle, Yahvé, tout le jour, je tends les mains vers Toi
Ps 87, 11 : Pour les morts fais-Tu des merveilles, les ombres se lèvent-elles pour Te louer ?
Ps 87, 12 : Parle-t-on de ton Amour dans la tombe, de ta Vérité au lieu de perdition ?
Ps 87, 13 : Connaît-on dans la ténèbre Tes merveilles et Ta justice au pays de l'oubli... ?
Ps 87, 14 : Et moi, je crie vers Toi, Yahvé, le matin, ma prière Te prévient ;
Ps 87, 15 : Pourquoi, Yahvé, repousses-Tu mon âme, caches-Tu loin de moi ta Face ?
Ps 87, 16 : Malheureux et mourant dès mon enfance, j'ai enduré Tes effrois, je suis à bout ;
Ps 87, 17 : Sur moi ont passé Tes colères, Tes épouvantes m'ont réduit à rien.
Ps 87, 18 : Elles me cernent comme l'eau tout le jour, se referment sur moi toutes ensemble.
Ps 87, 19 : Tu éloignes de moi amis et proches ; ma compagnie, c'est la ténèbre.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.