« Lorsque Israël sortit d'Égypte, et la maison de Jacob du milieu d'un peuple barbare »
« In exitu Israel de Egypto, domus Jacob de populo barbaro »
Le Prophète fait un abrégé dans ce Psaume 113 des Merveilles que Dieu avait faites pour tirer son peuple d'Egypte et le faire entrer dans la terre des Chananéens. Et Il le fait dans le dessein de donner à tout ce peuple une grande aversion des dieux de ces nations, et de l'attacher plus fortement au service du Vrai Dieu, par la vue de tant de Faveurs, qu'il ne pouvait attribuer qu'à sa Bonté et à sa Toute-Puissance. Ce Psaume forme dans l'hébreu deux poèmes distincts, dont le premier sur les Prodiges opérés par Jéhovah au temps de la sortie d'Égypte comprend les versets 1-8, tandis que le second sur le Vrai Dieu et les faux dieux correspond aux dix-huit versets suivants, à partir des mots « Non nobis... ». Les Septante, les versions syriaque, arabe et éthiopienne, réunissent aussi le tout en un seul cantique, comme la Vulgate. Qui a raison, du texte ou des versions ? C'est là une question qu'il est difficile de trancher d'une manière entièrement sûre du moins, les apparences sont plus favorables au texte, car il existe des différences très manifestes entre les deux parties du Psaume CXIII, sous le rapport soit du sujet traité, soit du rythme. Aussi, même dans la Vulgate, a-t-on recommencé le numérotage des versets à « Non nobis, Domine ». La première partie, le Psaume 113 A est un poème historique, qu'on a défini assez heureusement comme une miniature aussi majestueuse que gracieuse des Merveilles opérées par Dieu en faveur d'Israël, depuis la sortie d'Égypte jusqu'à l'entrée en Palestine inclusivement. Dans le Rituel Juif, c'est le Psaume de l'Octave Pascale. La Très Sainte Église Catholique le chante sur un ton spécial, nommé « tonus peregrinus » par allusion au sujet. Il est remarquable par sa concision, sa vigueur, son élan lyrique, son caractère dramatique, ses métaphores, ses personnifications hardies. Le parallélisme des membres y est aussi parfait que possible. L'art du poète y apparaît à tout instant et de toutes manières. Il se divise en quatre strophes égales : la sortie d'Égypte et son but (versets 1-2) ; Prodiges qui accompagnèrent l'établissement de l'État Théocratique (versets 3-4) ; la raison de ces Prodiges (versets 5-6, 7-8). La deuxième partie, le Psaume 113 B est une Prière que les Israélites adressent à leur Dieu pour implorer son Secours, probablement en vue d'une expédition guerrière contre des ennemis païens. Sa division est très irrégulière : demande pressante de Secours (versets 1-3) ; le néant des divinités païennes (versets 4-8) ; le psalmiste encourage les Israélites à la confiance (versets 9-11) ; les Bénédictions dont le Seigneur a comblé son Peuple dans le passé garantissent Celles de l'avenir (versets 12-15) ; les Louanges des Hébreux offertes à Jéhovah en échange de ses Bontés (versets 16-18). Ce Psaume est particulièrement chanté aux Solennités qui rappellent à l’Église la Grâce et les Mystères du Baptême : Pâques, la Pentecôte et l’Épiphanie ; nous le trouvons aux Secondes Vêpres de ces Trois Solennités et durant leurs Octaves.
Le Psaume CXIII A (1-8) en latin « In exitu Israel de Egypto » (Vulgate) :
Ps. CXIII A, 1 : Alleluia. In exitu Israel de Egypto, domus Jacob de populo barbaro,
Ps. CXIII A, 2 : Facta est Judæa sanctificatio ejus, Israel potestas ejus.
Ps. CXIII A, 3 : Mare vidit, et fugit ; Jordanis conversus est retrorsum .
Ps. CXIII A, 4 : Montes exultaverunt ut arietes, et colles sicut agni ovium.
Ps. CXIII A, 5 : Quid est tibi, mare, quod fugisti ? Et tu, Jordanis, quia conversus es retrorsum ?
Ps. CXIII A, 6 : Montes, exultastis sicut arietes ? Et colles, sicut agni ovium ?
Ps. CXIII A, 7 : A facie Domini mota est terra, a facie Dei Jacob,
Ps. CXIII A, 8 : Qui convertit petram in stagna aquarum, et rupem in fontes aquarum.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in sæcula sæculorum. Amen.
Le Psaume 113 A (1-8) en français « Lorsque Israël sortit d'Égypte » (Vulgate) :
Ps 113 A, 1 : Alléluia. Lorsque Israël sortit d'Égypte, et la maison de Jacob du milieu d'un peuple barbare,
Ps 113 A, 2 : Dieu consacra Juda à Son service, et établit Son empire dans Israël.
Ps 113 A, 3 : La mer Le vit et s'enfuit ; le Jourdain retourna en arrière.
Ps 113 A, 4 : Les montagnes bondirent comme des béliers, et les collines comme des agneaux.
Ps 113 A, 5 : Qu'as-tu, ô mer, pour t'enfuir ? Et toi, Jourdain, pour retourner en arrière ?
Ps 113 A, 6 : Pourquoi, montagnes, avez-vous bondi comme des béliers ? Et vous, collines, comme des agneaux ?
Ps 113 A, 7 : La terre a été ébranlée devant la Face du Seigneur, devant la Face du Dieu de Jacob,
Ps 113 A, 8 : Qui a changé la pierre en des torrents d'eaux, et la roche en fontaines abondantes.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 113 A (1-8) « Du jour que, dans l'Égypte avare, Israël enfin se groupa, et qu'aux mains d'un peuple barbare ta maison, Jacob, échappa » mis en quatrains de 32 syllabes (Bible de Vence de 1738) :
Ps 113 A, 1 : Alléluia.
Du jour que, dans l'Égypte avare,
Israël enfin se groupa,
Et qu'aux mains d'un peuple barbare
Ta maison, Jacob, échappa,
Ps 113 A, 2 : C'est en Juda qu'est le partage
Et le Temple de l'Éternel ;
Le peuple de son héritage,
Son empire est en Israël.
Ps 113 A, 3 : Qui T'arrêtera dans Ta course ?
La mer Te voit, la mer s'enfuit ;
Le Jourdain regagne sa source
Et ne reconnaît plus son lit ;
Ps 113 A, 4 : A bondi la montagne altière,
Comme les béliers belliqueux ;
Et la colline hospitalière,
Comme les agneaux ombrageux.
Ps 113 A, 5 : Ô mer qui dus rompre sa course,
Dis-nous pourquoi ton flot s'enfuit ;
Jourdain qui regagnes ta source,
Pourquoi méconnaître ton lit ?
Ps 113 A, 6 : Pourquoi bondir, montagne altière,
Comme les béliers belliqueux ;
Et toi, colline hospitalière,
Comme les agneaux ombrageux ?
Ps 113 A, 7 : C'est que la terre s'est émue
Devant la Face du Seigneur,
Ce Dieu de Jacob, dans la nue,
Étendant un Bras Protecteur ;
Ps 113 A, 8 : Qui transforme en eaux abondantes
La pierre qu'Il daigne toucher,
Et change en sources jaillissantes
Les veines du plus dur rocher
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Le Psaume 113 A (1-8) « Quand Israël sortit d'Égypte » (AELF) :
Ps 113 A, 1 : Alléluia. Quand Israël sortit d'Égypte, et Jacob, de chez un peuple étranger,
Ps 113 A, 2 : Juda fut pour Dieu un Sanctuaire, Israël devint son Domaine.
Ps 113 A, 3 : La mer voit et s'enfuit, le Jourdain retourne en arrière.
Ps 113 A, 4 : Comme des béliers, bondissent les montagnes, et les collines, comme des agneaux.
Ps 113 A, 5 : Qu'as-tu, mer, à t'enfuir, Jourdain, à retourner en arrière ?
Ps 113 A, 6 : Montagnes, pourquoi bondir comme des béliers, collines, comme des agneaux ?
Ps 113 A, 7 : Tremble, terre, devant le Maître, devant la Face du Dieu de Jacob,
Ps 113 A, 8 : Lui qui change le rocher en source et la pierre en fontaine !
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.
Le Psaume 113 A (1-8) « Quand Israël sortit d'Égypte » (Bible de Jérusalem de 1998) :
Ps 113 A, 1 : Alléluia. Quand Israël sortit d'Égypte, la maison de Jacob, de chez un peuple barbare,
Ps 113 A, 2 : Juda lui devint un Sanctuaire, et Israël, son Domaine.
Ps 113 A, 3 : La mer voit et s'enfuit, le Jourdain retourne en arrière ;
Ps 113 A, 4 : Les montagnes sautent comme des béliers et les collines comme des agneaux.
Ps 113 A, 5 : Qu'as-tu, mer, à t'enfuir, Jourdain, à retourner en arrière,
Ps 113 A, 6 : Et vous, montagnes, à sauter comme des béliers, collines, comme des agneaux ?
Ps 113 A, 7 : Tremble, terre, devant la Face du Maître, devant la Face du Dieu de Jacob,
Ps 113 A, 8 : Qui change le rocher en étang et le caillou en source.
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.